Chapitre 42

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J'ai mal.

Je ne peux m'empêcher de hurler toute mon âme.

Je sens ma jambe droite craquer, et des poils blancs apparaître le long de mon corps.

Je hurle. Comme si ma vie en dépendait. Enfin.. la vie des autres plutôt.

Mon hurlement pouvait s'entendre à ses kilomètres à la ronde.

Ça y est, je suis cramée.

C'est sur qu'il a entendu.

Je me suis surestimée.

Comment vais-je faire ?

Des larmes roulent sur mes joues sans que je ne m'en rende compte.

J'ai mal.

Cette pleine lune est une des plus atroces de ma vie entière, car elle n'a pas eu lieu depuis longtemps.

Un second hurlement s'échappe de mes lèvres en sentant ma louve essayer de prendre le contrôle sur mon corps.

Je n'en peux plus.

À peine deux minutes de souffrance seulement.

Je ne vais pas tenir.

Je... C'est impossible.

Heureusement qu'il n'y a pas de personne autour de moi, sinon je serais déjà transformée.

La douleur m'arrive par vague. C'est terrible.

Les vagues sont plus douloureuses encore que les précédentes.

Maman... Tu m'aurais aidé, tu aurais su quoi faire. J'ai mal...

Aide-moi.

Je regarde l'étoile que j'ai choisi pour elle.

Malgré la souffrance que cela me cause.

Car je sais que rien qu'en pensant à elle, je vais peut-être me calmer.

Je l'espère de tout cœur.

Personne n'est là pour m'aider.

Ni ma mère, ni mon père, ni Madison, ni Dean.

J'ai... J'ai mal.

Mais pas seulement de l'extérieur.

Car à l'intérieur, j'ai l'impression que des couteaux me transpercent.

Car plus personne n'est là pour me soutenir.

Je ne peux plus contacter personne.

Je suis seule. Seule face à la lune.

Et d'un coup, mon dos craque. Un hurlement s'échappe de mes lèvres, comme je n'ai jamais crié.

Je n'ai jamais senti une douleur aussi brutale.

Elle m'achève. Je suis à deux doigts de m'évanouir, et laisser place à ma louve.

J'ai... besoin d'aide.

Je ne peux pas continuer seule.

Je ne peux plus continuer seule.

Et puis, comme si quelqu'un m'avait entendu, je le vois.

Je n'avais pas pris la peine de faire attention aux odeurs.

Mon regard croise le sien.

Je suis à terre, je le vois courir vers moi.

Non non. Ne me regarde pas avec cet air sur le visage.

Ça fait mal. Encore plus que maintenant.

Car cet air, c'est celui que les gens ne doivent pas avoir quand j'étais avec Papa. Car je dois cacher les émotions qui me traversent.

MALGRÉ MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant