Dans la tourmente du diable [Fabio Quartararo]

31. Bali

Fabio

Marchant dans le paddock aux côtés de Lucia parce qu'on sort d'une interview, je me mets à glousser et lui donne un coup de coude en voyant les deux personnes devant nous.

- Je vais aller dire bonjour à Léna, tu veux venir avec moi pour parler à Bezzechi ?

Elle fait un bruit comme si elle était entrain de s'étrangler avant de me pousser sur le côté.

- Non merci, je vais m'abstenir.

- Ce n'est certainement pas comme ça que tu vas réussir à le pécho.

- Mais je ne veux pas de ça ! Je le trouve juste beau, nom de Dieu, vous vous faites des films avec Tom.

Je ricane en secouant la tête, parce que je ne la crois pas du tout.

- Ouais, moi aussi je trouvais Léna juste belle il y a deux ans. Et devine qui porte mon nom de famille désormais ?

Elle soupire en levant les yeux au ciel, commençant déjà à s'éloigner de moi. Je la laisse aller je ne sais où pour retrouver Léna qui discute avec Marco et Luca près de leur hospitalité.

- Cos'è una pera ? Luca demande et je fronce les sourcils. (Qu'est-ce qu'une poire ?)

- It' s a pear ! Léna s'exclame devant l'air ravi de ses deux pilotes. (C'est une poire !)

- Exactly, very good Huracan.

Je lève les yeux au ciel en entendant Marco l'appeler par le surnom qu'il lui a donné. Le pire, c'est que je suis obligé d'admettre que c'est bien trouvé vu le contexte dans lequel il a choisi ça et que ça lui irait presque bien.

- Come si dice « I'm Léna, nice to meet you» ? Luca redemande. (Comment « Je suis Léna, enchanté » ?)

- Sono Léna, piacere.

Dos à moi, elle ne me voit pas arriver, et je me poste derrière elle, enroulant mon bras autour d'elle et posant ma tête sur son épaule.

- Ciao Léna, mi chiamo Fabio, tutto il piacere è per me, je déclare et les deux pilotes italiens se regardent en souriant. (Salut Léna, je m'appelle Fabio, tout le plaisir est pour moi)

Elle se tourne vivement dans ma direction en souriant.

- J'avais oublié que tu parlais italien ! Elle m'embrasse chastement. Tu vas pouvoir m'apprendre.

- These two will be better teachers than me, je désigne Luca et Marco qui se tiennent sur les escaliers de l'hospitalité et qui rigolent. (Ces deux là seront de meilleurs professeurs)

Ils font signe à Léna avant de rentrer à l'intérieur du bâtiment.

- Mais eux ne me récompenseront pas aussi bien que toi, elle lâche avec un grand sourire.

Je hausse les sourcils un instant et pose une main sur sa gorge pour l'obliger à me regarder.

- Ne me sors pas ce genre de trucs alors que tu vas me laisser en plan dans cinq minutes.

Elle recule pour se défaire de ma main tout en ricanant. On est dimanche, et je repense encore à ce qu'elle est venue faire jeudi soir dans ma chambre avant de me laisser royalement tout seul.

- Oups, je dois d'ailleurs retourner voir les garçons à l'hospitalité, tu m'excuseras, elle continue de sourire.

Je hoche la tête non sans la ramener vers moi pour l'embrasser avant de la laisser s'éloigner.