Rédemption

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PDV Magnus

Trois quarts d'heure que j'essayais de trouver le sommeil sans succès, alors que j'avais la sensation qu'un rouleau compresseur m'était passé sur le corps, entre ma rude nuit à Raziel et la découverte du vilain petit secret d'Alexander. Un milliard de pensées me traversaient l'esprit, c'était le bordel absolu dans mes idées. L'unique chose qui était claire pour le moment était que je lui en voulais et que lui pardonner n'allait pas être évident. Je ne voyais même pas comment j'allais pouvoir lui faire confiance de nouveau, ou même le regarder sans ressentir cette déception et ce sentiment de trahison. Il m'avait menti pendant des semaines, à moi, son compagnon, son époux, son soi-disant âme-sœur. Il avait gardé ce secret avec une facilité déconcertante pendant des jours et des nuits.

Comment avait-il pu ? Comment avait-il pu me regarder dans les yeux, me dire qu'il m'aimait, partager autant de moment d'intimité et de passion avec moi en sachant qu'il avait bafoué nos vœux de mariage.

Le mensonge...le putain de mensonge ! Voilà ce qui me rendait fou plus que le baiser en lui-même. Je le croyais quand il me disait ne pas avoir ressenti de désir, il aurait couché avec lui et m'aurait assuré la même chose, là encore je l'aurai cru. J'étais prêt à tout lui pardonner, même l'impensable à l'unique condition qu'il soit honnête envers moi. Mais non, il avait préféré se taire et donner du pouvoir à l'autre taré. Tout ceci me rendait dingue.

La déception que je ressentais envers Alec en ce moment était déstabilisante car jamais je n'avais imaginé ressentir un tel sentiment à son égard. J'aurai bravé les flammes de l'enfer pour prouver à qui voudrait me contredire que jamais mon homme ne me décevrait de la sorte. Il me connaissait trop bien, j'étais un livre ouvert pour lui. Il savait à quelles conséquences il s'exposait en faisant les choix qu'il avait fait, cependant, je m'en voulais tout de même car je n'avais pas été particulièrement bienveillant avec lui lors de notre conversation de tout à l'heure, j'avais même été plutôt méchant et mesquin, employant des mots crus volontairement pour le faire se sentir misérable...ça ne me ressemblait pas d'agir ainsi avec lui.

À la seconde où j'avais vu les larmes naître dans ses magnifiques yeux bleu océan et que j'avais réalisé que ça ne me touchait plus...j'ai su que quelque chose était mort en moi. Ce constat...cette réalité, était difficile à accepter et m'effrayait.

M'étais-je fourvoyer pendant toutes ces années sur la force de mes sentiments pour lui ? Étaient-ils si faibles face à une première trahison ? Une seule et unique ?

Je ne comprenais pas moi-même ma réaction.

L'amour était censé être le moteur pour tout surmonter. J'avais toujours pensé que tant qu'il y avait de l'amour entre deux personnes, rien ne leur serait insurmontable alors pourquoi aujourd'hui j'avais le sentiment que l'amour ne suffisait pas toujours finalement ?

Épuisé par toutes ces ruminations mentales, j'étouffai un bâillement puis fermant les yeux, je laissai enfin le sommeil m'emporter.

Il était déjà tard dans la journée quand je quittai les bras de Morphée, du moins je le supposai car il faisait sombre dans la chambre en dépit des stores californiens qui habillaient les fenêtres, que j'avais laissé entre-ouverts. Attrapant mon téléphone, je consultai l'heure et vis qu'il était 16h15.

Je me redressai d'un bond.

La vache, j'avais dormi 7 heures d'affilées !

Je détestais vraiment passer mes journées à dormir ainsi même en ayant été de garde. Il était important pour moi de passer du temps en famille mais j'imaginais que je n'avais pas perdu grand-chose en récupérant un peu plus aujourd'hui compte tenu de la situation avec Alec et les enfants qui étaient absents.

De l'amitié à l'amour : 9 ans plus tard (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant