Kim-Jia

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Le bruit de mes chaussures sur le sol me rendait à chaque pas un peu plus honteuse

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Le bruit de mes chaussures sur le sol me rendait à chaque pas un peu plus honteuse. Le froid de l'hiver me brûlait les cuisses, je ne savais pas quelle sensation était la pire, le froid qui me brûlait le corps ou bien la constante impression d'être observée. Tous ses visages braqués sur moi lorsque je sortais, le sac à dos à la main, de la petite ruelle derrière la cantine. Pourtant d'habitude, quand je finissais par sortir, dix ou vingts minutes après, tout le monde évitait mon regard ou essayait de paraître indifférent. Je pouvais sentir sur ma jupe les gouttes de lait glisser vers le sol. Ma chemise qui peinait à garder mon nom aligné, ne dissimulait plus mes sous-vêtements. Malgré ma faible poitrine, j'avais l'impression que tous ses yeux l'observaient avec avidité. Je passais mes bras autour de mon soutiens gorge, afin de me dissimuler au mieux le peu de nudité qu'il me restait, mais tout le lycée avait déjà pu tout observer. La vidéo de Han sol hee avait tourné en une soirée. J'avais reçu des centaines de notifications en une heure. J'avais espéré au fond, obtenir la même réaction que les fois précédentes. Mais je ne savais pas pourquoi, depuis ce jour là, je n'étais plus la petite paria Kim Jia. Celle qui se faisait bousculer dans les couloirs sans même qu'on y prête attention. Celle à qui on ne parlait que pour obtenir la réponse aux devoirs.

Cette fois j'étais le souffre douleur de tous.

La célébrité ne m'était jamais venue à l'esprit, jusque là. Je ne pensais pas que la réaction après m'avoir vu le haut dégrafé, dans les toilettes des filles, allait me donner une présence. Je n'étais plus aussi invisible qu'avant, dès lundi les premiers garçons s'étaient présentés à moi. C'était la première fois qu'un garçon de mon âge venait me parler, depuis mon arrivée en terminale, mais je ne voulais pas croire en un miracle. Nam yoonsu m'avait d'abord touché l'épaule, alors que je révisais mon cours de maths, puis avait tiré la chaise d'à côté afin de s'asseoir en face de moi. Il avait alors retiré sa main, ce qui m'avait soulagé un instant. Le contact avec sa paume rude m'avait terrifié dans la seconde. Puis il m'avait sourit avant de se lancer,

– Hé ! Salutt Kimm... Juia... On se disait que tu pourrai venir avec nous mercredi, on fait un karaoké avec toute la classe. Et tu es tout le temps en train de réviser, je me suis que ça te ferait pas de mal de te détendre un peu.

Je fixais sa chemise, je ne voulais pas montrer la moindre émotion et je luttais contre mon envie soudaine de me mettre à pleurer, là devant tout le monde. Alors j'ai pris une inspiration, j'ai regardé autour de moi, cherchant un allier, mais évidemment personne ne gardait le contact visuel avec moi plus de deux secondes. Depuis le temps je savais que personne ne viendrait m'aider, mais une part d'espoir restait enfouie à moi... Malgré toutes ces déceptions.

Puis j'ai essayé de prononcer quelques mots,

– Je dois encore finir le devoir de science... Et je n'ai pas le droit de...

Mais Yoonsu ne me laissa pas le temps de finir et posa brusquement ses énormes mains sur mes cahiers,

– Rohhh... Aller, tu ne peux pas nous dire non ! Je suis le premier à avoir pensé à toi ! Les autres ne voulaient pas de toi, mais moi, j'ai pris ta défense et c'est comme ça que tu me remercies ?

Kim-JiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant