Mais Maïmou se refusa de suivre ses conseils, car pour elle, ce qui vient de se passer entre son mari et elle, peu de femmes peuvent se vanter de ne l'avoir pas connu.
Toute femme est sujette un jour ou l'autre à subir de mauvais traitements de la part de son mari, s'exclame-t-elle. C'est pour cette raison que je préfère rester chez moi, dans ma maison, affronter toutes les situations, y compris l'arrivée prochaine de ma coépouse.Celle-ci, du reste ne tarda pas à venir, car moins de trois semaines après la querelle avec Maïmou, Garba demanda et obtint des parents de Kadi qu'on célébrât son mariage. Ce fut un mariage haut en couleurs en ce dimanche soir.
Tout le village de Dourmi était en fête, et de toute la région, les gens y accouraient: hommes, femmes, jeunes gens et jeunes filles, sans oublier bien entendu les griots pour qui l'événement paraissait une belle occasion de se renflouer les poches. Quant à Kadi, perle rare de toute la contrée, déjà les griots composaient pour elle des chansons richesse de sa famille, la gloire de sa beauté, de son charme et de la Il y avait ce soir là à Dourmi une foule telle qu'on en a jamais vu auparavant. Et les airs des tam-tams, des flûtes, des vièles, des tambours et des griots emplissaient l'atmosphère.
Les filles dansaient à en perdre haleine, et les garçons faisaient voltiger les billets de bangue sur leurs préférées.Pendant ce temps, Maïmou, à la maison, entourée de quelques amies s'efforçait de causer pour oublier ce qui se prépare à quelques lieues de là. Mais sur son visage, on lisait que pour elle, cette nuit était la nuit la plus atroce qu'elle ait jamais vécue.
Minuit sonnait lorsque la jeune mariée fut conduite à sa nouvelle demeure sous les applaudissements et les cris de joie de toute une foule en délire.
On la fit s'agenouiller comme le veut la tradition devant la porte de Maïmou, avant de l'introduire dans sa chambre. Au même moment, dans tout Dourmi, résonèrent de mille pulsations les tam-tams et tambours en fièvre. Pendant sept jours et sept nuits, ce fut la fête chez Garba. Les amis, les voisins, les griots, tout le monde venait y manger et boire comme le veut la tradition.La semaine terminée, Garba au lieu de se transporter chez Maimou, la "Warguida", pour les deux nuits suivantes, commit la maladresse d'enfreindre à la coutume en restant une nuit supplémentaire chez Kadi qui s'en enorgueillit tout naturellement.
Et cela, Maïmou ne pouvait
l'admettre. Elle fit une scène terrible à son mari.
Ne pouvant plus supporter ce double affront,Maïmou quitta le domicile conjugal et s'en alla chez sa mère.
Salmou bien au fait de la tradition décida que sa fille ne retournera plus jamais encore chez Garba, à moins que celui-ci vienne présenter publiquement des excuses.
Dès que la nouvelle du départ de Maïmou et les raisons qui ont motivé ce départ furent connues dans le village, chacun se mit à condamner Garba.
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MAÏMOU ou Le drame de l'amour
SaggisticaJe suis une jeune Nigérienne passionnée de lecture et récemment j'ai eu l'incroyable idée de vous faire part de nos romans ici au Niger Ps : Certains parti seront en langue.