Mauvais calcul

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PDV Aria

Bercée par la musique et les mouvements du bus, je n'avais pas réalisé que je m'étais assoupie sur l'épaule d'Aaron jusqu'à ce que ce dernier ne me réveille.

— Hey debout Aria, c'est notre arrêt. Allez on se réveille marmotte, me taquina-t-il.

J'ouvris lentement les yeux sous son regard bienveillant. Un petit sourire amusé était dessiné sur ses lèvres. Gênée, je me relevai d'un bond.

— Je...je suis désolée, m'excusai-je confuse.

Il secoua la tête.

— Je ne vois pas de quoi. Allez, on descend, me dit-il en se levant.

Je le suivi en me demandant pour quelles raisons je me sentais aussi timide avec lui ces derniers temps. Ce sentiment me perturbait de plus en plus.

— Je vais revérifier le trajet sur Google Map, m'informa-t-il s'appuyant nonchalamment contre un réverbère.

— D'accord, fis-je en regardant autour de moi.

Je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où je me trouvais. Je reportai mon attention sur Aaron puis me mis à l'observer de la tête aux pieds. Tout de noir vêtu, Ray-Ban aux yeux, ses cheveux longs avaient été attachés en une queue de cheval ce qui lui dégageait le visage. Tee-shirt over size noir des Beatles, jean slim, Vans aux pieds. Aaron avait définitivement du style mais ce n'était pas une surprise car dans notre bande, on adorait tous la mode. Le plus stylé du groupe était tout de même Drew. Avec une mère designer de mode, il ne pouvait en être autrement mais tout le mérite ne revenait pas uniquement à tante Mia, mon meilleur ami savait marier les styles vestimentaires à la perfection et avait pour son jeune âge, déjà un look qui lui était propre. Je trouvais ça vraiment fascinant.

— Youhou ! Où es-tu partie ? C'est à droite, allez vient.

Revenant à la réalité, nous nous mîmes en route pour l'hôpital. J'essayais de mémoriser tout ce que je voyais autour de moi. La devanture des magasins, les kiosques à journaux, les arbres, les parterres de fleurs. Ma mère les avait vu elle aussi, elle avait regardé ces mêmes bâtiments, respiré ce même air. Peut-être qu'une fois sortie de l'hôpital, mon oncle Rafaël et elle s'était baladé dans cette même rue. Je voulais l'imaginer mais malheureusement je ne le pouvais pas car je ne savais pas à quoi elle ressemblait. Après vingt minutes de marche nous atteignîmes notre destination. L'hôpital était sécurisé avec un immense portail en fer noir et clôturé tout autour. D'immense platanes et marronniers dépassaient de la clôture, obstruant la vue. Il n'y avait aucun moyen de voir ce qu'il se passait à l'intérieur.

— Je comprends mieux ce que ton père biologique entendait pas établissement privé et discret. On dirait une forteresse ! m'exclamai-je
— Oui, j'imagine que c'est pour préserver l'anonymat des patients.
— On ne va jamais pouvoir y entrer, soupirai-je.
— Hmm, sauf si quelqu'un en sort ou y entre. On n'aurait qu'à se faufiler à l'intérieur quand la barrière s'ouvrira.
— Il est 17h25, nous pouvons attendre et voir s'il y a du mouvement, proposai-je.
— D'accord mais ne restons pas devant, trouvons un endroit plus discret.

Je regardai aux alentours, à part des arbres et des kilomètres de barrières, il n'y avait pas grand-chose...

— Regarde ! Il y a un petit parc juste de l'autre côté de la rue. C'est parfait ! s'écria Aaron en me prenant la main. On y va !

On y pénétra puis s'installa stratégiquement sur l'un des bancs de disponible qui donnait vue sur l'entrée de l'hôpital. Assise sur le banc voisin, une dame âgée tricotait tranquillement, des joggers s'adonnaient à leur activité favorite, un groupe de jeune discutait, buvait et fumait plus loin. Je me mis à les dévisager un instant, ils ne m'inspiraient pas confiance.

De l'amitié à l'amour : 9 ans plus tard (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant