chapitre vingt-sept : médicaments
Je grelottai par terre. Je ne savais pas l'heure qu'il était, mais il faisait nuit et j'avais froid. Je n'avais qu'un short et un tee-shirt en même temps. Ma peau s'abimait sur le sol froid et dur.
J'avais sincèrement un doute sur ma survie dans ce genre de condition.
Plus le temps passait, plus j'avais l'impression de ne jamais m'en sortir.
Damon était réapparu dans sa chambre après avoir mangé, moi, je n'avais pas eu ce luxe. Il s'était recouché et me faisait dos. Il se retourna dans son lit et mon souffle se coupa.
Je fermai les yeux pour ne pas qu'il comprenne qu'encore une fois cette connasse de Rafaela était en train de gâcher son sommeil. Je voulais qu'il croit qu'il s'était réveillé seul.
Mais c'était moi la responsable. Je l'avais encore dérangé. Je le dérangeai toujours.
J'entendis les ressorts du lit faire du bruit, puis ce fut la structure métallique et enfin sa voix :
— Lève-toi.
J'ouvris les yeux pour voir le lit pile devant moi. J'étais bloquée entre lui et le mur. Je me levai et j'attendais la suite. Il me fit signe de me mettre dessus.
Je ne compris pas. À quoi jouait-il. Je m'assis sur le bord et il s'allongea de nouveau. Le lit était plus grand qu'un lit une place, mais plus petit qu'un deux places.
Je n'appréciai déjà pas de dormir avec lui tout court, alors collé, c'était pire.
Je restai assise mais il entoura son bras autour de moi pour me contraindre à m'allonger. Épuisée, le corps douloureux, je me laissai faire.
Je mordis ma lèvre en le sentant me mettre une couverture sur moi.
— Retire ton bras, lui demandai-je en sentant toujours sa chaleur contre ma taille.
Elle était dévastatrice parce que mon corps aimait le sentiment réconfortant que cette étreinte provoquait. Mais mon cerveau savait qu'il s'agissait de Damon et que jamais rien ne pourrait me faire plus mal que ses actes à lui.
Du moins, c'était ce que je me disais pour tenir face à son beau-père.
— J'ai un plan, murmura-t-il contre mon oreille.
— J'en ai plus rien à foutre de tes plans de merde, tues-moi rapidement pour qu'on s'arrête enfin.
— Tu peux encore être utile, alors non.
J'allais donc devoir continuer de souffrir jusqu'à ce qu'il me juge inutile ?
Je tremblai de nouveau, m'imaginant tout ce que j'allais devoir supporter. La violence était en train de complètement me faire vriller.
Son bras se resserra autour de moi et il glissa même sa tête dans mon cou avant de me dire :
— Tu es une actrice ou pas ? Cache la peur que je provoque.
— J'ai essayé, avouai-je les yeux pleins de larmes.
— Il faudra que tu sois plus convaincante pour que mon plan marche.
— Qu'est-ce que j'en ai à foutre que ton plan marche ?
Je fixai le mur, j'étais incapable de me tourner pour le regarder. C'était trop dur de le faire. Supporter son regard de fou furieux allait juste achever de me convaincre que je devais l'implorer de me tuer.
Damon me força à me tourner pour se retrouver légèrement au-dessus de moi. Faiblement éclairé, j'arrivai à voir son visage. Ses tatouages dans son cou qui descendaient sur son torse et les bandages. J'avais une vue sur tout.
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ÁNGEL'S SHADOWS
General FictionRafaela était de ces chanceux. Née dans un quartier pauvre d'une des villes les plus dangereuse de Colombie, Medellín, elle rayonnait à présent dans toute l'Amérique latine. Elle était actrice, chanteuse, et le modèle de tout un tas de petites fill...