vingt-huit

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chapitre vingt-huit : actrice

 Les bruits des couverts meublaient la pièce vide de toutes discussions. Personne n'avait envie de parler. On voulait tous en finir rapidement.

Personnellement, je ne touchais pas à mon assiette, je n'avais pas faim, ou envie de mourir de faim, je ne savais pas réellement. Pourtant je haïssais mon reflet dans le miroir actuellement.

Les kilos perdus me manquaient. Mais je ne voulais pas glisser cette fourchette dans ma bouche.

Damon, à côté de moi mangeait pour dix. Ce type, en plus d'être un cauchemar qui respirait, était un ogre ? Il était à sa quatrième assiette.

Hugo, quant à lui, prenait tout son temps. Leurs parents parlaient entre eux, chuchotant et rigolant. Je pris mes couverts pour faire semblant de manger et qu'on évite de m'y contraindre.

Je sentis un pied heurter mon tibias et je regardai Hugo alors que mon couteau tombait bruyamment dans mon assiette. Ses yeux foncés trouvèrent les miens et il fronça les sourcils.

Je sentis de nouveau un coup et je me levais en faisant tomber la chaise sur le sol. Je plaquai mes mains sur mes oreilles en tremblant. Hugo se leva apeuré. Damon continuait de manger.

J'aurais été étonnée qu'il bouge. Ses parents me regardaient comme si j'étais une pauvre conne. Mais c'était en réalité ce que j'étais.

Je me rapprochai pour soulever doucement la nappe et vérifier qu'il n'y avait personne, mais je ne vis rien. Je ramassai la chaise avant de m'y rasseoir. Je glissai mes pieds dessous comme précédemment. Je sentis de nouveau le coup et cette fois-ci quelque chose toucha ma jambe.

Je me relevai avant de regarder Damon qui souriait en coin.

— Espèce de merde, ça te fait rire ?

Il me mettait hors de moi. Je ne savais même plus comment je devais le supporter. C'était impossible pour moi. Il se leva et je frappai son torse. Sa main entoura mon cou et avec une facilité déconcertante, mon dos rencontra le bois de la table. Il se pencha au-dessus de moi et me dit fermement :

— Toi tu commences sincèrement à me les briser.

Il me releva et me poussa. Il avait réellement l'air contrarié. Personne ne cherchait à l'empêcher de me faire avancer dans la maison. Non, ils le laissaient tous faire.

— Sors, cracha-t-il.

Je restais interdite devant la porte d'entrée. Il l'ouvrit et empoigna mes cheveux pour me faire quitter cette foutue maison. Ils avaient une immense maison avec un grand jardin impeccable.

Je regardai vivement autour de moi à la recherche d'un jardinier où bien de n'importe qui capable de me sauver. Il fallait que j'arrête de rêver, un super-héros n'allait pas se pointer pour me défendre. J'étais seule dans ma merde.

— Tu es actrice, non ?

— À quoi tu joues Damon ! Lâche-moi !

— Fais leur croire que je te tue Rafaela, et après on s'occupera des autres, chuchota-t-il contre mon oreille avant de me repousser en avant.

Je m'écrasai sur le sol et me retournai pour le regarder. Je reculai en le voyant avec cette arme à la main. Ok, je devais me calmer, il n'allait pas me tuer. Enfin pas tout de suite.

Cette robe n'était vraiment pas la meilleure tenue pour simuler une mort, on devait sûrement voir mon bas de sous-vêtement. Mais j'avais des problèmes plus importants à régler.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant