Chapitre 24

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Léopold était assis sur les draps, le dos contre la tête de lit et les jambes croisées l'une sur l'autre. Il était encore en costume. Il me souriait. J'avais été surprise par sa présence mais mon corps ne fut pas soumis à l'excitation qui d'habitude l'habitait dès que je me retrouvais dans la même pièce que Léopold. Il était tard, j'étais fatiguée et il n'était plus le Léopold que j'avais aimé. Il n'avait été rien qu'un salaud tout au long de la journée. Je voulais juste qu'il s'en aille.

_ Oh Léopold, non, pitié. Je n'en peux plus, je suis épuisée, je ne veux plus me battre avec toi ce soir.

Il se leva du lit et s'approcha avec douceur.

_ C'est toi qui as commencé, Louise.

_ Moi ? Mais c'est toi qui as dragué Amélie, devant moi en plus, c'est toi qui l'as laissée te ... te ... tu sais bien.

_ J'ai flirté avec elle quand je t'ai entendue rire avec Marcus et je l'ai laissée faire parce que j'étais très en colère de t'avoir entendue prendre ton pied avec lui.

_ Quoi ?

Je compris alors. J'avais joué la comédie toute la journée pour faire revenir Léopold à moi et je n'avais réussi qu'à l'éloigner. Je passais une main sur sa joue.

_ J'étais seule dans ma chambre quand j'ai ri et j'étais seule aussi quand j'ai simulé l'orgasme. Marcus ne m'a pas touchée, ni personne d'autre d'ailleurs. Je ... je savais que tu entendais tout depuis ta chambre et je voulais te faire réagir, je voulais te rendre jaloux. J'ai tout raté. Ou plutôt, j'ai trop bien réussi.

Léopold me serra contre lui.

_ Oh, Louise ... Qu'avons-nous fait ?

Il me regarda et je lus dans ses yeux noirs de la bienveillance, et peut-être un peu d'excuses. Il déposa un baiser sur mon front.

_ Tu veux que je te laisse ? Tu as l'air épuisé.

J'hochai la tête. Je me sentais m'écrouler un peu plus chaque seconde.

_ Bonne nuit Louise.

Léopold retourna dans sa chambre. En me déplaçant vers mon lit, je me rendis alors compte que j'étais totalement nue.

J'avais ôté ma robe de soirée dans la chambre et j'étais entrée nue dans le bain, en prévoyant d'enfiler mon pyjama juste avant de me glisser dans le lit. J'avais donc été nue face à lui quand nous nous étions parlés. Il m'avait vue nue et je ne m'étais rendue compte de rien.

Épuisée, je ne m'en inquiétais pas davantage. Je m'allongeais aussitôt et ne me souvins plus d'aucune pensée ensuite, si bien que j'ai dû m'endormir immédiatement.

C'est la lumière du jour qui me réveilla le lendemain. Je n'avais pas pensé à fermer les rideaux la veille et dès sept heures du matin, les rayons du soleil importèrent leur luminosité dans ma chambre. Je me sentais reposée et ne cherchai pas à me rendormir. Après avoir paressé quelques minutes encore, j'avançai vers la fenêtre : le paysage était splendide, la campagne s'étendant à des kilomètres à la ronde et le soleil brillant comme un matin de juillet. Contrairement aux émotions qui m'avaient animée la veille, je me sentais désormais apaisée. Le sommeil, le bain et la discussion tardive avec Léopold y étaient probablement pour quelque chose dans mon bien-être. Je voulais savoir si Léopold était réveillé et je collai mon oreille contre la porte communicante : rien.

J'avais remarqué la veille au soir qu'il ne l'avait pas verrouillée en la refermant derrière lui. Était-ce une invitation ? Mais s'il était avec Amélie ? Il n'y avait qu'une façon d'en avoir le cœur net. Au moins, s'il était avec elle, je serais fixée. Je poussais doucement la porte, de peur qu'elle grince, et entrai dans la chambre de Léopold. Elle était plongée dans le noir et sentait le mâle qui avait dormi profondément. Dans le lit, Léopold. Seul. Nu. Son corps large et musclé étendu sur le ventre en plein milieu. Mon Dieu qu'il était beau. L'excitation tendit immédiatement mon ventre.

Tentations parisiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant