Chapitre 23

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Dès l'entente de ces mots, mes mains se mirent à trembler d'elles mêmes. Mes yeux s'étaient écarquillés, et ma respiration était devenue frénétique.
-Il...il faut... que je...Connor, formulai-je difficilement.

Cette lune que m'était complètement sortie de la tête. Cette putain de pleine lune de merde. Cette violence qui émanait de moi durant cette nuit fatale pour les personnes qui croisaient mon chemin pendant cette période.

La mort.
La mort.
La mort.

Tous les gens que j'avais tués. Un instinct pourtant sorti de nulle part...
Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée.
J'avais envie de tuer. Et la seule solution pour arrêter cet enfer était... de tuer.
Encore et toujours.

Malgré moi. Sans que ni ma louve, ni moi ne contrôlons cette situation qui nous échappait à chaque fois.

-Pardon ?

Mais je ne l'entendais pas, trop paniquée par ce qui allait se passer le lendemain soir.

J'essayais de contrôler mes gestes le plus possible, mais comme je l'avais dit, mon self-control m'échappa. Je n'étais plus maître de mes mouvements. Mes jambes se dérobèrent.

Mais je ne m'écroulai pas. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas. Je n'avais pas le droit. Alors mon seul réflexe était d'attraper la rembarde du balcon, ce que je fis.

Caliban se précipita vers moi.

-Qu'est ce qu'il y a ?! J'ai fait quelque chose de mal ? me demanda t-il, décontenancé.

-Non... Je... Connor. J'ai besoin de Connor.

Il gronda à l'entente de ce prénom.

-Er donc ? Pourquoi Connor ?! s'énerva t-il.

-S'il-te-plaît... Ne t'énerve pas. Je... Il faut que je parte maintenant.

Il se pinça l'arrête du nez pour essayer de se calmer, et dit simplement :

-Développe. Donne-moi une bonne raison.

-Je... Pas la pleine lune. Je ne peux pas être ici durant la pleine lune. Je... Maintenant. Je dois vraiment partir.

-C'est quoi encore ce bordel ?! gronda t-il.

Je plantai mes yeux dans les siens.

-Comme je te l'ai dit précédemment, je suis dangereuse. Surtout durant la pleine lune. Je tue, crachai-je. Je tue.

Des larmes coulèrent car la situation m'échappait encore une fois. Comme à chaque fois que les pleines lunes arrivaient.

-Je tue, répétai-je.

Je tue.

Ces deux mots tournèrent en boucle dans ma tête.

Je tue.

-Je ne comprends rien, souffla t-il.

-Je tue. Je tue durant la pleine lune. Je... ne suis plus moi. Seul Connor peut m'aider. Tu... ne peux pas. C'est trop dangereux. Il faut... Que je parte.

-Jamais. Jamais tu ne partiras d'ici, réplica t-il sèchement.

Mais il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre. Car dit comme ça, ça n'a pas de sens. Rien n'a de sens. Ma vie n'a pas de sens.

-Je suis obligée. Je ne veux pas...

Des larmes coulèrent à flot. Caliban les essuya doucement de ses pouces, et continua :

-Tu ne veux pas quoi ?

Je plongeai dans ses iris et répondis :

-Tuer. Je ne veux pas tuer.

-Tuer quoi ? Qui ?

-Vous.

Et la situation m'échappa désormais totalement. Comme à mon habitude. Ma respiration s'accéléra et je tremblai de tout mon être.

-Eh, tu vas bien ?

Non. Non je ne vais pas bien.

-Oui. Ce n'est rien.

Menteuse.

-Ça m'arrive souvent.

Oh, ça oui.

-Ce... C'est...normal, continuai-je.

Non. Ce n'est pas normal. Mais c'est habituel. Une petite routine sympa durant toutes les pleines lunes. Et quand cela vous arrive quotidiennement, alors ça devient normal.

-Tout va bien. Je vais juste...me calmer un peu et faire mes bagages...

-Jamais ! rugit-il.

-Je n'ai pas le choix.

Il me prit par le bras et je grimaçai. Mais je continuai. Car je n'avais pas le choix.

Je n'avais jamais le choix.

Mais c'était habituel.

C'était normal.

-Je t'en supplie... Je pars et après je reviens. Je te le promets. Je vais revenir juste après la pleine lune. Je te le jure. Laisse-moi au moins cette possibilité. Juste celle-ci... S'il-te-plaît.

Son regard perdu ne comprenait pas ce que je disais. Car rien n'était compréhensible.

-Mais pourquoi ?

-Car je tue ! m'exclamai-je. Je...ne contrôle pas la situation. Je...

Non. Je n'allais pas finir cette phrase. Ce point faible qui me hantait depuis que mon père me le disait. Cette injure si appropriée pour une fille comme moi.

-Je... ?

Son regard se fit insistant. Mais si je lui disais, j'allais éclater.

Mais il ne lâcha pas.

-Arrête... s'il-te-plaît, suppliai-je.

Il fronça les sourcils mais continua :

-Je... ?

-Stop. Arrête.

Je secouai la tête pour arrêter mes larmes.

Mais il continuait de me regarder pour savoir la suite de ma phrase.

Mais il avait raison. Ce n'était que le passé, après tout. Alors je plantai mon regard dans le sien, et déclara ces quatre mots si parfait pour moi, que m'avait approprié mon père :

-Je suis un monstre.

***

Hello ! Voilà pour ce chapitre un peu court ( 839 mots ), désolée. Je suis en période de révisions alors je ne pourrai pas beaucoup publier les semaines avenirs...
Dîtes-moi ce que vous en pensez, sinon !
À plus !
EugLife_14

MALGRÉ MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant