Chapitre 33 : La discussion

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Je reste debout sans rien dire, Al se contente de me regarder tout en pleurant.

-Andrew... me dit-elle d'une voix frêle.

Je relève la tête pour la regarder, mais ne lui réponds pas. Elle me tapote le lit et je viens m'asseoir à côté d'elle. Avec un revers de manche de son pull, elle essuie ses larmes avant de se tourner vers moi toujours assise en tailleur.

-J'ai été idiote. Pardonne moi, vraiment, je n'ai pas profité de tes sentiments, je te le promets. Je te dis et redis sans arrêt que nous deux ça ne sera pas possible, mais essaie de me comprendre, d'accord ?

-Et toi ? Tu essaies de me comprendre des fois ?

-Oui, pourquoi cette question ?

-Je ne sais pas, tu ne le montres pas franchement !

-Pourtant, je te jure que j'essaie de te comprendre.

-Donc tu comprends qu'à chaque fois que je te regarde, j'ai cette envie de t'embrasser ? Que je rêve du jour où tu m'embrasseras ? Tu comprends alors que te voir avec un autre me fait souffrir ? Que te voir souffrir me fait souffrir ? Que voir quelqu'un te faire du mal, me met hors de moi ? Que oui, j'ai sauté, parce que j'en pouvais plus, j'en pouvais plus que tu m'ignores, que tu m'oublie à cause de ce Carl ? Que tu fasses passer notre amitié en dernier ? Que tu oses même dire qu'il n'y a plus d'amitié entre nous ? Non, Al, tu ne comprends pas et tu ne comprendras jamais.

Elle me regarde, les yeux grands ouverts, des larmes coulent sur ses joues.

-Tu... Tu es sérieux ?

-Plus que tout.

-Alors tu as raison, je ne comprendrais jamais, mais je sais au moins quelque chose.

-Laquelle ?

-Je sais quand tu veux m'embrasser, que tu te sens rassuré et protégé quand on se fait des câlins. Je sentais tout ça.

-Alors pourquoi tu n'as rien fait ?

-Parce que j'ai pas envie de te donner de faux espoirs. J'ai pas envie de te faire souffrir.

-Donc tu préfères que je souffre en te voyant avec un autre ?

-Dans tous les cas, tu souffriras, parce que tu m'aimes et moi je ne sais pas quoi faire ! Si je choisis n'importe quelle option, elle te fera souffrir. Putain Andrew ! Pourquoi tu m'aimes ?

-Pourquoi je t'aime ! Parce que quand je te vois, tous mes soucis s'envolent. Parce que quand on se fait des câlins, je me sens apaisé, protégé. Parce que tu dégages quelque chose qui m'ensorcelle. Parce que je ne vois pas la vie sans toi. Parce tu sais, on a chacun une étincelle en nous, quand je suis loin de toi, cette étincelle s'éteint et elle ne flambe à nouveau que quand nous sommes près l'un de l'autre.

-Punaise

-Et ça, je le penserai à tout jamais.

-Andrew....

-C'est pas parce que je t'ai révélé ça, qu'il faut que ça change quelque chose.

-Tu penses vraiment tout ce que tu as dis ?

-Absolument.

Elle porte sa main à sa bouche et pleure.

-Arrête de pleurer.

-Arrête de me dire de si belles choses alors.

-C'est impossible.

-C'est impossible pour moi aussi.

Elle vient vers moi et passe ses mains autour de ma taille pour me faire un câlin. Je la serre à mon tour. C'est dingue comme ça m'avait manqué.

-Comme tu l'a dit, ça ne doit rien changer entre nous Andrew, je préfère te garder en ami, mais maintenant, je ferai attention, tu ne souffriras plus.

Faux. Je souffrirais vu qu'on restera ami.

-Oui.

-Tu m'accompagnes parler à Carl ?

-Avec plaisir !

Elle se jette du lit et file s'habiller, je l'attends dehors.

-Alors ? me demande Gabriel

-Je lui ai tout déballé, mais rien à faire.

-T'inquiète avec le temps, elle comprendra que c'est toi qui lui faut et personne d'autre.

-J'espère que tu as raison.

-Vous allez faire quoi ?

-Parler à Carl.

-Mettez lui bien la honte !

-Je suppose que tout va redevenir comme avant ?

-Non, je t'aime bien mec.

-Sérieux ?

-Ouaip.

Je souris et Al finit par nous rejoindre.

-On y va ?

-Oui !

Je dis au revoir à Gabriel avant de refermer la porte.

-Alors comme ça toi et Gabriel vous êtes amis ?

-C'est un peu grâce à toi.

-Comment ça ?

-Bah, on s'est rallié pour te sauver de Carl.

-Je vois.

On trouve Carl au bar de la plage. Il se dirige vers nous dès qu'il nous voit.

-Al, je t'avais dis de plus lui parler.

-Et toi ? Tu aimes bien coucher avec d'autres filles ?

-Pardon ?

-Fais pas ton crétin !

-Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, tu vois pas qu'il essaie de te retourner contre moi ?

-Tu te fous de ma gueule ! C'est toi qui a essayé de m'éloigner d'Andrew !

-Non !

-Bon bah, je peux lui parler alors !

-Non !

-Pourquoi ?

-Il t'aime, et j'ai aucune confiance en lui.

-C'est pour ça que tu lui a fait un oeil au beurre noir ?

-De quoi tu parles ?

-Tu me saoules Carl. Je te quitte, je te plaque sale con !

-Quoi ?

-Tu as bien entendu !

Elle lui tourne le dos et je le regarde en souriant.

-Non, ne gaspille pas ta salive, me faire du mal ne te la fera pas revenir, alors range tes mains. dis-je

-Ne fais pas trop ton malin. J'ai fait de la boxe.

-Moi, je me bats presque tous les jours.

-Ferme ta grosse gueule !

Je tourne les talons, pour rejoindre Al.

-Andrew ! Attention !

C'est Al, je me tire vers elle, mais Carl me donne un coup de poings au visage, je tombe à la renverse.

-Carl, arrête !

-Je l'avais prévenu !

Il me donne encore et encore des coups, je suis toujours à terre, sous le choc. Des étoiles commencent à apparaître devant moi, du sang coule de mon nez, de tout mon visage plutôt.

-Carl !

La police qui patrouille sur la plage arrive et intervient, menottant Carl.

-Eh, tu vas bien ?

Je crois que c'est un flic qui me parle, mais je ne sais pas, je ne perçois plus rien.

Ne me laisse pas 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant