Chapitre 2: Janvier

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Le plafond était blanc. Un lustre à fleurs bleues facilement reconnaissable y pendait, immobile.

Eloïse se demandait si elle était en train de délirer.

Elle repoussa la couette qui la recouvrait et s'assit doucement au bord du lit tout en clignant vivement des yeux.

Le papier peint à arabesques brillantes était toujours là. Le tapis en fourrure grise également. Même le chat de sa grand mère était tranquillement en train de dormir dessus.

Eloïse se croyait en pleine hallucination.

Elle se leva et esquissa quelques pas hésitants. Elle ne se sentait pas au meilleur de sa forme : ses jambes n'étaient pas très stables et sa tête douloureuse.

Le chat se réveilla et posa les yeux sur elle, interrogateur. Eloïse le prit dans ses bras et lui gratta le haut du crâne. Il se mit aussitôt à ronronner.

Elle ne pouvait pas possiblement être réveillée.

Sans lâcher le chat, elle ouvrit la porte et quitta la pièce. Des escaliers étroits se dressèrent devant elle. Eloïse s'empressa de les dévaler sans faire de bruit.

La voix de son père parvint jusqu'à ses oreilles, provenant du salon de sa grand mère. Elle s'y avança précautionneusement.

Tous les regards convergèrent dans sa direction dès qu'elle apparut à l'encadrement de la porte.

Sa grand mère et ses parents.

- Eloïse ! s'exclama son père. Tu vas bien ?

Eloïse ne répondit pas et fouilla nerveusement la pièce du regard, le chat serré contre elle.

Enfin, elle repéra Victorien, prostré dans un coin.

- Je suis bien réveillée, non ? lui demanda-t-elle d'une voix enrouée.

Sa grand mère se leva pour la prendre par les épaules et la guida jusqu'au canapé, où elle s'assit à ses côtés.

- C'est bien la réalité, répondit-elle. On s'inquiétait beaucoup pour toi, mon poussin.

- Pourquoi ? Enfin, qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ça fait une semaine que tu dors, lui dit Victorien. On est le premier janvier.

Eloïse se figea.

- Attends, quoi ?

- Tu étais en très mauvais état. Tu te rappelles ?

Elle fouilla sa mémoire, mais tout était flou et confus. Qu'est-ce qu'il s'était passé ?

Ses parents et Victorien échangèrent silencieusement et le mage noir finit par se lever quand ils lui firent signe de s'en occuper.

Il s'assit à côté d'Eloïse, qui continua à gratter nerveusement la tête du chat.

- Ne te panique pas, lui dit Victorien, ça ne sert strictement à rien. Caleb était venu sur Terre avec ses troupes d'Ifraya. Ça te dit quelque chose ?

Eloïse sentit ses souvenirs remonter. Les images devinrent plus nettes, jusqu'à ce que tout fut clair.

La mort de Lanehaërt et Lanehäden. La proposition de Victorien. Puis le sortilège qu'elle avait lancé devant la situation désespérée, aussitôt brisé pour lui sauver la vie.

- Tu t'es interposé entre lui et moi, se souvint-elle avec horreur. Merde, tu n'aurais pas dû ! Tu vas bien ?

- Ce n'est toujours pas le moment de t'inquiéter pour moi, se moqua-t-il. Je sais me défendre, au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué.

Ancestrales 6 ~ L'heure de la VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant