AVERTISSEMENT AU LECTEUR : L'histoire comporte de nombreux passages explicites (entendez, sexuellement explicites) qui sont généreux en détails et précis dans les termes. Si ce n'est pas ce que vous souhaitez lire, si ce n'est pas votre littérature de prédilection, n'allez pas plus loin et changez de bouquin. Ça vaudra mieux que de jouer les pudibonds et les révoltés. A tous, bonne lecture !
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A peine la voiture arrêtée sur le trottoir que j'en sortis rapidement et embrassai mon père :
"Merci de m'avoir conduite, et désolée que tu aies dû rouler aussi vite sur l'autoroute."
Il m'envoya un sourire amusé, les yeux brillants d'émotion.
"Si j'ai une amende, je la retirerai de ton héritage. Allez, dépêche-toi ou ça n'aura servi à rien."
Je me saisis de ma valise et courus à toute vitesse à travers la gare. Heureusement, le train était toujours à quai. Rassurée, je ralentis doucement mon allure et repris mon souffle. C'était le dernier départ de la journée pour Paris. Si je ne l'avais pas eu, j'aurais dû demander à mon père de me conduire jusqu'à la capitale. Lui qui râlait déjà de me déposer à la gare n'aurait pas été ravi. Mon père est de ce genre d'ours grognon qu'il faut savoir amadouer avec du miel et ce n'est même pas toujours simple. Je sortis mon ticket de train et le compostai à la borne jaune avant de traîner ma valise vers la première rame. Je commençai à chercher la voiture quatre sur le plan du train quand la sonnerie de départ retentit. Ni une ni deux, je montai précipitamment dans le train. Les portes se refermèrent derrière moi. Tant pis si ce n'était pas la voiture, au moins, j'étais à bord. C'était le principal.
En levant les yeux au-dessus des portes à l'entrée de la voiture, je remarquai que j'étais en voiture 10. Il me faudrait donc traverser six voitures, valise à la main et sac sur l'épaule. Je m'imaginais déambulant entre les rangées de sièges, bousculant les passagers avec mes bagages et m'excusant mille fois. Pour moi qui détestais déranger, ce ne serait pas une partie de plaisir. Mais rester une heure debout ou assise sur un strapontin étroit dans ce petit espace entre la porte et les toilettes, je refusai. Déterminée, j'ajustai donc mon sac à main sur mon épaule et appuyai sur le bouton qui enclencha l'ouverture de la porte de la voiture 8.
Heureusement, mes angoisses s'estompèrent rapidement puisque le train était quasiment vide. Il n'y avait pas plus de dix personnes par voiture, toutes assises côté fenêtre, si bien que j'arrivais rapidement au sas de séparation des voitures 2 et 3 sans avoir bousculé quiconque. Bonne élève, je rangeais ma valise dans le compartiment à bagages et me dirigeais vers la place 74. Il n'y avait que deux personnes dans la voiture 2. La première était une femme d'âge mûr qui dormait, la tête contre la fenêtre du train. La seconde était un homme un peu plus âgé que moi, écouteurs vissés sur les oreilles et regard fixé sur son écran d'ordinateur. Il était assis à la place 73, celle juste en face de la mienne. Sans réfléchir, je m'asseyais à la place qui m'étais destinée et soufflai de soulagement d'y être enfin parvenue.
C'est alors que l'homme, sans même relever la tête, me lança sur un ton sec :
_ Pourriez-vous vous asseoir ailleurs ? La voiture est vide.
Perplexe et trop fatiguée pour protester de tant d'inamabilité, je me levais et choisis un siège un peu plus loin dans un carré de quatre places, de sorte que je pouvais désormais étendre mes jambes et éparpiller mes affaires à mon aise. Quel toupet quand même ! Même si j'appréciai finalement d'être tranquille et de profiter de ce train quasiment vide, la façon dont cet homme m'avait parlé me laissait perplexe. Les parisiens n'ont vraiment aucune éducation.
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Tentations parisiennes
RomanceLouise arrive à Paris pour terminer ses études de droit. Dans le train qui l'amène à la capitale pour sa nouvelle vie, elle rencontre un homme séduisant avec qui elle échange quelques mots et un trajet en taxi pour la ramener chez elle. Le lendemain...