Chapitre 5: Janvier (4)

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La neige ne cessait jamais de tomber. La température ne remontait jamais au dessus des moins quinze degrés. Eloïse passait son temps à s'en plaindre et Maximilien la supportait gentiment.

- J'ai envie d'aller courir sans me transformer en boule de neige, soupira-t-elle.

- Cours dans les couloirs, dans ce cas, répliqua Maximilien.

Eloïse ne s'habituait pas au fait qu'ils logeaient au palais d'Iglinae, pour plus de sécurité. Certes, ils n'étaient arrivés qu'hier, mais voir toutes les figures politiques de cette cité enclavée déambuler à côté d'elle était particulièrement étrange.

Tout le monde savait qui elle était, tandis que tous les visages qu'elle croisait étaient inconnus. A vrai dire, elle ne saurait même pas reconnaître les dirigeants.

- Je risque de renverser quelqu'un. C'est une mauvaise idée.

- Tu veux qu'on demande s'il y a une salle d'entraînement à la magie ou quelque chose dans le genre ?

- Pourquoi pas, oui. Il faut juste trouver quelqu'un capable de nous éclairer.

- Ça ne devrait pas être trop compliqué.

Pourtant, quand ils parcoururent les couloirs, ils ne trouvèrent âme qui vive ou indication quant à ce qu'ils cherchaient. Eloïse sentit la frustration la gagner. Elle avait besoin de bouger.

- Va pour aller courir dans la neige, déclara-t-elle finalement, peu enjouée par cette perspective.

- Je vais t'accompagner, soupira Maximilien.

Elle arqua un sourcil.

- Vraiment ? C'est gentil.

- Victorien m'a demandé de ne pas te laisser seule. C'est pas comme si j'avais le choix.

- J'aurais dû m'en douter, bougonna-t-elle.

Ils remontèrent les couloirs et firent un saut dans les chambres qui leurs avaient été attribuées pour s'habiller le plus chaudement possible. Eloïse s'enroula dans sa nouvelle cape en ajustant la broche qui la fermait, puis rejoignit Maximilien, en train de l'attendre sagement.

Le palais d'Iglinae n'était pas aussi labyrinthique que celui de la Cité ou du Chao Ming, aussi était-ce plutôt simple de s'y repérer. La sortie s'imposa bientôt à eux.

Ainsi que la désillusion.

- Ah, souffla Eloïse en voyant le mètre de neige qui couvrait les rues.

- Tu vas avoir du mal à courir là-dedans, fit remarquer Maximilien. On abandonne ?

- Et puis quoi, encore ? Je veux au moins marcher un peu.

Le Madrigan l'implora du regard, mais elle se contenta de lui tapoter l'épaule et de le traîner dehors.

Première constatation : il faisait extrêmement froid.

Ils marchèrent non sans difficultés à travers la neige sans vraiment savoir où aller. Les routes étaient impossibles à discerner.

- Bien, soupira Eloïse. Droite ou gauche ?

- Retourner sur nos pas.

- Gauche. Très bon choix.

Elle fendit la neige en deux avant que Maximilien n'ait le temps de protester. Il la suivit sans grande motivation.

- Sens ce bon air frais, dit-elle pour le motiver.

- Frais, c'est le cas de le dire. Il me semble qu'il fait moins quinze degrés.

Ancestrales 6 ~ L'heure de la VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant