chapitre 17 - Malius

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Malius

Ses mots raisonnent dans ma tête tel un marteau piqueur. Je sens mes os se liquéfier face à ses paroles, mon cœur saigne en même temps que mon petit oiseau. Cet homme à la beauté angélique a été souillé par la cruauté humaine. À cet instant, je porte en moi la rage au cœur, la fureur de l'esprit, la démence de mon âme. Faisant les cent pas sur le parquet de sa piaule, j'ai envie de tout envoyer valser. Je vois noir, la marée me submerge, c'est trop puissant et incontrôlable. Pourquoi n'a-t-il rien dit ? Pourquoi s'est-il terré dans ce silence ?

Il pleure devant moi comme si tout était sa faute, alors qu'il est la victime dans toute cette histoire. Ce monstre a souillé son honneur en lui prenant ce qu'il avait de plus précieux, sa dignité. Ce connard l'a violé sans son consentement, mon sang bouillonne, je suis prêt à m'habiller de folie pour Elijah à ce moment précis. Dans mon esprit, ça fulmine dans tous les sens, la colère ne redescend pas, c'est comme si j'étais habité. Je m'imagine encrer de mes poings de jolies couleurs violacées sur son corps habillé par la perversité. Je vais buter ce monstre, lui arranger le portrait et lui faire subir les pires sévices. Car j'en suis sûr que ce n'est pas la première fois, combien d'Elijah sont passés avant lui ? La seule réaction qui me vient est de le prendre dans mes bras, ce petit oiseau si fragile.

- Pleure, ne retiens pas tes larmes. Avec moi, tu peux montrer ta faiblesse.

- Malius, je t'en prie, ne me regarde pas de manière différente. Je ne le supporterai pas, déclare-t-il en s'accrochant fermement à moi, le corps tremblotant.

Je m'écarte de lui et, je pose délicatement mes mains sur ses joues afin de calmer ses sanglots. De mes pouces, j'effleure ses perles de larmes pour ensuite sceller mes lèvres lentement vers les siennes. Car avec Elijah, tout doit s'effectuer en douceur. Je ferais en sorte qu'il scintille comme Antarès, cette étoile à côté de la lune.

Il renifle bruyamment, mais calé dans mes bras, il se calme petit à petit, s'agrippant comme une moule à son rocher. Je n'ai aucune idée de combien de temps nous restons collés l'un à l'autre. Mais,  j'aimerais que ce moment reste figé.

- Je ne te dégoûte pas ? demande-t-il en sanglots.

- Me dégoûter ? Tu déconnes, j'espère ! Je te jure, il ne vaut mieux pas qu'il remette un pied à Roseburg. Car ma colère est tellement grande que je ne pourrais pas contrôler mes poings. Ce n'est pas toi qui devrais avoir honte. Je ne sais pas comment il peut se regarder dans un miroir à l'heure actuel.

- J'ai été naïf, j'étais tellement en admiration devant lui, je pensais que je l'aimais et que c'était réciproque. Jamais je n'aurais pensé une seule seconde que ce type était rempli de vices.

Appendre qu'il a pu aimer un autre me broie l'estomac.

- On t'a coupé les ailes, mon beau volatile, mais je te promets que je ferai en sorte qu'elles repoussent. Et tel un aigle royal, tu planeras majestueusement au-dessus des nuages, évitant la pluie et l'orage. Et moi, je te regarderais d'en bas avec admiration, lui balançai-je tout en lui caressant le dos de la paume de ma main.

- Merci Malius, murmure-t-il.

De nouveau, je le prends dans mes bras et resserre mon étreinte plus fermement. Je ne veux en aucun cas lui faire peur, non, je veux qu'il comprenne que je ne suis pas là pour lui faire du mal. Honnêtement, je ne sais pas comment il a pu me retourner le ciboulot en si peu de temps.

À ses côtés, il fait ressortir le meilleur de moi-même. Moi qui étais ancré dans un labyrinthe de rage et de rancœur où je prônais ma colère. Petit à petit, il parsème mon chemin de minuscules étoiles.

Elle court, elle court la mélodie du bonheur, je l'entends pianoter au fond de mon cœur et c'est tout simplement enchanteur.

- Pendant longtemps, j'ai vomi la personne que j'étais. Mais toi et tes yeux où la tempête règne, tel un sauveur, tu es arrivé pour me réparer les débris éparpillés répandus un peu partout. Je suis désolé, je ne l'ai pas compris tout de suite. Oui, je suis un homme buté. Mais ça, tu le sais déjà. Aujourd'hui, sache une chose, je me fais la promesse de te réparer, de panser tes blessures, de te montrer le chemin de la rédemption.

Mes mots ont déblatéré tout seuls, je n'aurais jamais cru venant de moi que je pouvais me montrer sur se jour, mais c'est lui et il a fissuré cette carapace que je m'étais forgée depuis trois ans.

D'un coup, il se desserre de cet enlacement pour venir poser ses lèvres, passant sa langue contre les miennes. La paume de ma main se pose sur son cou pour approfondir l'étreinte de ce baiser. Il devient plus fougueux, j'ai chaud, je frisonne. D'un geste inattendu, il faufile sa main sous mon pull, effleurant de ses doigts mes pectoraux. Il n'en faut pas plus pour me faire complètement dérailler : à l'aide de mes bras, je le soulève sans difficulté, plaquant mes mains sur ses fesses.

Automatiquement, il enroule ses jambes autour de ma taille avant de le plaquer contre le mur. Putain, c'est si bon, nos bouches affamées continuent de danser entre elles comme des acharnés. Mon oiseau se presse encore plus contre moi, me faisant monter la tension dans mon jean. Mon cœur bat trop vite. Je veux le posséder.

- Promets-moi que tu ne me feras pas de mal, conjure-t-il essoufflé par notre baisé.

- Promis, Elijah, promis.

Et pour sceller cette promesse, je l'embrasse de nouveau.

- Je te veux ce soir, là maintenant, je te veux, Malius, me balance-t-il de ses joues rougies par cette chaleur qui émane de nos corps.

Ses bras se referment autour de moi.

- Je suis prêt, c'est ce que j'essaye de te faire comprendre.

- Tu es certain ? Je ne suis pas vraiment convaincu que ça soit le bon moment, non, pas que je n'en ai pas envie, mais peut-être que l'on devrait calmer le jeu ?

- Je te dis que je veux que tu me fasses l'amour. De quelle manière veux-tu que je te fasse comprendre ?

Il resserre la pression entre nous, enflammant mon bas ventre.

- OK, c'est toi et moi cette nuit. Je m'offre à toi mon amour. C'est toi qui mènes la danse, en fait, ça l'a toujours été depuis notre rencontre. J'étais juste trop con pour m'en rendre compte.



Just Us (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant