Chapitre 1 : Mardi 10 novembre

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Le souffle chaud de mon père sur mon oreille me réveilla. Il était 7 heures du matin et donc il était l'heure d'aller à Gangnam Foreigh school. Les lunettes carrées de mon père étaient trop déformées pour tenir sur son nez, ce qui avait le don de me faire sourire. Ce petit bout de plastique descendait toujours jusqu'au bout de son nez. Ma fenêtre de chambre donnait sur la rue déserte de notre quartier. Lorsque je me frottis les yeux, la lumière me fit d'abord souffrir, puis après quelques secondes me réchauffa le visage.

Après avoir fermer les yeux dix minutes pendant que papa s'était sorti du lit pour nous préparer notre petit déjeuner, je sentis enfin, l'odeur légère de nourriture. Tae-ju adorait me préparer un bon petit déjeuner avant de partir travailler au commissariat de Gangnam. Je pouvais l'entendre de mon lit fredonner une chanson militaire. Le doux son de sa voix dès le matin réveillait le reste de mes membres encore endormis. Je pris le temps de m'étirer pour sentir si mes blessures étaient toujours aussi douloureuses, mais à ma grande surprise, elles n'étaient plus qu'une vague de picotements. Seulement la couleur de mes bras et de mon dos témoignait de ce qu'il s'était passé hier. Je pouvais enfin marcher sans ressentir une constante douleur rongeant tout mon corps.

Je sortis de mon lit, puis allais toucher mes pieds avec mes mains. Un léger grognement me pris lorsque j'atteignis le sol avec ma paume de main. L'odeur des crêpes me fit avancer jusqu'à la table, leur appel avait eu raison de moi : je ne pu m'empêcher d'en manger deux avant même de dire bonjour à mon père. Tae-ju me fixa un instant, en train de pousser le reste de ma deuxième crêpe dans le fond de ma gorge, puis me lança un sourire chaleureux,

– Bah dis donc, tu avais faim aujourd'hui ! Concluait-il en me voyant en reprendre une chaude.

J' hochais la tête en guise de réponse puis badigeonnais le reste de confiture sur ma crêpe. Il alla vers le tapis d'entrée puis enfonça ses pieds dans ses baskets,

– Ce soir papa rentrera plus tard que d'habitude, toute l'équipe est convoquée en réunion. Rien de grave mais je préfère te prévenir.

J'ai voulu lui parler de mon imprévu de demain, mais je me suis retenue lorsqu'il a tourné sa tête vers moi,

– Tu sais que tu peux inviter des copines à la maison quand je suis pas là. Ça me gêne pas tu le sais Kim-Jia ?

L'innocence de mon père sur son visage me fit comme un coup de poignard dans le cœur. Comment pouvait-il croire que j'avais des amies ? Moi ? Les seules filles qui m'adressaient plus d'un mot étaient celles qui me mettaient la tête dans la cuvette des toilettes.

Je savais bien que c'était ma faute, que je ne lui en parlais pas et que donc il ne pouvait pas s'en douter. Mais le manque de jugement sur mon comportement ou même l'inattention de certains détails, ne me laissais pas indifférente. Les bleus énormes sur mes jambes ne le choquait même plus. Et encore moins les excuses que je lui inventais.

C'était ça le pire.

Je restais un moment immobile devant la porte qui venait de se refermer depuis deux minutes. Les bras ballant, le visage neutre et les yeux fixés sur le carreau de la porte. Ma respiration était calme, les battements de mon cœur se mirent à taper dans mes genoux et dans mes oreilles. Je descendis mon regard à mes pieds nus puis décidais de laisser passer, parce que pour une fois, j'avais envie d'aller en cours. Plus précisément d'aller voir Louisa. Avec un peu de chance, si j'arrivais plus tôt on pourrait aller se balader autour du terrain de basket. Je pris encore une crêpe puis allais m'habiller.

Depuis environ un mois, je ne mangeais pas le matin et cela avait le don d'agacer mon père. Mais aujourd'hui l'appétit m'était revenue.

Après avoir passé le portail électrique de l'école, je découvris Louisa parler avec une fille près des vélos. Je m'avançais vers Louisa, sans écouter la voix dans ma tête qui me disait d'aller courir me cacher dans les toilettes. D'habitude quand j'arrivais un peu avant le début des cours, j'allais m'enfermer dans les toilettes afin de rester hors de la vue des filles. Mais là, Louisa était là et je voulais tellement lui reparler... Lorsque j'arrivais devant elles, Louisa mit fin à sa conversation,

Kim-JiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant