(la traduction de l'anglais est en commentaire)
Forcer Phrixos à chercher Synabella dans une cité en guerre n'était pas l'idée la plus brillante qu'ait eu Hayden.
À peine cette pensée entretenue, Phrixos se rappela qu'elle ne l'appréciait pas. Pourquoi se soucierait-elle de le savoir en danger ? Tant qu'il parvenait à tuer Synabella, le reste devait peu lui importer.
Un meurtre. Phrixos serra les poings. Bien évidemment, mieux valait l'envoyer lui plutôt qu'un assassin expérimenté. Tout ça parce qu'Alicia avait planté la graine du doute dans la tête de ses anciennes coéquipières. Enfin, selon les propos d'Hayden. Lui ne savait pas à quel comité d'accueil il aurait droit.
Il ne savait même pas comment s'y prendre pour trouver sa cible. Les laboratoires estimaient qu'elle était au palais de la Cité, mais entrer dans un lieu aussi sécurisé par temps de guerre était aussi simple que de faire du feu avec de l'eau. Il avait passé une heure à se demander quoi faire.
Il avait alors eu une idée. L'académie Adénora Calléor, qui accueillait des membres de l'Ombre, était actuellement attaquée. Et si les informations avaient correctement transité dans leurs rangs, tous devaient avoir eu vent de ce qui s'était passé lorsqu'ils avaient voulu appréhender Alicia. Les demi-mensonges qu'elle avait racontés à son propos. Trouver l'un d'entre eux là-bas était sa seule chance.
Phrixos, le dos collé contre le mur de pierre qui entourait l'académie, jeta un regard nerveux en direction de la cour constellée de cailloux blancs. Les traces d'affrontements qui avaient eu lieu se matérialisaient sous la forme de terre retournée et de corps allongés au sol. Deux chasseurs de prime du Futuro et un étudiant en uniforme écarlate. Sans doute y en avait-il d'autres, mais son champ de vision restreint l'empêchait de constater l'ampleur des dégâts.
Il se détourna du spectacle, inspira et entreprit d'escalader la grille de métal noire qui protégeait l'enceinte de l'établissement. Un peu de magie rouge eut raison des quelques sortilèges lancés dessus à la va vite, et si ses pieds glissèrent à plusieurs reprises sur la surface trop lisse, il finit néanmoins par se hisser de l'autre côté et se laissa retomber lourdement au sol.
Pour l'instant, il n'y avait personne face à lui. Il en profita pour s'élancer vers le bâtiment le plus proche.
Le couloir dans lequel il s'engouffra était entièrement vide, ce qui ne l'arrangeait pas. Trouver trois élèves parmi des centaines n'était déjà pas une mince affaire quand il pouvait demander des renseignements aux gens qu'il croisait. Mais s'il n'y avait personne ?
Phrixos secoua la tête. Tant pis, il avancerait en espérant trouver quelqu'un.
Son souhait fut exaucé au détour d'un escalier, quand une professeure en habits sombres lui fonça dedans. Phrixos se retrouva plaqué contre un mur, les yeux écarquillés par la surprise.
- Qui êtes vous ? demanda l'enseignante.
Phrixos se recomposa en un clignement d'œil.
- Excusez-moi. Je cherche des élèves.
- Ça ne répond pas à ma question. Qui êtes vous et d'où venez vous ?
Phrixos soupira. De toute manière, qu'est-ce qu'il avait à perdre à divulguer ce genre d'information ?
- Je suis Phrixos Elyren. Je viens normalement de Caméone. Comme je l'ai dit, je recherche des élèves qui étudient ici.
- Par les temps qui courent ? Vous plaisantez, j'espère ? Nous sommes en guerre, pas aux portes ouvertes de l'académie !