Chapitre 41

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Amélie m'attendait, debout les bras croisés sur la terrasse et l'air de celle qui s'ennuyait profondément. Je m'approchais d'elle en silence et la pinçai à la taille. Elle sursauta, rit quand elle s'aperçut que c'était moi la fautive et me prit dans ses bras. Je me reculai alors pour lui présenter Céleste. J'ajoutai que c'était la sœur de Gabrielle et Amélie plissa son nez.

_ Je me suis mal exprimée : c'est la sœur gentille de Gabrielle, précisai-je.

Nous gloussâmes toutes les trois et j'attrapai deux coupes sur le plateau d'un serveur pour servir Céleste et moi et trinquer avec Amélie qui en avait déjà une en main. Après avoir fait un rapide résumé à Céleste - tout en gardant pour moi les connexions avec Léopold -, je demandai à Amélie comment s'était passée sa dernière heure. Elle rougit et j'eus là l'essentiel de ma réponse.

_ Cet homme est endurant ...

Nous gloussâmes encore et elle poursuivit.

_ On l'a fait trois fois : deux fois à l'arrière de la berline et une fois à l'avant. C'est un très bon coup, je le recommande vivement ! Mais je ne peux malheureusement pas en dire plus puisqu'on s'est aussitôt sautés dessus et qu'on ne s'est pas parlés sur le chemin du retour.

Quel numéro elle faisait ! Je me croyais aventurière avec Léopold mais elle dépassait tous les records. Céleste intervint alors :

_ Si tu le recommandes vivement, moi je ne dis pas non pour essayer ... Après tout, on ne peut pas donner d'avis tant qu'on n'a pas goûté.

Nous rîmes tellement fort que les groupes autour de nous se retournèrent. Ce n'était de toute évidence pas la bonne façon de se tenir à un mariage de ce standing puisqu'on nous faisait de gros yeux condescendants.

_ Au fait Louise, tu connais Gaby ? J'ai eu cette impression quand on l'a croisée tout à l'heure dans les escaliers.

C'était maintenant que ça se jouait : est-ce que je la considérais comme une vraie amie ou est-ce que je lui mentais ? Il fallait se décider vite. Je ne voulais pas tout divulguer si, au final, elle n'était pas si éloignée que ça de sa famille. Et si elle allait tout leur raconter ? Ça ficherait tout en l'air et Léopold avait besoin de temps pour sécuriser son entourage. Mais Céleste me faisait tellement rire et elle s'entendait bien avec Amélie. Cela promettait de belles soirées à côté desquelles je trouvais dommage de passer. Je la regardais droit dans les yeux.

_ Tu me promets de garder cela pour toi ?

Elle eut l'air de me trouver bien mystérieuse mais hocha la tête de haut en bas.

_ Alors voilà.

Et je lui racontais tout, aidée parfois par Amélie pour les détails que j'oubliais. Cela mit une bonne trentaine de minutes car elle paraissait vivement intéressée et nous demandait sans cesse des précisions. Quand j'eus fini et que j'attendais une réponse rassurante de Céleste pour me confirmer que j'avais eu raison de lui faire confiance, je sentis une main sur ma taille. Je me retournai : c'était Léopold.

_ Tu viens avec moi ?

Il me souriait mais son sourire s'effaça quand il aperçut que je discutais avec Céleste. Il fronça les sourcils et je m'apprêtais à lui répondre quand Céleste tendit sa main vers lui :

_ Bonjour Léopold. Je suis la sœur de Gabrielle mais je ne ressemble ni à Gabrielle ni à mon père. Laisse-moi ma chance.

Il lui serra chaleureusement sa main en la saluant, et me regarda en inclinant la tête vers l'intérieur.

Nous traversâmes la salle de réception en zigzagant entre les tables et il nous enferma dans le petit salon. Dès le loquet verrouillé, il prit mon visage à pleines mains et m'embrassa. Il avait la bouche chaude et les lèvres voraces. Il enfouit sa tête dans mon cou, je le sentis respirer mes cheveux et mon odeur.

_ Je n'en peux plus, Louise, je n'en peux plus de te voir si peu.

Je le serrais un peu plus fort contre moi, puis ouvrit le bouton de sa veste de costume avec mon doigt. J'avais envie de jouer avec lui. Je modulais un peu ma voix et posai l'index sur sa ceinture.

_ Vous êtes très chic aujourd'hui monsieur, mais il y a des normes à respecter et j'ai besoin de vérifier toute votre tenue. Il va falloir vous déshabiller.

Il s'empara d'un coup de mes mains et me les tendit au-dessus de la tête, puis il glissa les siennes le long de mon corps, de ma gorge au bas de mes fesses où il s'arrêta longuement pour caresser leur rebondi. Le contact de la soie de la robe sur ma peau décuplait l'excitation que me procurait son geste. Il recueillit mon visage entre ses mains et colla son front au mien.

_ Je ne peux pas, pas maintenant. Je suis attendu et déjà en retard pour les fameuses photos de groupe dans le jardin. C'est juste que je ne pouvais pas attendre pour te dire bonjour, mais je dois y retourner.

Je plissai le nez en guise de désapprobation. Il se rattrapa immédiatement.

_ J'ai dit que je n'étais pas disponible maintenant, je n'ai pas dit que je ne l'étais pas du tout. Veux-tu bien me retrouver dans la suite nuptiale après le plat ? Je n'ai jamais aimé le fromage.

Sans vraiment oser mais en osant tout de même, j'approchais la bouche de son oreille et murmurai :

_ D'accord. Et toi veux-tu bien redevenir le Léopold sauvage qui m'a fait succomber ?

Une lueur d'excitation brilla dans son regard et il ne put réprimer un sourire espiègle qui laissait envisager avec délice tout ce qu'il prévoyait déjà de me faire dans la suite nuptiale. Avant de déverrouiller le petit salon, il me répondit :

_ Compte là-dessus. Tu es vraiment parfaite.

Tentations parisiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant