chapitre 11- Malius

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Malius

Plus les jours passent, plus je m'autorise à le contempler. J'ai même commencé à imprégner l'intonation de son rire, il est rare, mais quand il résonne, c'est une belle mélodie qui me chatouille les oreilles. Son odeur vanillée, sa façon de jouer avec ses mèches de cheveux quand il semble ailleurs, toutes ses informations, je les imprime dans ma mémoire.

Qui hante tes nuits? quelles sont tes failles ? Laisse-moi les découvrir petit oiseau...

Le soir, il m'accompagne régulièrement sur le balcon de ma chambre. Il y a des jours où l'on parle de tout et de rien, d'autres où ils sont comblés de silence. Dans ces moments-là, je sais qu'insister ne sert à rien. Sa présence me fait du bien, mais rester près d'Elijah, c'est jouer avec le danger. Nous sommes en train de créer une bulle ou se mêlent envie et désirs.

— Tu sais, nous sommes toutes des étoiles dans le monde, nous sommes là pour vivre et être éclairées dans un coin qui nous appartient. Lui disai-je tout en crachant la fumée de ma cigarette.

— Tu l'as trouvée dans quel livre celle-là ?

— C'est de moi, dis donc je sens comme un air moqueur monsieur West.

Je lui donne un petit coup de pied gentillet au niveau de sa cheville.

—Non, c'est juste que je ne te croyais pas aussi poétique. Tu es loin de l'image que tu reflètes. Toi aussi, tu es un sacré spécimen, Malius.

— Tu me fais baisser ma garde.

Nos regards se plantent l'un dans l'autre et je peux entrevoir dans ses iris le désir le ravager.

Je ne suis pas stupide, je sais qu'il aime ce qu'il a devant lui. La lueur dans ses yeux ne trompe pas, je lui fais de l'effet, mais contrairement à moi, j'arrive à mieux dissimuler mon attirance. Même si à ce moment précis, l'appel de ses lèvres se fait de plus en plus fort.

Je me suis promis de jouer ce rôle de soi-disant demi-frère, mais la tâche devient de plus en plus compliquée à respecter.

Pendant la douceur des nuits fraîches, ma main me surprend à faire des vas et viens sur ma virilité. Mes cauchemars laissent peu à peu à des désirs indétectables de ce petit oiseau où mes doigts caressent le long de ses courbes. Petit à petit, l'image de ce corps longiligne s'ancre dans mon esprit. C'est mal, je le sais, et pourtant, je ne contrôle rien.

Pour dire, je n'ai pas eu de rapport sexuel depuis notre petite virée, du moins j'ai essayé mais en vain. Quoi qu'il en soit,  c'est un record à marquer dans les annales.

— Bon, il se fait tard, je devrais aller me coucher, lâche-t-il en coupant le contact visuel.

A cet instant, je souhaiterai le retenir afin de pouvoir poursuivre notre conversation, mais je reste immobile.

— Ok, tu as raison, et puis j'ai des ébauches à effectuer pour demain, une cliente veut un colibri sur un coquelicot. Alors il faut que je m'y attelle.

—D'accord, bonne nuit.

Il tourne les talons et commence à se diriger vers la sortie.

— Attends, si tu es encore en proie à une nouvelle crise, tu peux venir dormir avec moi, comme je t'ai dit, la porte est grande ouverte, dis-je dans l'espoir qu'il reste.

Je le vois se mordre la lèvre inférieure, il semble hésiter.

Putain, cette vision a le don de me faire bander.

Reste bordel...

— Merci, mais je pense que ça ira.

Puis, il referme la porte derrière lui, et un sentiment de solitude vient m'envahir. Dépitée, je passe ma main dans ma tignasse, mettant la pagaille dedans. Sérieusement, je suis en train de devenir fou, c'est n'importe quoi. Déçu, je m'installe devant mon bureau, commençant à sortir mon arsenal afin de pouvoir réaliser mes ébauches. Et surtout redescendre la pression qui se trouve dans mon pantalon. Dire qu'il y a à peine un mois, je voulais qu'il se barre, maintenant, je cherche à le retenir afin de passé une nuit près de lui, même si je sais qu'il ne se passera rien, mais le savoir à mes coté, a un effet bénéfique sur moi.

Après une bonne heure, rivé sur ma tablette et sentant mes paupières se fermer toutes seules, je me dis qu'il est temps pour moi d'abdiquer et de me mettre au lit. Il me faut à peine dix minutes pour tomber dans les bras de Morphée, me plongeant dans un délicieux rêve où des yeux bleu océan viennent me rencontrer.

Une voix me sort de mon sommeil, je frotte mes paupières et tourne mon visage pour faire face à un air paniqué. En effet, ma petite tête blonde se tient face à moi, les larmes prêtes à s'échapper.

— Tu m'as dit que si je faisais un cauchemar, je pourrais venir. La proposition tient-elle toujours ? demande-t-il la voix tremblante.

Mon esprit encore dans le brouillard, je lui réponds d'un hochement positif de la tête. Doucement, il se cale à côté de moi en prenant soin de se mettre au bord du lit, mais cette distance ne me plait pas du tout. Je me décale et romps l'espace qui se tient entre nous en le rapprochant près de mon torse, l'entourant de mes bras. Une de mes mains Se faufile dans son dos, sous son t-shirt et de mes doigts je le caresse de haut en bas. Sous mes effleurements, son corps se raidit et se met a trembloter.

— Je ne te veux aucun mal, je suis là, ne t'inquiète pas.

À ma voix, j'entends sa respiration s'apaiser et ses tremblements cesser.

Je ne sais pas de quoi sont hantées tes nuits, quels sont ces monstres qui tapissent ton esprit. J'aimerais tellement les connaître afin que je puisse les balayer d'une traite.

—J'espère qu'un jour tu auras assez confiance en moi pour te confier.

—Hum, hum.

Seule réponse qui sort de sa bouche.

Le menton posé sur sa tête, mon regard dérive sur le meuble anthracite où la photo de ma mère me toise. Une pointe de culpabilité prend le dessus. Je ne sais pas si c'est sa présence, mais ces derniers jours, l'image de ma mère me paraît moins présente. Maman ne croit surtout pas que je t'oublie... Sans le vouloir, des gouttes de liquide salé dévalent le long de ma joue.

—Je suis sûr que tu aimerais beaucoup le garçon qui se loge dans mes bras, murmurai-je tout bas.

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant