22. Moonlight

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Playlist
My Blood - Ellie Goulding
Moonlight - Chase Altlantic
Fly with you - Boi Angel
Cold in LA - Why don't we

Léna

Actuellement dans la salle de bain de la chambre d'hôtel, j'ai l'impression de ne pas réussir à réfléchir. Qu'est-ce que je fais ?

Le revoir en boîte m'a donné envie d'aller plus loin, évidemment. Et le fait qu'il n'y ait qu'un putain de lit n'arrange absolument rien. J'enlève la robe que je portais toute la soirée, ne pouvant m'empêcher de penser que ça aurait été beaucoup plus fun si c'était lui qui me l'enlevait. Je me demande s'il est entrain de penser la même chose dans la salle de bain d'à côté ? Ma tête se met à tourner, et encore une fois je sais que ce n'est pas à cause du champagne.

C'est terrible, cette incapacité à rester détachée de lui. Cette façon qu'il a de m'attirer malgré lui. Il suffit qu'il soit là, il suffit qu'il existe dans la même pièce que moi pour que toutes mes résolutions s'envolent en un claquement de doigts. Je reste dans la salle de bain encore une dizaine de minutes avant d'en ressortir. J'ai envie de me gifler toute seule quand je sens mon coeur battre comme si j'étais une adolescente. C'est ridicule, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on allait dormir dans le même lit. On dormait déjà tous les deux avant de sortir ensemble pour de bon, il faut vraiment que je me calme.

J'allume la lumière de la chambre, pour le découvrir...sur le canapé ? Je suis presque déçue. Il se redresse légèrement pour me voir et je n'arrive pas à déchiffrer son expression.

- Je vais dormir le canapé, comme ça tu n'es pas gênée de devoir partager le lit avec moi.

Je hoche la tête, mais me retiens de grimacer. Cela part d'un bon sentiment de sa part car c'est une attention prévenante, mais une sensation frustrante s'empare de moi. Est-ce que c'est parce qu'il ne veut finalement pas de moi ? Ou est-ce seulement parce qu'il n'ose pas ?

J'éteins la lumière aussi rapidement que je l'ai allumé, et m'installe dans le lit. À mon agréable surprise, il est très confortable. Et terriblement vide parce qu'il est trop grand. J'essaie de ne pas calculer ma conscience frustrée et ferme les yeux pour tenter de m'endormir. Bien sûr, avec la soirée que l'on vient de passer, Morphée n'a pas du tout envie de venir me retrouver maintenant. Je tourne et vire dans les draps pendant plusieurs minutes, et cela doit être tout bonnement insupportable pour la personne qui se trouve à quelques mètres d'entendre autant de bruit. À quelques mètres seulement. Depuis qu'on est « séparés », nous n'avons jamais dormi dans la même pièce, parce que je suis directement partie habiter chez Alix et que l'on se voit seulement pour se partager la garde de notre chien. Et là, je dois tenter de m'endormir paisiblement en sachant que mon obsession quotidienne se trouve à quelques mètres, sans pour autant être totalement à côté de moi. Ma tête va exploser.

- Fabio...je m'entends appeler son nom avant que je n'ai pu décider si c'était une bonne idée ou pas.

Je l'entends se redresser immédiatement.

- Hmm...?

- Tu sais que tu aurais pu...enfin je veux dire...viens...je finis presque par le supplier, c'est honteux.

Je suis ravie de voir qu'il n'hésite pas une seule seconde puisqu'il saute du canapé et me rejoint dans le lit. Mon coeur accélère quand j'entends les draps se soulever et que le lit s'affaisse sous son poids. Je ne vois que sa silhouette dans le noir, avant que mes yeux ne s'habituent à la pénombre et que je puisse le détailler plus facilement.

- J'ai cru que tu ne demanderai jamais...il lâche.

- C'est toi qui est allé te foutre sur ce foutu canapé, je ne te l'avais pas demandé...je croise mes bras sur ma poitrine avant de réaliser qu'il ne peut pas me voir clairement.

Dans la tourmente du diable [Fabio Quartararo]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant