chapitre quatorze : somnifères
— T'es un putain de con ! S'emporta Hugo.
Frigorifiée dans ma chambre je les entendais. Il était trois heures du matin et j'étais complètement gelée dû à la pluie de l'orage qui m'avait trempée. J'avais pourtant pris une douche, m'étais changée, mais rien ne changeait.
— C'est toi qui a provoqué ça ! Tu savais qu'en l'appelant comme ça tu allais la faire paniquer, répliqua Damon.
— Mais tu te fous de ma gueule ! Tu te rappelles Luisa ? Moi oui, et je n'ai plus envie que quelqu'un finisse de la même façon !
Je ne savais pas qui était cette Luisa, mais apparemment l'affreux type la connaissait. J'essayai de fermer les yeux mais je repassais sans cesse le moment où je l'avais imploré de me laisser tranquille. Je revoyais son air narquois sur le visage, c'était cruellement énervant.
Je ne les écoutais plus, trop occupée à mourir de froid seule. Des portes claquèrent, j'espérai que c'était Damon qui était en train de foutre le camp. On toqua à ma porte et l'idée qu'il se repointe pour m'imposer de nouveau sa présence me donnait mal au ventre.
La porte s'ouvrit sur Liz. Elle entra rapidement avant de refermer la porte.
— J'ai le droit de dormir avec toi ! Annonça-t-elle avant de me regarder en agrandissant les yeux. Oula, Rafaela, tu as l'air gelée !
Elle s'assit sur le matelas et toucha ma main avant de prendre une couverture en bout de lit pour la mettre sur moi.
— Il va me tuer, murmurai-je.
— Mais non, arrête de penser à lui.
— Je suis dans sa maison Liz ! Il va me tuer, répétai-je.
C'était officiel, j'étais tétanisée par Damon. Et en réalité, il n'avait pas fait quelque chose de si atroce, mais j'avais dû atteindre mon point de rupture sans m'en rendre compte.
— Je suis désolée, me fit Liz. Vraiment désolée.
Et j'en doutais. Elle sortait avec le frère de mon kidnappeur, lui non plus n'était pas un enfant de coeur. Elle pouvait se prétendre ma copine et me rassurer, elle était de leur côté.
— Je ne veux pas que tu restes, affirmai-je faiblement.
— Quoi ?
— Sors de là.
Elle mit quelques secondes avant de quitter la pièce. Je soufflai en sentant les larmes reprendre. J'avais mal au coeur et à la tête.
Je voulais être seule. C'était sûrement ainsi que je me sentais le mieux. Seule, je ne risquai pas d'avoir des problèmes, de mourir. J'étais juste seule avec moi-même.
J'avais besoin de dormir, mais mon corps le refusait. Dès que je commençai à me laisser happer par le sommeil j'avais un sursaut qui me réveillait. J'allais en devenir folle.
Mon corps continuait de trembler. Je n'arrivai pas à me calmer. C'était invivable. J'avais de plus en plus l'impression que j'allais mourir. Je sentais mon coeur frapper lourdement dans ma poitrine.
Je me redressai dans le lit, la poitrine extrêmement lourde et je plaçai ma main sur ma bouche pour étouffer mes pleurs. J'étais en train de sombrer.
Je me faisais peur.
Des bruits de pas retentirent dans le couloir et je paniquai encore plus en me mettant de plus en plus près de la tête de lit. Je voulais m'éloigner un maximum du danger que représentait Damon pour moi.
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ÁNGEL'S SHADOWS
Ficción GeneralRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...