chapitre 25- Elijah

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Elijah

Aujourd'hui, nous sommes samedi et je fais les cent pas dans ma chambre. Dans à peine une dizaine de minutes, je dois accompagner ma mère et le pire dans tout cela, c'est que jeudi soir, avant de passer à table, elle est venue demander à Malius s'il pouvait venir assister à l'essayage. Si au début il a refusé, et clairement, j'étais plutôt soulagé, il a vite abdiqué face à elle, car quand elle veut une chose, elle ne lâche pas l'affaire.

— Malius, s'il te plait, c'est important pour moi que tu viennes aussi, deux avis valent toujours mieux qu'un, et puis ne m'en veux pas, mon Loulou, dit-elle en me fixant. Mais si la robe ne me met pas en valeur, je sais très bien que tu n'oseras pas me donner un avis objectif. Et connaissant Malius qui n'a pas sa langue dans sa poche, je sais qu'avec moi il ne prendra pas de pincettes.

— Mais je pense que c'est quand même mieux que vous y allez tous les deux, entre mère et fils.

— Monsieur Regan, voulez-vous vous débiner ? Lance-t-elle les bras croisés.

Dépité, il m'a lancé un regard en espérant que je puisse l'aider à sortir de cette impasse, mais quand ma mère veut, elle a. C'est une vraie tête de mule. Finalement, ils sont un peu pareils tous les deux. Je prends ma veste et entre dans la chambre de mon amant qui m'offre un tableau de son corps à moitié dénudé, une vision alléchante. Ce mec est à tomber par terre et je suis fier qu'il ne soit rien qu'à moi.

— Maman nous attend en bas !

J'enroule mes bras autour de sa nuque et l'embrasse. Sentir ses lèvres est une sensation que je ne pourrais pas me passer. Il presse ses mains sur mes fesses arrondies et les remonte pour venir les passer sous mon tee-shirt.

— Aller, on va se calmer, disai-je en mettant un terme à notre étreinte qui, à coup sûr, aurait dérapé.

— Tu es marrant, je fais quoi de ça, me crache-t-il en me montrant la bosse qui s'est formée dans son pantalon.

— Oups, occupe-toi tout seul, tu as cinq minutes, je descends. Et c'est ce que je fais en laissant mon amant Pantin tout seul au milieu de la pièce. J'arrive d'un pas rapide dans le salon où ma mère s'impatiente sur le divan.

— Malius arrive, il s'habille !

— Mais vous êtes pire que des filles, nom de Dieu !

Une fois à l'intérieur de la voiture, je m'installe sur le siège passager afin de ne pas être tenté de caresser la main de mon copain à l'arrière. Après une heure et demie de route, nous arrivons enfin à la boutique de mariage à Grants Pass, une petite ville. Apparemment, le magasin a une très bonne réputation et propose une panoplie de robes dans le style bohème, ce que souhaite porter ma mère le jour de la cérémonie. Nous prenons place sur deux sièges en velours blanc, le style est très chic. La vendeuse propose plusieurs modèles qui pourraient lui plaire. Je vois ma mère rayonner et c'est vraiment un bonheur de la voir ainsi. Alors pourquoi j'ai une pointe au niveau du cœur ?

Bien sûr que tu le sais...

— Qu'est-ce que tu as ? murmurai-je à Malius qui est blanc comme un linge

— Ne m'en veux pas, j'apprécie beaucoup ta mère à l'heure d'aujourd'hui. Mais je culpabilise, tu sais.

Encore cette histoire de culpabilité, je ne sais pas quand va un jour s'estomper ce sentiment qu'il éprouve. Elle n'est plus là, c'est triste, mais il ne faut pas qu'il arrête de sentir mal. Je lui pose ma main sur sa jambe et l'enserre un peu.

— Arrête et profite !

— Tu parles de profiter, on n'a rien à faire ici, toi et moi, on s'envoie en l'air et ta mère et mon père vont se marier dans quatre mois. Je me sens clairement mal à l'aise, j'ai l'impression de fausser tout le monde.

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant