CHAPITRE 18

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Mais c'est sans compter avec la détermination d'Adamou de barrer par tous les moyens la voie du succès au jeune Garba.
En effet, il ne pouvait admettre qu'après lui avoir arraché celle qu'il a tant aimée et qu'il aurait voulu être la perle chatoyante de son foyer, Garba se permette aujourd'hui de jouer les nouveaux riches.
"Cela, disait-il souvent à ceux qui le fréquentent, je ne l'accepterai jamais''. Dans cette région, nous ne sommes que deux grands commerçants: HAiNIKOYE, père de Kadi et moi-même. Il ne saurait donc y avoir un autre dont on célèbrerait le mérite de nous avoir dépassé en fortune".

Avec cet esprit étriqué, Adamou, dès lors, se mit à mijoter des plans aussi machiavéliques les uns que les autres, pour détruire Garba jusqu'au dernier centime. L'idée lui vint de mettre le feu aux quatre greniers à céréales de son rival. Mais très vite il y renonça, parce qu'on pourrait facilement le soupconner.
C'est alors qu'il pensa aux deux magasins que Garba a ouvert l'un à Dourmi et l'autre dans un quartier populaire de Niamey.
Ces deux magasins sont le fruit de ses économies déposées et fructifiées à la SONIBANK et grâce auxquelles il put accéder à un prêt bancaire. Adamou pensa donc qu'en incendiant ces magasins, toute la fortune de Garba s'en irait en fumée, sans qu'on puisse le soupçonner d'en être à la base. Il recruta à cet effet, deux jeunes voyous qu'il paya cher pour accomplir le forfait tard la même nuit, et sensiblement à la même heure.
A cette heure-là, se dit-il, chacun dort d'un profond sommeil, et les secours tarderaient à se faire. Garba sera donc "à plat", et personne ne saura que c'est moi.
Les gens diront tout simplement qu'un destin maléfique s'est abattu sur lui, un point c'est tout. Et je ferai alors d'une pierre deux coups: d'abord il sera ruine, puis sa femme le quittera, et moi je l'épouserai en secondes noces.








Une nuit, alors que le sommeil a fini par avoir raison de tout le monde, les deux voyous recrutés par Adamou, l'un à Dourmi, l'autre à Niamey, exécutèrent leur sale besogne.
Le feu s'empara des deux magasins de Garba et les détruisit complètement sans qu'on ait pu sauver quoi que ce soit. Garba qu'on alla réveiller dans son profond sommeil, ne put que constater le désastre. Tout ce que son magasin contenait avait brûlé et le montant des pertes est immense.
Adamou bien entendu, sera des premiers curieux, et comme tout le monde, il se mit à compatir devant le malheur qui venait de frapper son rival.
Le matin, les habitants de ce gros village: hommes, femmes et enfants se retrouvèrent sur les lieux du sinistre ; les commentaires fusaient de partout. Et comme un malheur ne vient jamais seul, c'est en ce moment précis qu'arriva, tout haletant, le cousin de Garba qui avait la gérance du magasin de Niamey pour lui annoncer que celui-ci aussi avait brûlé la veille jusqu'aux cendres.
Dès que la nouvelle fut connue, les commentaires reprirent de plus bel, et les mauvaises langues eurent vite fait d'attribuer cela à Maïmou qu'on indexa comme étant la source principale des malheurs de son mari. Certaines gens allèrent jusqu'à dire avoir vu ce drame en songe depuis la nuit de leurs noces. D'autres poussèrent le scrupule au point de conseiller à Garba de divorcer d'avec Maïmou. Mais lui, restait stoïque et cherchait à comprendre....

MAÏMOU ou Le drame de l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant