Dans la tourmente du diable [Fabio Quartararo]

20. Training holidays

Léna

Le soleil andorran tape contre la vitre de la voiture tandis que je conduis à vive allure dans les routes de montagne, ma meilleure amie faisant office de passagère et de DJ.

    -    Remets celle-ci encore, je l'aime trop.

    -    Non, Léna, je ne remettrai pas « Diablita » de Fabbio pour la troisième fois d'affilé.

Je tourne la tête dans sa direction et je peux la voir croiser le bras et hausser les sourcils derrière ses lunettes de soleil.

    -    Si tu crois que je n'ai pas capté le nom de la musique et du chanteur...on est déjà dans sa caisse, ça suffit comme ça.

Je rigole en serrant les mains contre le volant. Effectivement, dans le contrat de mariage, Fabio m'a légué sa voiture. Lorsque nous avons décidé de faire un break, il a insisté pour que je la garde, parce que, je cite « je ne suis pas un connard et je sais que tu adores cette voiture, je veux que tu puisses garder les privilèges que tu avais avec moi même si tu décides d'être toute seule ». Je grimace en regardant le « RS6 » qui orne le bas du volant.

L'argent n'achète définitivement pas le bonheur, n'est-ce pas ? Parce que je suis à deux doigts de m'effondrer en larmes dans une voiture à 150 000 euros. Qui plus est, je suis prête à m'effondrer en larmes alors que j'habite dans une des régions les plus chères d'Europe, et que je m'apprête à passer deux jours dans l'un des complexes hôteliers les plus chers de la principauté.

    -    Léna, Alix claque des doigts, reviens parmi nous, je n'ai pas trop envie de me prendre une biche sur le pare-brise parce que tu es perdue dans tes pensées. Qui plus est, tu sais qui ne serait pas content que tu abîmes le pare-brise ? FABIO. Je suis à peu près sûre que tu ne veux pas l'énerver en ce moment, pas vrai ?

-    Tu es une vraie connasse, je marmonne et elle rigole.

    -    Désolé d'avoir mentionné son nom.

    -    Ça va, ce n'est pas comme si c'était Voldemort.

Elle éclate de rire et je secoue la tête.

    -    Quand est-ce que tu pars en Italie ? Ma meilleure amie change de sujet et je sourie en coin.

   -    Dans une semaine à peu près. Tu ne veux toujours pas que je dise à Luca que tu viens ?

    -    Je me tâte encore, je ne sais pas si je viens.

Je lève les yeux au ciel. Luca m'a invité à son mariage qui a bientôt lieu et bien entendu, il m'a proposé de venir avec Alix. Mais celle-ci n'est pas sûre de vouloir m'accompagner, je n'ai toujours pas compris pourquoi. Je risque donc de devoir me pointer à un mariage italien avec je ne sais combien de personnes, toute seule et en connaissant seulement un dixième des personnes présentes. Marco m'a bien entendu proposé d'être mon « cavalier » comme il fait partie des seules personnes que je connais, mais je me dis que ce n'est sûrement pas une bonne idée.

Nous arrivons à notre destination pour la matinée, et j'arrête le moteur.

    -    Tu vois ? Pas de biche à l'horizon, je lâche mon plus beau sourire à ma meilleure amie avant de fouiller dans mon sac pour prendre mon téléphone.

    -    Non, cette Ferrari en revanche...n'annonce pas grand chose de bon.

    -    Quelle Ferrari ? je demande en relevant la tête.

Ses lunettes baissées sur le nez, elle me montre une direction de l'index. Je soupire lorsque je vois effectivement la voiture qu'elle me montre.

- Il ne manquait plus que ça.