chapitre 2-Malius

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Malius

On dit que la solitude est un sentiment complexe qui peut être à la fois doux et amer. Elle peut être ton amie ou ton ennemi, éphémère ou durable. On ne se sépare pas de la solitude comme une simple poussière, non elle est là ancrée et elle y reste. Elle vous pourrit de l'intérieur, c'est corrosif.

Assis devant ma Yamaha, les yeux vitreux et épuisés, je profite du calme de l'extérieur pour gribouiller quelques dessins ainsi qu'annotés des phrases dans mon carnet. Les vendredis soir avec Parker, ce n'est pas de la rigolade : alcool et petits joujoux du bonheur sont au rendez-vous. J'aurais pu rentrer ce matin, mais de belles parties de jambe en l'air m'attendaient avec Tessa, Mia... Je ne sais plus, en tout cas ça se finissait en « A ». Depuis trois ans, le sexe et l'alcool sont devenus un peu ma thérapie. Hommes, femmes, je me contemple dans ses effluves de corps transpirant le désir. Il est vrai qu'à mon actif, j'ai un sacré palmarès, mais c'est seulement pour combler un vide. Ça me permet d'oublier cette existence de merde le temps de quelques heures. Et tremper ma queue, je n'y vois aucun mal.

Je monte sur ma bécane dont j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, elle m'offre cette soif de liberté. Quand ça va mal, c'est avec elle que je m'envole dans les meilleurs road trips pour souffler. Le regard dans le vide, l'envie de rentrer n'y est pas du tout. Je sais qu'ils devaient arriver ce midi, mais j'ai préféré fuir comme d'habitude. Tout ça pour dire qu'il est hors de question que ses inconnus s'attendent à ce que je sois agréable. Non, mais qu'elle merde, maman se retournerait dans sa tombe si elle voyait ce qui se trame.

Je me gare dans l'allée, à ma montre, il s'affiche vingt-deux heures et je sens que mon daron va me faire sa morale comme il sait si bien faire énonçant que je ne fais aucun effort. Je m'assis sur le capot, et extirpe une cigarette que je viens coincer entre mes lèvres, profitant de la brise fraîche. En levant les yeux en direction de la maison, j'aperçois que la lumière de la chambre qui était inoccupée jusqu'à présent est allumée. Ils sont vraiment là, c'est réel. Fais chier...

De mes rangers, j'écrase mon mégot sur le sol gravillonné et avance d'un pas nonchalant en direction de la porte d'entrée. Et, Bingo, qui avait raison ? À peine passé le bas de la porte, accoudé contre le mur, mon père m'attend de pied ferme portant son peignoir noir passé, un verre de scotch à la main. À son regard, je devine qu'il ne va pas me laisser tranquille.

— C'est à cette heure-là que tu rentres ?

Me toise-t-il avec son sale air hautain que j'ai envie de lui rentrer dedans.

— Qu'est-ce que ça peut te foutre, d'habitude, quand je ne suis pas présent, tu ne dis jamais rien ! Tu te moques complètement de mon existence. 

- Je t'ai envoyé plusieurs messages aujourd'hui pour te signaler l'arrivée de Madelyn et d'Elijah et que ta présence était requise.

— Mais, je m'en fou d'eux et je n'ai pas envie d'apprendre à les connaître. De toute façon, j'avais des choses plus importantes à faire que de jouer le rôle du parfait fils.

— Evidemment, pour dépenser mon argent dans tes soirées. Je ne peux vraiment plus supporter ta cadence de vie.

Nos regards se percutent et aucun ne lâche par fierté. Et il est hors de question que je le laisse gagnant.

— Ton argent ? Je te signale que je bosse pour me payer mes propres affaires, mes sorties, l'essence.

Il émet un rire cinglant à ma réponse.

— Parlons-en de ton travail, être l'assistant d'un tatoueur n'a rien de gratifiant. Tu perçois à peine un salaire, la preuve, tu ne peux toujours pas quitter la maison et tu viens d'avoir vingt et un ans.

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant