Dans la tourmente du diable [Fabio Quartararo]

12. Damaged souls

Playlist :
Missing Piece - Vance Joy
My Own Monster - X Ambassador
Home - sped up + reverb - Pearl
I Wanna Be Yours - Arctic Monkeys

Léna

Le Grand Prix de France ne s'est pas terminé sur la note espérée avant d'arriver ici. Fabio finit 7ème de la course, après avoir chuter la veille dans le Sprint. Franco quant-à-lui termine 10ème. Ses sessions d'interview viennent d'ailleurs de s'achever, et je suis surprise que Fabio ne se soit toujours pas montré au media center. Dès lors qu'il a finit, nous sommes censés partir du circuit pour rentrer chez nous. Je presse un peu Franco pour sortir d'ici alors qu'il est entrain de discuter avec Luca Marini. Sur le chemin jusqu'aux camions, je lui fais part de mon ressenti après ce week end à avoir travailler ensemble de nouveau. Nous sommes d'accord sur le fait que notre fonctionnement est efficace, et qu'il faut continuer comme cela pour les prochains Grand Prix.

Je lui dis au revoir en le laissant à son camion, sachant que la prochaine course se tiendra dans un mois. Je me dirige vers le motorhome de Fabio afin de finir de préparer mes affaires et de récupérer mon chien. La porte est ouverte, signe qu'il est à l'intérieur. Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il fait encore ici ? J'entre et le trouve sur le canapé, les yeux sur son téléphone. Lorsqu'il relève la tête vers moi, je reconnais son expression des grands jours. Il n'est pas de bonne humeur.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es censé être au micro des journalistes là. Il hausse les sourcils en me regardant.

- À ce que je sache, tu n'es plus mon attachée de presse, il raille.

Je reconnais parfaitement ce ton de voix, et ce n'est pas celui que j'ai envie d'entendre maintenant. C'est exactement la façon dont il parle que j'essaie de fui depuis des mois et qui nous porte préjudice.

- Justement, est-ce qu'on peut savoir ce qu'elle fout ? Elle devrait t'amener au media center.

- Je n'en sais rien, il soupire en regardant son écran de nouveau. Et je m'en tape.

Bien. Toutes ses bonnes résolutions semblent s'être envolées, comme à chaque contre- performance. Je lève les yeux au ciel devant tant de nonchalance.

- Bien, je déclare en montant les escaliers. Dans ce cas je me casse, ne t'étonne pas de me trouver chez Alix quand tu rentres à la maison.

Bien entendu, je l'entends se lever d'un bond.

- Non, on a dit qu'on rentrait ensemble.

Je m'arrête pour lui faire face.

- Sauf que tu n'es toujours pas en interview alors que j'ai eu le temps de finir celles de Franco. On va être en retard pour le vol si ça continue, et tu restes là à faire le mec aigri.

Il semble blessé par la fin de ma phrase.

- Je ne fais pas le mec aigri...Si je ne suis pas au media center, c'est parce que Lucia s'est barrée, il avoue en évitant mon regard.

Je fronce les sourcils, pas sûre d'avoir compris ce qu'il me raconte.

- Comment ça, elle s'est barrée ?

- Il se pourrait...il commence prudemment et je sais déjà que la fin de sa phrase va me saouler. Que je l'ai envoyé chier et qu'elle se soit énervée.

Je me frappe le front de la paume de la main. Il est tout bonnement insupportable, il n'y a pas d'autre mot pour le qualifier.

- Et tu comptais rester ici jusqu'à quelle heure exactement ? Viens ici, je vais t'amener en interview moi-même.