chapitre vingt-cinq : l'étage des adultes
TW : santé mentale ; inceste; agressions sexuelles.
Trois jours.
Si je savais encore compter, c'était le temps qui s'était écoulé depuis l'instant où nous avions tenté de fuir avec Damon. Cette phrase était étrange à dire.
Il était allongé sur le lit en face de moi, il dormait paisiblement. Il était shooté aux médicaments et on venait s'assurer que ces plaies ne s'infectaient pas.
Moi en revanche, tout le monde s'en foutait de ma blessure au bras ou bien des bleus qui colorait mon corps. Personne ne s'était assuré que je ne faisais pas d'hémorragie cérébrale.
Les bras enroulés autour de mes jambes, je poussai un long soupir. Je n'avais aucune idée de ce que je faisais là. Je ne cessais de me dire que le cartel de Medellín nous aurait directement tué.
J'avais vu des choses que je ne devais pas voir et puis Damon était... lui.
Je voulais dire, tout le monde voulait le tuer. Du moins une immense partie. Même moi.
Mais si ce n'était pas Medellín, qui était-ce ?
Le fait que mon coeur battait toujours dans ma poitrine me faisait douter du peu de certitude que j'avais sur ce foutu monde.
J'étais attachée contre le mur. Moi, je n'avais pas le droit à l'espèce de matelas, posé sur un sommier en métal qui grinçait, de Damon. Je l'entendis bouger et se plaindre.
Il devait avoir tellement mal. C'était bien. Je n'allais pas avoir trop de peine pour lui.
La porte s'ouvrit dans un bruit strident et un type s'approcha de moi. Il m'empoigna tout en me libérant de ma chaîne murale. Il me tira en dehors de la pièce pendant que je me débattais. C'était complètement idiot mais je me disais sincèrement que j'étais plus en sécurité avec Damon.
Alors qu'à cet instant précis, il ne pouvait pas m'aider.
La sécurité était probablement un concept douteux avec lui, à ce stade, mais au moins, je connaissais relativement toutes ses intentions.
— Arrête de bouger pétasse ! Fit le type.
Je le fis docilement pour le suivre dans les couloirs de l'endroit où nous étions. C'était grand et richement décoré. J'avais l'impression d'une espèce de manoir comme on en voit dans les séries.
Il m'emmena dans la salle de bain. C'était à peu près toutes les deux heures. Et même si je n'avais rien à y faire, je me forçai à aller aux toilettes pour éviter de me retrouver dans la merde plus tard. Littéralement.
— Prends une douche !
Il me jeta à l'intérieur de la pièce et cette force m'entraîna vers le sol.
Il venait réellement de me jeter à terre ?
Je préférai me faire kidnapper par Damon et ça me démolissait de m'en rendre compte.
Avec ce nouveau kidnapping j'avais eu un arrêt total de règle. Et c'était probablement mieux ainsi.
Enfin une bonne nouvelle !
Je me regardai dans la glace qui n'avait pas l'air miteuse mais au contraire luxueuse. La salle de bain avec ses meubles en marbre et ses robinets et poignées dorés donnait réellement une impression d'aisance financière.
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ÁNGEL'S SHADOWS
Ficción GeneralRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...