- Mais mon cher Garba, je suis sûr que tu réussiras.
Trois jours plus tard, Garba faisait un crochet au chef-lieu de la circonscription pour prendre contact avec les responsables locaux des services de l'Agriculture, de l'Animation au Développement et de PUNCC qui lui prodiguèrent leurs conseils.
Garba se procura le matériel agricole nécessaire. Il fit défricher dans la brousse de Dourmi plusieurs hectares de terre, ce qui fit croire à certains que l'argent lui a fait perdre la tête ; d'ailleurs, certains le lui dirent carrément.A la première pluie, Garba se mit à l'oeuvre et employa un nombre suffisant de journaliers.
Constamment dans son champ, Garba recevait la visite régulière des agents de l'Agriculture, de l'Animation et de l'UNCC.
Quand vint la récolte, la production de Garba fut telle que de partout on afflua pour constater ce qu'on appelait le miracle.
La nouvelle de cette réussite se propagea avec une rapidité incroyable, et les autorités politiques et administratives de la circonscription se déplacèrent on organisa une grande manifestation pour féliciter Garba qui avait réussi à démontrer aux uns et aux autres qu'avec le courage, la volonté, tout est possible. un mois plus tard, Garba vendait toute sa production d'arachide à la SONARA:
son bénéfice se chiffrait à plusieurs centaines de milliers de francs. A Dourmi et dans les environs on comprit la nécessité de sortir de la paresse et de suivre son exemple en optant définitivement pour la culture de l'arachide.
Garba ne se contenta pas de cela, il avait entendu parler d'une Banque nigérienne où l'on peut déposer son argent ; il débarqua un jour à Niamey et se dirigea aussitôt à cette banque, muni d'une serviette contenant plus d'un million de francs. Il se renseigna à un guichet sur la possibilité pour lui paysan d'ouvrir un compte: on lui répondit que cette banque est une "Maison" pour tout le monde: Nigériens comme étrangers, paysans, eleveurs, fonctionnaires ou hommes d'affaires, et il e fit ouvrir un compte sans tarder.* * *
* *
*Pendant que Garba se trouvait à Niamey, l'oncle Abdou avait réuni tous les sages du village: il leur annonça qu'il décidait de ne prendre que la somme de trois mille francs sur la dot envoyée par Garba. La nouvelle fit sensation, et prit l'ampleur d'un événement sans précédent dans l'histoire de ce village.
Chacun était surtout ravi de voir Garba et Maïmou enfin sur le chemin du bonheur conjugal.Quelques jours plus tard, ce fut le mariage, un mariage qui n'aura coûté en définitive que dix mille francs, dot et accessoires compris. Garba qui voulait faire couler l'argent à flot, dût s'incliner devant la décision de l'oncle Abdou. Plusieurs centaines de personnes de tous les âges étaient venues pour participer à ce mariage que l'histoire retenait en même temps pour la postérité.
Pendant sept jours et sept nuits, ce fut dans le village de Dourmi une véritable atmosphère de carnaval.
Au septième jour de leur mariage, lorsqu'ils furent seuls dans leur case neuve éclairée par une lampe à pétrole, Garba et Maïmou se regardèrent d'un regard qui en disait long, avant de disparaître au fond de leur lit nuptial si beau et si douillet, frappé "Made in Niamey by Hamdallaye Meubles"
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MAÏMOU ou Le drame de l'amour
Non-FictionJe suis une jeune Nigérienne passionnée de lecture et récemment j'ai eu l'incroyable idée de vous faire part de nos romans ici au Niger Ps : Certains parti seront en langue.