chapitre trente-cinq : toi, dans mon lit
Deux semaines.
C'était terriblement long et à la fois si court.
Je ne m'étais occupée que de ma banque. Je ne voulais plus jamais que ma famille touche un centimes de ce que je pouvais avoir. Et ce rendez-vous m'avait appris que ma mère s'était copieusement servie un nombre incalculable de fois.
J'avais porté plainte pour abus de confiance. Et je me demandais encore si j'allais porter plainte pour le reste. Comment est-ce que ça pouvait être prouvé ? Je ne le savais pas.
Je n'avais pas revu Damon depuis ce soir-là. Il m'avait laissé des clés de voiture et un mot qui disait qu'il devait gérer quelque chose.
Ce jour-là, je déambulais dans Bogotá avec Camilo. Il ne fallait pas croire que j'étais complètement laissé à l'abandon, sur son mot, il n'avait pas manqué d'écrire que je devais lui demander de m'escorter partout.
Alors il portait mes sacs de vêtements. J'avais fait du shopping uniquement pour faire comme si ma vie ne s'effondrait pas. Elle était en train de s'effriter, mais avec les jolies hauts que je venais de me prendre, je ne devais me faire aucun souci, j'allais aller mieux.
Je m'arrêtai devant une vitrine de magasin de bijoux de luxe. Tout brillait et attirait mon regard. Je devais avoir l'air d'une enfant émerveillée.
— Finalement je te préférai morte, lança Camilo. C'est hyper lourd ton truc.
— Ferme-la un peu.
J'entrai dans la boutique et retirai les lunettes de soleil que j'avais sur le nez. Les vendeuses me reconnurent directement m'accueillant en souriant.
— Que pouvons-nous faire pour vous ? Demanda celle qui donnait à croire qu'elle était la responsable de l'autre.
— Je voudrais voir le pendentif en vitrine, la salamandre.
Je ne regardai pas Camilo, j'essayais de le faire disparaître de la pièce. Parce que je savais que pour lui, une salamandre n'avait rien d'un symbole au hasard. Et c'était à présent pour moi.
On m'apporta le pendentif en question, il faisait dix centimètres et était en argent serti de diamants, comme me l'expliquait la vendeuse.
L'aspect technique, je m'en fichai. En fait, il avait directement attiré mon regard lorsque je l'avais vu et je n'arrivai pas à m'en défaire, c'était plutôt pour ça que je voulais le voir de plus près et comprendre.
Ce pendentif me rappelait l'encre sous la peau de Damon. Et je ne pensais pas le dire un jour, mais il commençait à me manquer.
— Je peux voir vos chaînes ?
Camilo restait silencieux et en retrait. C'était mieux ainsi, je n'avais pas besoin de me rendre compte que j'étais en train de sombrer dans une situation qui pourrait devenir ingérable. De toute façon, ma vie tout entière était une connerie, alors autant continuer.
Je ressortis de la boutique avec ce pendentif sur une chaîne accrochée autour de mon cou. Nous allions enfin rentrer et ça tombait bien, je commençai à être épuisée.
— Camilo ! Lança une voix qui me fit me retourner.
Une tempête de cheveux recouvrit le type qui me servait de garde du corps. Esperança le prenait dans ses bras. Bien évidemment, il fallait qu'elle soit là.
— Ça fait longtemps, dit-elle. Tu fais quoi ici ? On peut passer un peu de temps ensemble ? En ce moment je suis un peu seule, se confia-t-elle.
Eh oui, la célébrité ça rendait seule.
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ÁNGEL'S SHADOWS
General FictionRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...