chapitre 31- Malius

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Malius

À mesure que nous nous approchons de la maison, je sens mon cœur tambouriner. J'ai beau faire comme si tout allait bien, au fond de moi, je suis mort de trouille à l'idée de revoir mon père.

Une fois arrivée, j'éteins le moteur et aperçois deux silhouettes arriver en trombe.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Tonne mon père furieux de ma présence.

— Vous avez cru que je louperais son anniversaire ?

— Elijah, étais-tu au courant qu'il serait là ? Demande ma future belle-mère, aussi contrariée que celui qui se trouve à côté d'elle, immobile comme une plante verte, à me fixer.

— Non, je ne le savais pas, il m'a fait la surprise.

Les nerfs à bloc, je les contourne afin de rentrer en premier dans la maison, tandis que les autres me suivent de près derrière. Je m'affale sur le canapé et Elijah prend bien soin de se placer à côté de moi. De leur côté, mon père et sa mère se placent face à nous. Instinctivement, nos doigts s'entremêlent dans le but de bien faire comprendre à tout le monde que nous sommes bien un couple.

Mon père me dévisage et je peux presque sentir son dégoût à travers cette démonstration, quant à Madelyn, elle ne décroche pas ses yeux de nos mains.

— Hum hum... Je constate que la distance ne vous a pas fait changer d'avis, avise mon père.

— Comme tu peux le constater, non !

Mon ton est cinglant, mais je n'en ai que faire aujourd'hui.

Elijah, quant à lui, se tortille dans tous les sens et donne l'impression qu'il a des vers aux fesses. Nos parents émettent un regard et je suis incapable de déchiffrer ce qu'il veut dire.

— Je crois que, de toute façon, nous n'avons pas le choix de nous faire à cette situation, et puis, je n'ai pas envie de perdre mon seul fils. Car c'est exactement ce qui est en train de se passer depuis plusieurs semaines. J'avoue que quand je vous ai aperçu ce soir-là devant la piscine, je suis tombé sur le choc. Mais j'ai vu mon fils malheureux ces derniers temps et aucune mère ne souhaite voir son enfant souffrir ainsi.

— Pourquoi m'avoir caché qu'il est parti à Portland, alors ? Demande froidement celui que j'aime.

— Pour être franche, si je ne te l'ai pas dit, c'est parce que je craignais que tu prennes la fuite. Et puis, on espérait que cette distance t'aiderait à te rendre compte que ce n'était qu'une simple attirance. Au fil des discussions, on en a déduit que vous faisiez cela pour empêcher ce mariage.

— QUOI ! Mais jamais de la vie, maman ! Même si cela m'a furtivement traversé l'esprit, je n'aurais jamais pu te faire ça.

— Elijah ! Souffle-t-elle.

Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce revirement de situation. Madelyn vient sans se rendre compte de donner en quelque sorte son feu vert pour notre relation. Je sens la main d'Elijah se détendre depuis la tirade de sa mère.

— Maman, je sais que la situation vous dépasse. Mais j'espère qu'avec le temps, vous finirez par comprendre que ce que nous faisons n'a rien de mal.

La mère de mon amant se tue quelque seconde, puis se lève et s'approche de son fils pour le prendre dans ses bras, les larmes aux yeux.

— Tu sais que je t'aimerais toujours, quoi qu'il arrive, alors vous savez quoi, je vous donne ma bénédiction. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, Malius, murmure-t-elle en me regardant, et je sais que je peux te faire confiance, j'ai appris à te connaître, il y a du bon en toi.

Mon cœur se gonfle à ses paroles, il est vrai qu'au début j'ai eu un peu de mal avec elle, pensant qu'elle prendrait la place de ma mère. Mais aujourd'hui, je me suis rendu compte que depuis le début, j'avais tout faux. Elle est loin de ressembler à une dragonne, je me mets à rire tout seul face à ma pensée. Madelyn me jette un coup d'œil étonné, puis me sourit et vient m'octroyer un câlin.

Je ne sais pas si ce sont les accumulations de nuits blanches, mais je profite de ce moment pour m'effondrer dans ses bras. Madelyn caresse ma tignasse bouclée d'une tendresse que j'avais presque oubliée, la sensation que ça fait d'être enlacé par une mère. Je me décale et essuie mes larmes avec le manche de ma veste.

Le niveau de glamour est à revoir.

Mon géniteur observe la scène sans bouger, il s'approche de moi en posant sa main sur mon épaule droite et plante son regard dans le mien.

— Il va me falloir un peu de temps pour m'accommoder de tout ce qui se passe entre vous. Bien sûr, je ne te juge pas sur le fait que tu sois attiré par les hommes. Je m'en fiche royalement.

— Papa, Elijah me fait du bien, grâce à lui j'ai retrouvé le sourire depuis la mort de maman.

— Je suis content, mon fils, et promis, je vais essayer de fournir un effort. Mais avant tout, je dois m'excuser de t'avoir mis à la porte. C'était une réaction disproportionnée. Je pensais bien faire sur le moment.

— Ne t'inquiète pas, et puis, c'est un mal pour un bien, finalement, je crois que Portland est fait pour moi.

— En parlant de Portland, il faut que tu me racontes tout ça.

Mon père s'installe à côté de moi et m'écoute attentivement du début à la fin. Il a l'air content pour moi et je ne peux que me sentir fière.

Après cette journée forte en émotion, mon père et Madelyn acceptent que je dorme ici ce soir. J'ai donc prévenu Malik que je rentrerai demain et il n'a pas vu d'inconvénient. En contrepartie, il m'a demandé de bosser samedi prochain. Ce qui me paraît tout à fait légitime de rattraper ma journée.

Elijah est installé à Califourchon sur moi, m'embrassant à pleine bouche. Malgré nos vêtements, je peux déjà son érection.

— Tu ne crains pas qu'ils débarquent ! Murmure-je contre ses lèvres gonflées par ce baisé.

— Tu crois sincèrement qu'ils vont prendre le risque ! Ses doigts se faufilent avec lenteur sous mon T-shirt qu'il vient baisoter de ses lèvres humides.

— Tu me rends fou, tu le sais ?

— J'espère bien ! Déclare-t-il tout en continuant son manège, puis il vient mordiller le bout de mes tétons, à ce contact tout mon corps s'enflamme.

— Ça va être compliqué de rester sage ce soir !

Je referme mes bras autour de lui pendant qu'il ondule pour se frotter contre moi. L'avoir contre moi devient un besoin vital, c'est mon présent, mon futur. J'essaye de ne pas penser à demain, que je dois à nouveau le laisser, mais cette fois-ci, ça sera sans pleurs ni cris. Je me sens enfin apaisé, en paix.

Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant