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❣︎ 2008 :
"Parfois, il suffit de regarder un peu plus haut."
Alors, je l'avais fait. J'avais levé la tête. Et au-dessus de tous ces gars qu'étaient venus assister à un combat organisé, il y avait deux adolescentes qui passaient. Une rousse et une brune ébène. Elles n'avaient rien de spécial. Pourtant, j'ai fini par les voir bien plus souvent que je ne l'aurais crus.
À peine le lendemain, alors que j'étais juste venu chercher un pote au collège, j'étais tombé sur elles.
— Tu ne serais pas dans quelle classe se trouve Hanagaki Takemichi par hasard ?
J'avais légèrement pouffé en entendant Draken alors que la rousse semblait sur le point de s'évanouir.
— Tu ne vois pas que tu lui fais peur ?
J'étais sur le point de lui poser la même question sur le ton de la plaisanterie, mais une voix m'avait devancé.
C'était elle. La brune ébène. Ses beaux cheveux noirs étaient attachés en une queue-de-cheval ne laissant que deux fines mèches encadrées son visage. Elle avait une brique de lait dans la main et fusillait Draken du regard.
Elle avait le regard dur, la voix ferme. Elle, elle n'avait pas peur alors qu'elle avait énervé le grand tressé.
— Laisse. Lui intimais- je en posant une main sur son épaule.
J'avais ramassé les cartons que sa camarade avait fait tomber pour les lui rendre.
— Nous ne voulions pas faire peur à ton amie. Désolé.
Je lui avais souri, mais elle avait simplement haussé les épaules comme si elle n'en avait rien à faire. Peut-être qu'elle n'attendait même pas d'excuses.
— Merci.
Sa voix était toujours ferme, sans émotion.
Elle avait plaqué sa brique de lait sur mon torse et s'en était allé en attrapant son amie dans son élan.
J'avais continué sa boisson déjà entamée. Je me demandais si elle avait senti la même chose que moi. Si ce lait avait eu le même goût dans sa bouche que dans la même.
Depuis, je m'étais mis à la voir un peu partout. Dans le quartier dans lequel vivait Takemichou, évidemment dans l'établissement qu'il fréquentait, dans les magasins, dans le bus, et même en rêve. Elle était partout.
Et puis, il y a eu cette fois-là, à l'hôpital. Quand Draken avait faillit nous abandonner...
Je m'étais rendu à l'extérieur pour souffler un coup. Il pleuvait des cordes.
