chapitre 16 - Elijah

1.1K 65 9
                                    

Note de l'auteur: Ce chapitre va aborder le sujet du viol , alors si vous vous sentez mal à l'aise vis à vis de ce sujet. Je vous conseille de na pas entamer cette lecture.

Elijah

Comme tous les soirs depuis une semaine, nous nous retrouvons dans sa chambre à l'abri des regards. Nos mains entrelacées, je profite de mon ténébreux au maximum, car demain Landon arrive pour Thanksgiving. C'est comme si depuis la nuit de notre premier vrai baiser, nous vivons dans un monde parallèle. Une fois que nos géniteurs partent se coucher, c'est derrière cette porte close que nous chérissons nos moments. Nous discutons et plus j'apprends à le connaître, plus mes sentiments gonflent aux creux de ma poitrine. Et tout cela me fait peur, même trop. Pendant que nos langues s'entremêlent, sa main dérive sur le bas de mon jogging, jouant avec l'élastique de celui-ci.

D'un coup, la frousse qu'il aille plus loin me prend de panique.

— Stop, arrête, disai-je avec frayeur tout en repoussant sa main. Désolé, mais je ne suis pas encore prêt pour ça.

Et merde, il va me prendre pour un coincé, lui qui avait l'habitude de se perdre dans des corps. Sauf que moi la peur m'habite, je savais que au bout d'un moment, il n'allai pas seulement se satisfaire que de simple baisers. Le pire c'est qu'au fond j'en ai envie, je veux qu'il m'explore, je sais très bien qu'il ne me fera aucun mal mais la blessure du passé est encore trop présente.

Soudainement, les souvenirs viennent titiller mon âme, me laissant pris au piège de la nostalgie. Sans m'en rendre compte, les larmes dévalent en cascade le long de mes joues.

— Hey, ne t'inquiète pas, on prendra le temps qu'il faudra, je ferai à ton rythme. Ok ? En aucun cas je veux te presser, me rassure t-il en prenant mon visage en coupe .

Pourtant, je sens à travers lui un sentiment de panique, il ne doit rien comprendre à mon comportement. Je voudrais tellement lui balancer ce qui me ronge. Mais des tonnes de questions traversent mon esprit. Si je lui parle, voudra-t-il continuer ? Sera-t-il dégoûté ? Comment me verra-t-il après ?

— Je suis désolé, je vais prendre une douche.

Je me décale de lui, et sans même lui jeter un coup d'œil, je sors en trombe de sa piaule pour m'y introduire dans la mienne. Mais j'avais oublié que Malius est une vraie tête de bois car il rentre en furie, se plantant devant moi la mâchoire serrée, les poings fermés.

– Tu vas m'expliquer ce qui se passe ? parce-que je suis totalement paumé. Eclair moi, Elijah. Tout allait bien et maintenant, tu me repousses comme si j'allais te violer.

À ses mots, je m'écroule à terre, le corps tremblant. C'est impressionnant de constater les ravages que peut faire la cruauté humaine. Aujourd'hui, j'en subis pleinement les conséquences, alors que je me trouve devant le plus beau des spécimens. Je suis incapable d'en profiter.

— Je ne peux pas, s'il te plait, pars, suppliai-je.

— Hors de question, je ne sors pas de cette chambre tant que tu ne m'auras pas expliqué. Est-ce que ça à voir avec la soirée de la dernière fois ? Putain explique-moi, ne me laisse pas dans l'ignorance.

—Arrête de hurler, nos parents pourrait nous entendre.

Il agrippe mes épaules comme s'il craignait que je m'échappe.

— Ok, je vais parler plus doucement. Alors je vais te le redemander, est-ce ça un rapport avec le fait que tu m'as contacté en panique à cette fameuse soirée ?Et ne me mens pas, je sais qu'il s'est passé quelque chose. Sinon, tu ne m'aurais pas contacté pour venir te chercher.

À quoi bon lutter, autant être honnête avec lui. Plus vite je lui dis, plus vite nous arrêterons notre furtive histoire avant que tout le monde soit blessé. Et ainsi pouvoir me refermer dans un monde où le chagrin est roi et le rêve une cruelle illusion.

 Un, deux, trois ....

— J'ai été violé, balançai-je droit dans ses yeux , puis je replonge de nouveau dans cet effroyable souvenir.

— Salut Elijah, je ne pensais pas te voir ici !

