chapitre 28 - Malius

845 40 12
                                    

Mars 2024, Malius

Premier vocal, trois heures du matin :

Honnêtement, je ne sais pas par où commencer, alors je vais laisser mon cœur me dicter et j'espère que les quelques verres de whisky vont m'aider. Prépare-toi à une avalanche de vocaux. Je m'excuse d'avance.

Deuxième :

Mon ange, mon oiseau, il est trois heures du matin, je n'arrive toujours pas à dormir.
Je tourne et vire dans ce lit bien trop vide à mon goût. Je suis désolée d'avoir été lâche et d'être partie comme ça sans te prévenir. J'aurais pu t'envoyer un message, oui, mais vois-tu, si tu m'avais répondu, je n'aurais jamais pu quitter Roseburg. J'ai tellement de choses à te dire, mais sache que je t'aime d'un amour dingue, je te protège d'une certaine manière et crois-moi, ça me crève de ne pas te voir, mon cœur saigne de ne pas pouvoir te toucher. Il n'y a pas un seul jour où je ne songe pas à toi.
Quand je me lève, je me demande immédiatement si tu as bu ton café avec ta petite pointe de lait. Je n'ai jamais compris les gens qui en mettaient.
Je me demande si tu dors bien la nuit ou si sans cesse tu te retournes, tourmentée par les souvenirs.

Et quand tu te réveilles, penses-tu à moi ?
M'en veux-tu?
À quoi tu rêves ?
Pleures-tu souvent à cause de moi ?

Troisième :

Et je pense que toi aussi, tu dois te demander le pourquoi du comment. Mais avant tout, sache une chose, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je cultivais une haine sans faille contre tout le monde. Mon cœur été bravé d'ecchymoses violacés avant que tu débarques et fasse retourner mon cerveau.
J'étais perdu dans ce labyrinthe de rage et de rancœur, mais j'en ai trouvé un autre où nos corps sont réunis et décorent chaque recoin de mon esprit.
Dans mon carnet rouge, tu décores magnifiquement mes pages. Putain, ça fait nier. Merci l'alcool !

Quatrième :

Un mois et demi, plus exactement quarante-deux jours, que je ne t'ai plus à mes côtés. La solitude ne donne pas le meilleur de moi-même, là-haut dans ma tête, ça divague de temps à autre. Il y a des jours où les ténèbres font rage en moi et je ne sais pas toujours comment gérer la situation.
Mais je tiens le coup comme je peux. Ici, tout n'est pas noir, Portland est une belle ville, certes, ce n'est pas Los Angeles comme je l'aurais espéré, mais elle est réputée comme l'une des plus écologiques et tu sais, toi, qu'on l'a surnommée la cité des roses à cause de ses nombreux jardins qui les remplissent. En gros, c'est le seul truc que j'ai retenu. Mais je suis quasiment sûr que ça te plairait d'être ici.

Tout de même, je croule sous les clients, c'est positif. J'ai l'impression d'avoir enfin la reconnaissance que j'attendais. L'espoir d'avoir un jour mon propre salon est toujours présent, je n'abandonne pas. C'est ironique, alors que je t'ai laissé tomber. Je t'imagine sourire en lisant cette phrase.

Cinquième :

Donc, comme je te disais dans le vocal précédent, je travaille actuellement à Portland, chez un ami à Parker, Malik. Il m'a proposé de partir une semaine après cette fameuse soirée. Soi-disant pour que j'évolue, mais pour être honnête, je pense qu'il ne pouvait plus supporter plus de voir ma sale tête de déterré. Comme tu peux constater, j'essaye de faire de l'humour. On dit que ça passe toujours mieux comme ça.

J'ai tout de même pris soin d'envoyer un message à mon père, qui n'a pas pris la peine de me répondre. Je pense à mon avis qu'il croit que tout est de ma faute ? Non?
En bref, je loge pour l'instant chez Malik, mais si ça continue à cette allure, je pense pouvoir rapidement me trouver un logement. Et si jamais tu viens me rendre visite, je te ferai mes fameuses pâtes bolognaises. Je suis devenu un vrai professionnel.

OH, mon Dieu, Je ne sais pas trop ce que je débite, si ça se trouve, tu ne répondras jamais et je peux comprendre. Mais l'espoir fait vivre.

Sixième :

J'ai l'air pathétique à t'assassiner de vocaux, mais si je ne le fais pas, je ne le ferais jamais.

Ton regard, tes lèvres, tes courbes surgissent chaque nuit dans mes pensées.
Dans mon dernier rêve, tu étais dans ce lit de lové dans mes bras, ta jolie bouille posée sur mon torse. Ton rire résonnait dans toute la pièce et tu sais à quel point c'est ma mélodie préférée. Mon oiseau, je rêve de faire valser nos corps et nos langues jusqu'à ce que la soif nous achève.

Septième :

La vie sans toi est comme une sale torture.
Comme un ciel sans soleil, un arc-en-ciel sans couleur. C'est déprimant et cela m'empêche pleinement d'apprécier les moments à leur juste valeur.

Huitième :

Je ne fais que soupirer après ta présence. Tu me manques, énormément, profondément, à la folie, putain, c'est trop dur.
Pourtant, je sais que c'est la meilleure chose à faire, nos parents vont se marier, et ça me rend dingue qu'un « nous » futur ne puisse pas exister.
Je n'ai aucun regret de notre histoire, tu m'as fait pousser des ailes qui étaient tombées à terre.

Je suis essoufflé d'avoir déblatéré autant, un soupir m'échappe et me laisse tomber sur le lit. Je jette de nouveau un œil sur mon portable et remarque les trois petits points clignotants. Il va me répondre. Mais à mon grand désespoir, aucun message ne s'affiche.

Neuvième :

Putain, réponds-moi, j'ai vu que tu les avais lus, s'il te plait, réponds ! Laisse-moi entendre le son de ta voix. Dis-moi que tu ne m'en veux pas, parle-moi, je t'en prie.
Tu sais que je suis buté et que je vais continuer jusqu'à ce que tu daignes me donner une réponse.
Je t'aime...

Quelques minutes plus tard, j'entends vibrer sur le dessus du matelas et me presse d'ouvrir son contenu.

SMS d'Elijah : Tu ne peux pas savoir comme entendre ta voix m'a fait un bien fou, mais oui, je t'en veux de m'avoir abandonné, et pourtant, la seule chose que je souhaite, c'est te parler malgré cette rancœur, c'est contradictoire, mais je crois que c'est être amoureux. N'est-ce pas ? On dit que le temps panse les blessures, qu'elle foutaise !
Pour Portland, je ne savais pas. Je pense que ma mère et ton père ont voulu me cacher cette information par peur que je me jette dans le premier train afin de te rejoindre. Et c'est ce qui se serait passé.
Mais pourquoi tu n'as jamais répondu à mes messages ?

Mon cœur se serre à cette question, il a dû brouiller du noir et c'est ma faute.

SMS de Malius : Car si je t'avais répondu, je n'aurais jamais pu partir.

SMS d'Elijah : QUARANTE-DEUX JOURS, et oui, moi aussi, j'ai compté, tant de jours où tu m'as laissé dans le flou total. J'ai besoin de temps, je suis désolé. Mais la porte n'est pas fermée.

SMS d'Elijah : J'oubliais. Je t'aime aussi, malgré tout.

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant