CHAPITRE 007

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Au milieu de la nuit, Maïmou qui ne dormait pas encore entendit des murmures dans la case du mendiant. Après un moment de frisson, elle se ressaisit et se mit à écouter attentivement.
Quand le mendiant eut terminé, Maïmou vint le trouver et lui demanda pourquoi il parlait seul; il lui fit savoir qu'il formulait des voeux de réussite et de bonheur pour un jeune homme de Dourmi, revenu au village après deux années d'absence; il était devenu riche au point que dans toute la région, on ne parlait que de lui, de son succes, mais aussi de ses problèmes de coeur. "Ce jeune homme, continua le mendiant. un certain Garba, m'a fait aumône telle que j'en n ai jamais eue.
Tiens, voilà ce qu'il m'a offert !
Maïmou comprit qu'il s'agissait de Garba, SON Garba qu'elle attendait.
Après avoir attentivement écouté le mendiant, elle s'en alla.

La nuit, elle ne dormit pas et dès le petit matin, elle s'empressa de raconter "'histoire" à la vieille femme. Un lourd silence s'installa aussitôt dans la case. Ce temps passé, la vieille femme demanda à Maïmou quels étaient ses projets:

- Mère, lui répondit Maïmou, je ferai savoir à Garba que je suis à Kwaramargu. Il viendra en personne me trouver ici et vous aurez l'occasion de le voir. Dès demain donc, nous devrions dépêcher un cavalier auprès de lui.








Deux jours plus tard, le cavalier
était chez Garba.
- Je viens, dit-il, de la part de Maïmou, la fille à Salmou. Elle me charge de te dire qu'elle te souhaite la bienvenue et désire que toi et moi nous allions ensemble au village de Kwaramargu.
Plus de dix minutes passèrent avant que Garba n'arrive à balbutier la moindre phrase; il se prépara, prit un peu d'argent et des articles achetés pour sa bien-aimée. Garba et le cavalier prirent le chemin de Kwaramargu.
Au moment où ils arrivèrent à destination, Maïmou la plus belle et la plus charmante des filles, lança à Garba un regard profondément révélateur de la puissance de son amour; peu après arriva la vieille femme qui salua Garba et lui souhaita la bienvenue dans sa maison.
Puis Maïmou se retira pour aller faire sa toilette dans la case: elle voulait en effet marquer cet événement par une toilette particulière. Cette toilette terminée, elle vint vers Garba, et l'invita à entrer dans la case; ils prirent place sur des nattes, ils se regardèrent longtemps.
Puis Maïmou lui dit:
- Je croyais que tu m'avais oubliée... Moi aussi, depuis que j'ai quitté le toit familial, je n'ai jamais cessé de penser à toi et de prier Dieu nuit et jour pour que tu reviennes.

- Maïmou, déclara Garba, je n'enterre jamais mon puits pour un orage, car je ne veux pas crever de soif au cas où l'orage ne tomberait pas.
Je suis parti de Dourmi parce qu'il le fallait.
Je ne pouvais pas accepter d'être la risée de tout le monde. A présent, il faudra te préparer à rentrer avec moi, et dès ce soir.

-Non, tu partiras seul demain. Je viendrai dans deux jours avec la vieille car je voudrai qu'elle soit présente à mon mariage.

Garba acquiesca, puis s'en alla trouver la vieille pour lui offrir de l'argent et des pagnes.
Quant à Maïmou, ses cadeaux avaient fait l'objet d'un choix judicieux, même à Niamey.



Après deux jours à Kwaramargu, deux jours durant lesquels chacun fit le compte-rendu de son aventure, Garba retourna à Dourmi rapporter la bonne nouvelle, et préparer son mariage avec la belle Maïmou. Adamou en était jaloux, furieux même.
Salmou, cette mère indigne, s'était enfermée dans sa honte et sa douleur. Elle cessa de sortir dès qu'elle eût appris que sa fille s'apprêtait à regagner Dourmi.

Le vieux Abdou de retour d'un voyage de plusieurs mois, apprit lui aussi que sa nièce Maimou se trouvait à Kwaramargu, et il eut envie d'y aller; cette idée lui hantait encore l'esprit, lorsque Garba, tout essouflé, se présenta et le supplia se rendre à Kwaramargu pour ramener Maïmou.

MAÏMOU ou Le drame de l'amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant