MAÏMOU ou Le drame de l'amour

CHAPITRE 31

Suite !!!

-Oui, tu as peut-être raison et je me rallie à ta position.
Il n'y a de Dieu qu'Allah, et Mohamed est son Prophète. Fasse qu'il donne à ma fille, à notre fille, un mari digne de son rang et dont le ménage nous reconfortera.

- Te voilà enfin raisonnable, lui dit
Haïnikoye. Je suis sûr que tu sauras reconforter Kadi et l'aider à mieux supporter le choc du divorce. Pour ma part, je continue d'espérer qu'elle trouvera un bon mari.
Nous sommes seulement pressés, trop pressés même, pourait-on dire, alors que Dieu qui seul est responsable du destin de chacun, y veille peut-être. Tu verras, tout se passera très bien, in cha Allah.

Plus de trois mois sont déjà passés depuis que Kadi a rejoint le domicile de ses parents, et aucune tentative n'a été faite pour la ramener dans son foyer. Puis voilà qu'un soir, alors que Garba se trouvait en compagnie de ses amis Omar et Biro, ceux-ci lui font part de leur intention de ramener Kadi. La réaction de Garba a été immédiate.
Il n'est pas question de la ramener. Elle est partie d'elle-même, elle n'a qu'à rester. Kadi n'est plus mon épouse.

- Ecoute, Garba, lui dit Omar dans cette affaire nous savons parfaitement que tu as raison.
Mais est-ce pour autant qu'il faille dès maintenant divorcer d'avec elle ? Kadi est ton épouse et tu devras lui accorder une chance. Qui ne commet pas de fautes dans sa vie ? Nous en commettons tous.
A l'heure qu'il est, je suis sûr que Kadi s'est déjà répentie.

- Mais mon pauvre ami, je ne te reconnais plus. Toi qui étais foncièrement contre mon mariage avec Kadi, te voilà redevenu son meilleur avocat.

- Certes, j'étais contre ton mariage avec elle du temps où on ne l'appelait que par son nom et son prénom. Mais aujourd'hui les choses ont changé, elle est ta femme, et moi ton ami.
Je suis contraint de part les liens qui nous unissent de faire en sorte que tu ramènes Kadi chez toi.
C'est mon devoir d'ami, et c'est ainsi que le veut la tradition.
Biro prend à son tour la parole pour appuyer les propos d'Omar en ces termes:

- Garba, nous ne défendons pas la cause de Kadi .
Et en te demandant d'accepter que nous la ramenions dans son foyer, nous ne faisons que notre devoir d'amis. Kadi a commis des erreurs, des fautes si tu préfères, mais il n'est pas dit qu'elle en commettra d'autres.
Nous te supplions donc d'accepter que nous allions la ramener à la maison.

-Bien ! Si vous y tenez tant que ça, je ne m'oppose plus à votre requête. Mais il faut que je sois clair sur un point, et cela vous devez le lui notifier. Son comportement de femme orgueilleuse doit cesser.

D'accord, lui répondit Omar. Nous le lui dirons in cha Allah !

C'est sur ces discussions qu'ils se séparèrent.

Le lendemain soir, les deux amis se rendirent à Dallawève chez Haïnikoye. Après les traditionnelles salutations, Omar entra d'emblée dans le vif du sujet...