neuf

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chapitre neuf : Ángel

 La nuit était bien installée. Je regardai au travers de la baie vitrée du salon Hugo et Liz en train de se parler éclairée par les lumières de la terrasse. Le premier fumait et la seconde s'était éloignée pour continuer de lui parler.

Assise sur le canapé, je tentai d'apaiser mon coeur qui battait à m'en faire mal. Il n'avait pas essayé de me tuer, c'était déjà bien. Je pense qu'il fallait s'en réjouir, mais pas maintenant. Il était encore trop tôt.

Un corps s'écrasa à côté de moi et l'odeur de drogue imprégnée dans les vêtements de Camilo me donna directement envie de vomir. Il ne pouvait pas se mettre ailleurs ?

— Tu t'es fait ça comment ? Demanda-t-il.

Sa main glissa sur ma cuisse pour s'approcher d'un bleu que j'avais et la panique me fit lui frapper la main. Il s'en amusa. Mon coeur frôlait l'arrêt complet. J'avais toujours dans un coin de la tête la possibilité qu'à un moment on cherche à me violer.

— Relax Rafaela. (Il approcha sa tête de la mienne.) T'es toute tendue.

Son souffle tapait sur ma peau et je sentis de nouveau mon corps se mettre à trembler. Je croisai mes bras contre ma poitrine pour tenter de me calmer.

— Tu n'es pas très forte mentalement toi, non ?

— Laisse-la, fit une voix grave.

Camilo s'écarta de moi et un corps que j'avais encore moins envie de supporter se mit à côté de moi. Mon fond d'écran apparut devant moi et je réagis trop tard. Il venait de déverrouiller mon téléphone avec mon visage ?

Damon s'adossa contre le canapé et pianota sur mon téléphone. Je bouillonnai, il ne connaissait pas non plus le concept de vie privée apparemment.

— Arrête de fouiller dans mes affaires ! Lançai-je.

— Pourquoi ? Tu as quelque chose à cacher ?

Je me redressai pour tenter de l'attraper mais il m'en empêcha.

— Reste à ta putain de place ! Lança-t-il.

— Rends-moi mes affaires !

— Tu te sens en position de négocier ?

Ses yeux noirs fusionnaient avec le gris des miens. J'avais envie de lui cracher au visage tout ce que je pensais de lui mais je ne le fis pas. Il regarda mon écran avant de sourire :

— Ton connard de mec t'insulte, tu veux que je te le lise ?

— Arrête.

J'étais tremblante de me dire qu'il allait avoir accès à ce genre de choses. C'était à moi. C'était ma vie, mon intimité.

— Je sens que c'est important, rajouta-t-il.

— Damon, je t'en supplie.

Il se leva du canapé.

— Je te jure, je le sens au fond de moi, tu vas aimer.

— La seule chose que tu sens au fond de toi c'est que t'es un putain de malade ! Crachai-je en me levant à mon tour.

— Attention à tes mots. Alors qu'est-ce qu'il nous dit ce fils de pute ?

— Arrête ça, merde !

— « Je viens de voir ta story, tu peux me dire à quoi tu joues ? Je te savais en manque de queue mais à ce point je n'aurais pas cru. » Ouh, il a l'air vraiment énervé ce puceau, tu vois, s'il t'avait comblé, il n'aurait peut-être pas réagi ainsi.

ÁNGEL'S SHADOWSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant