Tout avait commencé dans le calme. Mais tout avait rapidement dégénéré.
Les parents de Mila avaient été les premiers à se rendre au lycée à la recherche de leur fille, bientôt suivis par ceux d'Eugénie, puis par le père de Lysandre. Tous les cinq s'étaient immédiatement aperçus et, une fois la confusion passée, avaient pris quelques minutes pour mettre les choses au clair.
Mila avait envoyé un message à sa mère pour lui dire qu'elle dormait chez Eugénie, tout comme Lysandre. Le problème était qu'Eugénie avait affirmé à ses parents qu'elle passait la nuit chez les Vandeuvre. Or personne chez les intéressés n'avaient vu la trace des adolescents.
Voilà pourquoi ils se retrouvaient tous au même endroit, persuadés que leur enfant était en compagnie de ceux des autres quand ce n'était pas le cas.
Le principal avait presque aussitôt vu son bureau envahi par des parents morts d'inquiétude.
- Je ne sais pas où ils sont ! se justifia ce dernier. S'ils ne sont pas rentrés hier, c'est à ce moment là qu'il aurait fallu s'en soucier.
Les parents d'Eugénie ne se gênèrent pas pour montrer les messages qu'eux et leur fille avaient échangé la veille. Le principal secoua la tête, impuissant.
- Eh bien... Que voulez-vous que je vous dise ? Ils ont disparu il y a moins de vingt-quatre heures. Ce n'est peut-être rien.
- Des magiciens veulent s'en prendre à ma fille depuis un an ! renchérit la mère de Mila. Vous pourriez faire un effort !
- Je ne suis d'aucune aide. Vous devez appeler la police.
- Ou des magiciens, répondit Cédric, le père de Lysandre.
Le principal comprit le message. Il leur demanda de ne pas bouger et partit en quête de Michaël. Dix minutes plus tard, tout deux firent leur entrée dans la pièce et Michaël eut droit à un résumé rapide de la situation. Le nom des laboratoires du Phoenix fut aussitôt soulevé, mais le Madrigan resta perplexe.
- Je ne pense pas que ce soit eux, affirma-t-il, l'esprit en ébullition.
- Alors qui ? s'exclama le père de Mila.
- Laissez-moi appeler Orage.
Tandis que Michaël sortait son téléphone pour la joindre, les parents continuèrent à questionner le principal. Est-ce que leurs enfants avaient été absents la veille ? Est-ce que quelqu'un les avait vu quitter le lycée ? Fallait-il interroger les élèves et le personnel ?
Le principal leur indiqua que dès l'appel de Michaël terminé, ils questionneraient tout ceux susceptibles d'avoir vu quelque chose. S'il voulut par ce biais les rassurer, cela n'eut aucun effet.
Quand Michaël revint, un pli d'inquiétude barrait son front.
- Orage arrive. Apparemment, Margaux aussi est introuvable.
Il jeta un regard nerveux à son téléphone. Que les adolescents manquent à l'appel après qu'Orage lui ait expliqué les suspicions de la division londonienne à leur encontre n'était pas un hasard. Désormais, il craignait le pire.
- Est-ce que vous avez la moindre information ? insista Cédric en croisant son regard.
- Eh bien... commença Michaël. Orage soupçonne quelque chose. C'est pour ça que je l'ai contactée.
- Qui est responsable ?
Michaël, mal à l'aise, préféra éluder la question en leur intimant d'attendre Orage. Elle serait plus à même de gérer la situation que lui, qui ne savait pas comment annoncer que des chasseurs de magiciens étaient sans doute derrière tout ça. Surtout au père de Lysandre, qui, ayant un mage rouge pour fils, risquait de très mal digérer la chose.