Il m'inspecte de haut en bas, un verre joint à ses lèvres, m'offrant ce sourire auquel je craque depuis des mois. Je manque de me rétamer sur le sol, je crois que j'ai peut-être abusé de la vodka. Quand d'un coup, ses mains se posent sur mon bas ventre pour m'aider à me relever.

— Les gars, allez-y, je vais l'accompagner dans une chambre, histoire qu'il se repose.

— OK, mon pote, à de suite ! Lui répond son acolyte de terrain.

Mon cœur s'affole, pourtant je n'arrive pas à me détacher de son emprise. La pièce tourne autour de moi, mon équilibre est instable, ça fait peine à voir. J'entends Donovan me chuchoter à l'oreille qu'il me conduit dans une chambre pour m'allonger. Il ferme la porte derrière moi à l'aide de ses pieds avant de me jeter sur le lit et commence lentement à caresser de ses mains calleuses mon corps.

Hum, que fais-tu ? Attends, je veux juste fermer les yeux deux minutes.

Je peine à aligner des mots à cause de mon état d'ébriété.

– Chut, tout va bien se passer. Tu en as envie, non ? Tu crois que je ne te vois pas. Tu as cette façon de me mater avec tant de désir. Mes amis avaient raison depuis le début, me souffle-t-il.

 D'une main, il soulève son hoodie pour le jeter sur la moquette pourpre.

— Alors, c'est l'occasion, je suis d'humeur docile. Et pour un gars, tu es plutôt mignon, je dois bien l'avouer. Ça fait un moment que je voulais tester ce que c'est d'enfourner une queue dans le cul d'un mec. Et tu es le parfait cobaye, Elijah.

D'un geste brutal, il baisse mon pantalon et l'enlève d'une traite. Puis me retourne, offrant mon fessier nu devant ses yeux.

— Donovan, s'il te plait, non, je ne veux pas, implorai-je la voix tremblante.

Je croyais que l'on était amis. De sa main, il agrippe ma nuque, m'enfonçant deux doigts à vif à l'intérieur de moi. Son geste est brusque, que je me tord de douleur. J'essaye tant bien que mal de me débattre, mais il me tient fermement.

Pitié, arrête, tu me fais mal, gémis-je.

La douleur est si vive que je mords au sang ma lèvre inférieure, laissant goûter des taches de sang sur le drap blanc.

— Bordel, ne bouge pas, tu vas voir dans deux secondes, tu vas tellement prendre ton pied que tu me supplieras de te donner encore plus.

Je pourrais à cet instant hurler, crier à l'aide et mon cauchemar serait fini. Mais je ne peux pas, aucun bruit ni mots ne veulent sortir de ma bouche, je suis comme paralysé. Mon regard se porte sur les chiffres affichés sur ce réveil, vingt-deux heures et deux minutes. Bloqué par la lourdeur de ce corps, qui me déchire de l'intérieur. La seule chose que j'entends est le bruit de ses assauts de coups de reins répétés et sa voix rauque qui prend du plaisir. Il va et vient en moi à un rythme saccadé. Je continue de me mordre les lèvres pour ne pas crier, à la place des perles de larmes coulent le long de mon visage. Mon bourreau me chuchote de son haleine imbibée d'effluves de tequila toutes sortes de salacités. Il accélère la cadence quand d'un coup j'entends sa voix dans un dernier râle hurler. Je compris qu'il vient de finir. En une seconde, il se retire de moi, ce qui me provoque un frisson de douleur.

Vingt-deux heures et douze minutes, dix minutes, c'est le temps qu'il a fallu pour qu'il détruise le semblant de gamin qu'il restait à l'intérieur de moi. Les secondes qui suivent, la porte de la chambre claque. Il est parti, comme ça, me laissant comme une sous-merde allongée sur ce lit aux draps blancs tachetés de sang. Tétanisé par le choc, il me faut quelque instant pour avoir le courage de me redresser afin de parvenir à me rhabiller.

Il m'a fallu une force monumentale pour rejoindre la maison. Ce soir-là, j'ai pensé à m'ôter la vie pour revivre dans une autre. En seulement dix minutes, ce monstre m'a dépossédé de ma dignité. Les heures ont défilé sans que je parvienne à trouver le sommeil, relatant en boucle la violence de cette nuit. Pourquoi ? Pourquoi toi ? Pourquoi moi ?

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant