25/06/2015.
Pourquoi y avait-il un chat dans le salon ?
C'était ce qu'Eloïse se demandait depuis qu'elle avait mis un pied chez elle et que l'animal l'observait, assis sur le canapé comme s'il lui appartenait. Il était complètement noir, sans doute adulte vu sa taille
- Victorien ? l'appela-t-elle.
- Il n'est pas là, lui répondit Miranda.
Ah, tiens, cela faisait deux semaines qu'Eloïse n'avait pas croisé la mage noire. Depuis que Victorien et elle s'étaient installés à Lille, elle passait moins souvent. Entre ses horaires de travail chaotiques et ceux encore pires de Victorien, ils trouvaient rarement un moment pour se retrouver.
Eloïse se rendit jusque dans la salle à manger, d'où Miranda lui avait parlé. Elle eut l'agréable surprise d'y trouver également Ilyann, les mains posées autour d'un mug de ce qui devait être du thé.
- Oh, salut.
- Tu vas bien ? lui demanda Ilyann, sourire aux lèvres.
Eloïse posa son sac de cours dans un coin et saisit une chaise pour les rejoindre autour de la table.
- Ça va, oui. Par contre, je peux savoir pourquoi il y a un chat dans le salon ?
- C'est exactement la question que j'ai posé à Victorien il y a une heure, ironisa Miranda.
- Qu'est-ce qu'il t'a répondu ?
- Que tu voulais un animal.
Eloïse fronça les sourcils.
- Attends, sérieusement ?
- Après, ce n'est pas comme si on l'avait harcelé pendant des semaines jusqu'à ce qu'il accepte...
- Oui, enfin, ce n'est pas le genre de Victorien de céder. Il est extrêmement têtu.
Les refus étaient devenus pour elle une habitude. À vrai dire, à l'heure actuelle, elle continuait surtout à demander un animal pour l'embêter.
- Il ne devrait pas tarder à revenir, l'informa Ilyann. Il avait une course rapide à faire. On espère tous obtenir des réponses après.
Eh bien... Il fallait croire que tout le monde était aussi décontenancé qu'elle. Avait-il vraiment trouvé un chat pour lui faire plaisir ? Eloïse avait du mal à y croire.
- Au fait, Maximilien n'est pas là ? demanda-t-elle.
- Non, il est resté avec Zéro, l'informa Ilyann. Quand je suis parti, ils jouaient à un jeu de société. Je n'ai pas voulu les déranger.
C'était vrai qu'ils s'entendaient plutôt bien, étonnement, même si de ce que Maximilien avait raconté à Eloïse, il s'ouvrait extrêmement peu à lui ou à Ilyann.
- Ça se passe toujours bien, avec lui ? l'interrogea néanmoins Eloïse.
- Je suppose, soupira Ilyann. Il parle assez peu, alors c'est difficile de savoir si quelque chose ne va pas. Même si c'était le cas, je ne pense pas qu'il en parlerait à quiconque.
- Peut-être Orage ? Ils ont vécu ensemble un temps, avec Scatach.
- J'en ai déjà discuté avec elle. Elle m'a juste conseillé d'être patient, qu'il s'ouvrirait progressivement.
- Ils étaient proches, tous les deux ? s'étonna Miranda.
- Pas vraiment, non. Mais c'était déjà quelque chose.
Ilyann avait l'air quelque peu dépassé par la situation. Il voulait vraiment faire son possible pour que Zéro se sente bien chez lui et lui offrir ce dont il avait besoin, mais c'était difficile quand il communiquait si peu. Eloïse supposait que Zéro se sentait bien – autrement il serait resté avec Orage – mais encore fallait-il le faire entendre à Ilyann.
