MALGRÉ MOI

Chapitre 41

Plus que 2 heures.

2 heures avant la pleine lune.

Et ce serait mentir de dire que je n'ai pas peur.

Car j'ai peur.

Et pas qu'un peu.

Il faut que je fuis.

Au plus vite avant que Caliban ne vienne.

Car j'ai déjà une preuve que je vais faire saigner.

J'ai tué un homme. Qui n'est autre que le frère de mon âme-sœur.

Et je n'avais pas compris la raison pour laquelle mes mouvements m'ont échappés.

Mais maintenant je comprends.

Maintenant je prends conscience de l'ampleur de la situation.

La pleine lune approche à grands pas.

Et rien que d'y penser ça me fait stresser.

J'ai peur.

J'ai très peur.

Je ne sais pas comment sortir de ce manoir. Les gardes sont partout.

Formés, entraînés, fidèles.

Je suis morte face à eux.

Alors je réfléchis à un plan.

Et je trouve enfin une idée.

Une très mauvaise idée.

Mais je n'ai pas d'autres choix.

À 23h30, les gardes sont remplacés par les gardes de nuit.

Et j'ai 15 secondes pour passer entre eux.

Même si je sais que durant ces 15 secondes, je suis dans leur champ de vision.

C'est la merde.

Je souffle un bon coup.

Je n'ai pas bu ou mangé quoi que ce soit depuis que je suis au courant de cette pleine lune imminente.

Comme ça je serai plus faible le temps venu.

Mon regard se pose sur l'horloge.

23h17

Plus qu'une dizaine de minutes avant de partir.

J'irai tout droit. Sans m'arrêter.

Je m'enfoncerai dans les fins fonds de la forêt, pour ensuite m'allonger par terre, et faire tout pour que je ne me transforme pas.

La souffrance durera environ 1h30.

1h30 de douleur. De supplice. De martyr.

Mais je peux le faire. Après tout, j'ai déjà réussi une fois, non ?

Je regarde par la fenêtre les gardes postés autour de la propriété.

Il faut juste que je passe inaperçu.

Tout se passera bien.

J'aurai juste à cacher mon aura au maximum, de sorte que l'on ne me remarque à peine.

C'est alors qu'on toque à la porte.

Oh non.

Je sens l'odeur de l'Alpha Suprême juste derrière la porte, attendant patiemment une réponse de ma part.

Je sais qu'il connaît ma présence, grâce -à cause- à mon odeur.

Mais je n'ose pas le revoir.

Depuis... ce qu'il s'est passé il y a une demi-heure, j'essaie de l'éviter.