vingt-et-un

191 13 0
                                    

chapitre vingt-et-un : appâter

 — De se rendre compte qu'on est le pion de ceux qu'on aime.

Après ça, c'était le trou noir. Je n'avais plus de souvenirs. Je m'étais réveillée, probablement quelques heures plus tard, sur le canapé.

Felipe était de nouveau là, ainsi qu'Hugo et Liz. Damon avait déserté mais c'était vraiment mieux ainsi.

Il aurait fallu aller à l'hôpital pour savoir réellement ce qu'il se passait dans mon crâne, mais Damon avait apparemment refusé alors on espérait juste que je ne fasse pas d'hémorragie cérébrale.

Je me sentais comme une étrangère dans mon corps, la sensation était atroce.

Liz m'avait aidé à monter dans ma chambre et avait regardé fixement le sol. Je n'avais pas compris directement, mais elle fixait le tee-shirt et le jean de Damon.

J'étais trop épuisée pour dire et faire quoi que ce soit alors elle avait attendu mon réveil pour me demander réellement pourquoi ses affaires étaient là.

C'était vrai que dans le fond, ça pouvait être étrange, mais ça ne voulait strictement rien dire.

— Je ne sais pas, répondis-je. Ce type est tellement dur à suivre... je veux dire, il m'a étranglé jusqu'à ce que je m'évanouisse et après il s'est pointé comme si c'était normal. Je ne veux même pas chercher à le comprendre il me répugne.

Je m'attendais presque à ce qu'elle le défende en me disant qu'il n'était pas si atroce que ça. Mais si jamais elle le faisait, j'allais sûrement m'énerver encore plus. Je ne voulais pas l'entendre.

Liz ne dit rien et resta à mes côtés. Elle attendait peut-être que je lui parle. Elle voulait peut-être que je lui confis la partie la plus sombre de moi-même que réveillait Damon en étant dans le même endroit, mais non.

Je gardai le silence.

La porte de la chambre s'ouvrit et Hugo entra en sommant sa copine de nous laisser. Elle le fit rapidement sans même chercher à discuter.

Il tenait une pochette dans sa main. N'en ayant que faire de ce qu'il pouvait me dire, je m'allongeai dos à lui pour fermer les yeux et dormir encore.

— Rafaela... commença-t-il.

Mon prénom devenait de plus en plus difficile à entendre. Je ne voulais plus qu'il le prononce, je voulais réellement qu'ils aillent tous se faire foutre et qu'ils m'oublient.

Hugo se déplaça pour se mettre devant moi avant de me tendre ce dossier. Je ne le pris pas, fermant de nouveau les yeux.

— Arrête de faire l'enfant ! Râla-t-il.

Faire l'enfant ? Son frère avait manqué de me tuer, encore. Ma mère s'en foutait de ma gueule. Et je faisais l'enfant ?

Mais ils n'étaient vraiment pas nets dans cette famille !

Hugo souffla avant de poser le dossier à côté de moi.

— C'est Damon qui a demandé un peu plus d'informations.

Je ne savais même pas ce qu'il était en train de me raconter. Qu'est-ce que Damon avait demandé ? Et pourquoi ça allait m'intéresser ?

— Tu connais un Leo Ruiz ?

— C'est mon producteur.

Depuis mes seize ans, il travaillait sur ma carrière musicale. Il était très souvent à mes côtés et toute cette réflexion me fit prendre conscience que je ne l'avais pas vu depuis un sacré moment.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant