Son rire était grave et gras, sa corpulence assez importante bougeait comme de la gélatine à chaque inspiration rapide. Ses yeux étaient d'un noir intense, son nez était difforme et empiétait sur le début de ses lèvres longues et rugueuses. Son crâne chauve amplifiait la rondeur de son visage harmonieux et disgracieux. L'eau des bains publics laissait s'échapper de la fumée qui cachait légèrement son visage ainsi que son corps nus. La source chaude brûlait sa peau ferme et blanchâtre. Le contraste entre la couleur de sa peau et celle de ses tatouages rouges et noirs lui donnait l'allure d'un Yakuza. Son surnom était le démon jaune aussi appelé Nolan Agma et était connu partout en Corée. Tout comme son ennemi juré.
– Park Moonjin... Il ne grandira jamais. Au lieu de se concentrer sur ses hommes il entraîne sa nièce dans son organisation, déclara-t-il tout en riant bruyamment.
Son fidèle garde du corps lui ne riait pas. Sa cicatrice qui allait de son bas du nez à sa lèvre inférieure avait laissé une belle fente entre ses lèvres. Cela lui donnait une allure froide et dangereuse. Il se rapprocha de son maître, malgré la très haute température de la pièce et ses vêtements chauds, puis fixa les yeux globuleux de son maître,
– Je ne crois pas qu'il fasse cela par envie, Park Moonjin n'est pas bête, il sait pourquoi il le fait. Sans doute pousser par des raisons familiales. Mais ne sous-estimer pas son choix.
– Heo Dong-Won ! Depuis quand tu te permets de défendre ce connard ? De toute façon nous avons l'avantage : Son frère. Maintenant si tu doutes de mon plan changes de camps, proposa-t-il froidement avant de se laisser descendre un peu plus dans l'eau.
– Excusez-moi maître Myung Gil. Il vous reste une heure avant votre réunion avec le maire, expliqua-t-il tout en s'inclinant respectueusement.
Kim Myung Gil leva sa main droite pour indiquer à Hae Don-Won de sortir puis ajouta tout en prenant une cigarette sur le comptoir qui lui servait de dossier,
– Et en partant, appelle les filles, je vais me détendre un peu, ordonna-t-il tout en expirant la fumée de ses poumons noircis.
Une fois avoir passé la porte des vestiaires et le long couloir, Hae Dong-Won alla voir les filles qui attendaient devant l'accueil. Elles portaient des robes très courtes, des décolletés plongeants et des talons hauts. Toutes maquillées comme des actrices porno, aux cheveux colorés et au visage mineur.
Une fois devant les Yongsus qui les gardaient devant l'entrée, Hae Dong-Won s'arrêta face à l'un d'entre eux et lui fit signe de les envoyer. L'homme de plus de cent kilos de muscles comprit aussitôt le message puis attrapa le bras d'une blondinette et la força à avancer vers les bains.
Hae Dong-Won n'avait aucune pitié pour elles. Si elles se trouvaient ici c'était de leur faute. Pas de la sienne. Il n'y avait donc aucune raison pour ressentir une quelconque empathie.
Les autres filles se firent aussi entraîner de force vers les piscines chaudes. La dernière à se faire traîner se retourna à la moitié du chemin pour fixer Hae Dong-Won, son regard implorait la pitié, ses yeux bruns clairs étaient humides, ses lèvres formaient la phrase : Aidez-moi. Ses longs cheveux raides l'obligeait à détourner ses yeux de lui, le Yongsu qui la maintenait lui tira violemment sa tignasse pour rattraper leur retard.
Il regarda les secrétaires au teint terne qui avaient laissé leurs yeux baissés depuis leur arriver. Personne d'autre ne se trouvait dans le hall. Ses mains tiraient son costume avant de se recoiffer doucement. Hae Dong-Won sortit de l'enseigne et attendit devant que l'on rapporte sa voiture.
L'air frais fit descendre sa température corporelle en une seconde. Sa cicatrice commençait à virer au violet, tandis qu'il restait là, sans bouger. Hae Dong-Won savait qu'il allait devoir se renseigner, sur cette fameuse nièce même si elle ne représentait pas une menace, pour l'instant, il savait ce dont était capable une personne cherchant vengeance.
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Kim-Jia
FanfictionKim Jia n'a rien d'une héroïne. Harcelée au lycée, humiliée à longueur de journée, la vie n'avait jamais été un cadeau pour elle. Elle ne savait même pas que le bonheur pouvait exister. Seule contre tous : Un père trop occupé à travailler dans la po...