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❣︎ ғᴇᴠʀɪᴇʀ 2006 :
Alors, comme il me l'avait dit, j'étais restée un moment à l'hôpital. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Je n'avais rien à y faire à part peut-être apporté un peu de compagnie au corps sans vie d'Emma.
Puis, j'étais rentrée chez moi, seule. Évidemment, il faisait déjà bien nuit dehors, mais je n'avais rencontré aucun problème sur le chemin.
En arrivant, j'avais hésité un instant, mais puisque je n'avais pas le choix, j'étais finalement rentrée en silence, tête baissée. Je m'étais comme d'habitude enfermée dans ma chambre. Cependant, j'avais entendu Fumiyo élevé légèrement la voix.
— Tu devrais arrêter d'ignorer ses sentiments bon sang ! Il serait temps d'aller lui parler et te rapprocher un peu d'elle, tu ne crois pas ?
— Ça va lui passer ne t'en fais pas. Elle cherche juste à attirer notre attention rien de plus.
— Et quand elle finira par s'en aller sans un mot comme son frère, tiendras-tu le même discours ! Hein ?!
J'avais arrêté d'écouter. Mon père avait commencé à parler de ses migraines qui reprenaient et quand il avait voulu passer à autre chose en proposant à sa femme d'oublier, j'avais simplement bien compris que jouer aux amnésiques n'était pas l'une de ses activités préférés au point où mon père du passé la soirée sur le canapé.
Et moi cette soirée-là, je l'avais d'abord passé dans la chambre d'Ichi à jouer pendant des heures sur son PC. Finalement, ça m'avait épuisée et j'avais commencé à marcher dans sa chambre.
Je le voyais. Assis derrière son bureau, il avait enfilé ses lunettes et parcourrait une tonne de feuilles tout en suivant ses cours sur son ordinateur portable. Je le voyais râler au téléphone quand Brudge l'appelait pour aucune raison. Je le voyais aussi me regarder d'un air blasé tout en essayant de me prouver qu'il m'écoutait. Je l'entendais aussi me lancer des piques par-ci par-là.
Mais il s'était arrêté. Je ne le voyais plus, ne l'entendais plus. Il n'était plus là, mais j'y étais encore alors comment se faisait- il que l'on soit séparé ?
J'étais seule.
Pour la première fois depuis un moment dont je ne me souvenais d'ailleurs plus, j'avais l'impression d'en avoir besoin. De quoi ? Je ne sais pas.
J'avais besoin de lui, qu'il soit là. J'avais besoin qu'il m'écoute et me conseille sans se sentir concerné par ce que je pouvais bien dire. J'avais besoin qu'il m'aide au quotidien. J'avais besoin, de quelqu'un à mes côtés. Une amie, un camarade, un oncle, une tante, peut-être... une mère ? Je ne sais pas. J'avais besoin de parler, de me sentir entourée, de rire et de pleurer. J'avais besoin de pleurer, mais les larmes n'existaient même pas.
