Chapitre 18

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Rien.

Rien.

Que du... noir.

Personne pour me soutenir.

Pas même ma louve.

Personne.

Pas de gens.

Pas de loup.

Pas d'objet.

Pas de mur.

Pas de sol...

Je flottai. Je...

Je ne sais pas.

J'étais vide d'émotions. Vide d'énergie.

Je n'en pouvais plus.

Même si j'entendais des bips incessants. Comme à l'hôpital. Dans lequel je m'étais promis de ne plus jamais remettre les pieds. Car je n'aimais pas les médicaments, les piqûres, le monde qui se pressait dans les couloirs. Et moi... Je ne m'aimais pas.

Et pourtant, j'y étais. Et pourtant, j'avais encore trahi ma fierté, rompu ma promesse.

J'étais détruite de l'intérieur.

Le livre qui racontait ma vie n'était désormais que des pages gribouillées et déchirées.

Comme mon cœur.

Comme moi...

Ma fierté et mon moral était à zéro. Si ce n'est moins...

Et pourtant, je suis là.

Vivante, malgré moi.

Perdue.

Seule.

La lumière était si aveuglante que je fermai les yeux aussitôt après les avoir ouverts.

Après m'être habituée, je regardai autour de moi.

J'arrachai les tuyaux qui étaient plantés dans ma chair, et m'assis sur le côté du lit. Ma tête tournai, mais je m'en foutais.
La porte s'ouvrit alors, et laissa place à un vieillard en blouse blanche.

-Oh mademoiselle ! Vous êtes déjà réveillée ?! Mais vous étiez sensé vous réveillez dans une semaine ! Comment est-ce que ça se fait ?!

Moi je savais pourquoi.

À vrai dire, mon père m'avait entraîné à résister aux produits injectés, comme de la drogue ou un calmant par exemple. Car c'était primordial lorsqu'il y a un danger de savoir gérer cela. C'est donc pour ça que je m'étais réveillée aussitôt. Le fruit de mon entrainement intensif et douloureux.

J'allais me lever mais le médecin m'en empêcha.

-Non ! Restez allongée mademoiselle ! Vous êtes trop faible !

-Je fais ce que je veux.

Alors je me levais, malgré la nausée horrible qui me faisais tourner dangereusement. J'ouvris la porte sous les protestations du vieux, et la referma en l'ignorant totalement. Prochain objectif : trouver la sortie de cette prison.

Je longeai alors le couloir et tournai sur ma droite, guidée par mon flair de louve. Mais c'est alors de quelque chose d'innatendu se produisit.

Sa vue m'arrêta. Il était là. Devant moi.

Il avait dû cacher son aura pour ne pas se faire remarquer.

Il boitait légèrement, avait un plâtre au bras gauche, des entailles sur le visage, et un bandage sur le torse.

MALGRÉ MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant