Dans la tourmente du diable [Fabio Quartararo]

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Léna

Atterrir sur le sol de Barcelone en sachant que c'est la dernière étape pour rentrer à la maison depuis plus de trois semaines est la sensation la plus agréable du week-end. Après le Grand Prix d'Australie la semaine dernière, le Grand Prix de Thaïlande s'est achevé sur une note plutôt positive. Marco et Luca ont terminé respectivement 4ème et 7ème de la course d'hier après que Luca soit monté sur la troisième marche du podium durant la course Sprint. Fabio quant-à-lui a terminé 5ème de la course principale. Il semble plutôt satisfait puisqu'il n'a pas râlé de tout le trajet du retour, ce qui est assez exceptionnel pour que ce soit mentionné.

Quasiment tous les membres du paddock qui habitent en Andorre prenaient le même vol que nous et nous voilà presque tous à l'aéroport. Alix me rejoint en courant après avoir récupéré sa valise.

    -    Il y a Jorge, Aleix Espargaro et Fermin Aldeguer derrière nous. Pitié, accélérons le pas, elle me supplie.

Fabio ricane à côté de nous pendant que je jette un oeil par dessus mon épaule pour voir qu'effectivement, nous sommes suivis par les trois pilotes.

    -    Ça va, ils ne vont pas nous agresser.

    -    Non, mais je n'ai pas envie de parler à Jorge, Alix marmonne.

    -    C'est bien la première fois depuis au moins une année que j'entends cela.

Ma meilleure amie me frappe le bras. Nous arrivons sur le parking où se trouvent nos voitures. La RS6 bleue trône fièrement entre la voiture de Joan Mir et celle d'Aleix Espargaro. Plus à l'écart, la Ferrari de Fabio l'accueille d'un appel de phares lorsqu'il appuie sur les clefs.

    -    On se retrouve à la maison ? Il me demande. Je passe récupérer le chien.

    -    N'oublie pas son panier et ses jouets à la pension.

Il lève les yeux au ciel comme si j'étais idiote avant que je lui rappelle que ça lui ait déjà arrivé plusieurs fois.

Alix grimpe dans la RS6 à mes côtés puisque nous étions venus à l'aéroport ensemble avant de partir et que je dois la ramener chez elle. Je démarre et quitte la place de parking pile lorsque Jorge et Aleix apparaissent dans notre champ de vision.

    -    Vite, je ne veux pas croiser son regard, elle lance d'un air paniqué.

    -    Eh bien, ne le regarde pas. Qu'est-ce qui te prend aujourd'hui ?

    -    Il se pourrait...que je l'ai croisé sur le paddock hier et que nous nous soyons disputés, elle croise ses bras sur sa poitrine.

Je jette un rapide coup d'oeil dans sa direction avant de sortir de l'aéroport.

    -    À propos de...?

    -    Tu sais très bien à propos de quoi, elle soupire. Il m'a demandé si c'était vrai ce qui se disait sur Enea. Ce à quoi j'ai répondu que ça ne le regardait pas et il s'est vexé.

J'allais répondre, amis elle me coupe avant que je n'ai commencé ma phrase.

- Il n'a pas à être vexé, il a une nouvelle copine lui ! Je peux donc bien faire ce que je veux.

Je manque de piler en plein milieu de la nationale.

- Ah bon ? Mais comment tu sais ?

- Adam me l'a dit parce qu'il ne sait pas tenir sa langue de vipère, elle ricane. Mais je m'en fiche, honnêtement.

Je la regarde de nouveau en haussant les sourcils.