Chapitre 19

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Quand nous arrivâmes à l'hôtel où était organisé la première phase du concours, nous fûmes surprises par la beauté des lieux. C'était une immense bâtisse très moderne. Il n'y avait pas de murs extérieurs : la façade était composée entièrement de baies vitrées. Nous avançâmes vers la réception et Amélie demanda notre chambre.

_ Vous avez les chambres 44 à 46 au quatrième étage.

_ Très bien. Pourriez-vous nous donner les clefs de deux chambres adjacentes et laisser la troisième clef ici ? Je suis accompagnée par un professeur qui ne devrait plus tarder à arriver.

_ Monsieur Humbert est déjà dans sa chambre. Il m'a demandé de vous donner la chambre 44, dont voici la clef, et d'attribuer la chambre 46 à Louise, j'imagine que c'est vous ?

Je me saisis du trousseau et nous montâmes dans nos chambres. C'était deux pièces absolument identiques, avec un grand lit au centre, une salle de bain avec une baignoire, et une vue dégagée sur la campagne. La seule différence, c'est qu'il y avait une porte dans ma chambre qui n'était pas dans celle d'Amélie : c'était une porte communicante avec la chambre 45.

Évidemment.

Si Léopold avait voulu choisir l'attribution des chambres, c'est qu'il y avait bien une raison et je la comprenais maintenant. Cette porte communicante nous permettrait de nous rejoindre en toute discrétion. Pour l'instant, je décidai de verrouillai cette porte. Je ne connaissais pas le programme de notre journée et je ne voulais pas que Léopold entre dans ma chambre si Amélie y était déjà avec moi.

Quelques minutes après que j'eusse fini de ranger mes affaires dans la penderie, Amélie frappa à ma porte.

_ Je pense qu'il faut qu'on aille voir Humbert, il m'a dit qu'il fallait que l'on continue à réviser aujourd'hui.

_ Il vaut mieux que je vous laisse à deux.

_ Oui, je pense. Et je me suis dit que tu pourrais peut-être te balader dans l'hôtel, voir si tu ne tomberais pas sur Marcus Aubert, par hasard bien sûr ?

Cette fille était incorrigible. J'haussais les épaules. Tout valait mieux que de me retrouver avec Léopold et Amélie dans une même pièce, ne sachant comment me comporter avec les deux en même temps.

_ Tu ne voudrais pas te maquiller un peu ?

Je m'étais trompée en programmant mon réveil la veille au soir et j'avais eu quelques soucis de timing le matin-même, de sorte que j'avais fait l'impasse sur le mascara et le fond de teint. Je réparai l'oubli. En sortant de ma chambre, je m'apprêtai à descendre immédiatement vers le hall de l'hôtel mais Amélie me retint.

_ Attends, viens dire bonjour quand même. C'est super malpoli sinon.

Quand Léopold ouvrit la porte, je respirai profondément pour rester impassible. Il était aussi beau que d'habitude, aussi élégant. Il s'écarta pour nous laisser passer mais je restai dans le couloir. En voyant que je n'entrai pas, il m'interrogea du regard et Amélie se chargea de lui expliquer notre plan pour corrompre le candidat concurrent. Jamais je n'aurais avoué à un professeur que j'utilisais mon amie pour essayer de réussir une sorte d'examen, mais cela ne sembla pas la refroidir. Elle était comme toujours très directe. Je pensais que Léopold allait me faire une remarque ou dire que c'était une mauvaise idée. Il commença à plisser les yeux mais finalement lui sourit :

_ C'est une très bonne idée. Comme ça nous serons tranquilles tous les deux.

Puis il me referma la porte au nez.

J'étais estomaquée. Jamais je n'aurais cru qu'il trouve une très bonne idée le fait que j'aille draguer un autre mec. Cela me donna encore plus envie d'aller trouver Marcus Aubert et de lui rentrer dedans. Mon but n'était plus de l'amener à confession de son projet de plaidoirie pour le lendemain : mon but était clairement de flirter avec lui pour rendre jaloux Léopold.

Tentations parisiennesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant