Chapitre 24

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Je ne sentais plus rien. Enfin, si, je sentais quelque chose. L'engourdissement de mes membres, la douleur dans tout mon corps et une force qui pressait ma main. Je n'arrivai pas à ouvrir les yeux ou à entrouvrir mes lèvres, pour que quelques mots puissent sortir de ma bouche. Je suis vivante. Dans l'immédiat, c'était ce que je voulais dire. Mais je n'y arrivai pas.

Tout ce qui était autour de moi était flou : je ne voyais rien, je n'entendais rien. À part cette pression sur ma main. Je me concentrai dessus. Peu à peu, je commençais à reconnaître des bandages, ou du moins crus, sur cette main, ce n'était pas désagréable.

Dazai. Il était là. Il me serrait la main. Savait-il que j'étais en vie ? J'aurais voulu lui crier que je l'étais, que tout allait bien. Mais je ne pouvais rien faire. Peut-être que j'avais forcé un peu, durant ce combat.

Je sentais à présent des étranges vibrations et un bruit de moteur. Un avion ? Un hélicoptère ? Pourquoi j'étais dans un avion ou hélicoptère ?

Ah oui... Il avait dit qu'il m'emmènerait voir Yosano, pour qu'elle me soigne. Étant sur une autre île de l'archipel japonaise, le moyen de retourner à Yokohama le plus rapidement possible, devait être la voie des airs.

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De longues minutes étaient passées. Enfin, je crois. Mais j'étais sûre que l'on allait pas tarder à arriver au sol, l'engin se penchant légèrement vers l'avant. La descente commença. On avait dû me mettre une sorte de ceinture, pour que je ne tombe pas. La main était toujours là. Il était sur un siège spécial ou n'avait-il pas, tout simplement, de ceinture ? Je ne sais pas.

Les vrombissements de l'appareil s'arrêtèrent. On bougea mon corps. Je ne sais pas où ils m'emmenaient. J'espèrais juste que je n'y allais pas y retourner. Cet endroit maudit....

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-N°1906-152905. Super pouvoir détecté comme dangereux. Isolement. Aucune visite autorisée.

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Je secouai la tête. Enfin, intérieurement. Je n'arrivai pas à bouger le moindre doigt. Je ne voulais plus y penser.

J'essayais de rester calme, malgré la peur qui faisait un noeud dans mon ventre. Et si...? Non, ils m'emmenaient voir Yosano. Il me l'avait dit. Il me l'avait promis.

J'attendais donc pendant de longues minutes interminables.

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Ils s'arrêtent brusquement. On était arrivés ? Ou Yosano avait fait le déplacement exprès pour moi ?

Des voix commencèrent à parler. Je ne distingais pas ce qu'elles disaient. Mais en soi, c'était une bonne nouvelle : j'arrivais à entendre.

Je sentis une main sur mon corps.

Puis, plus rien.

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-......zai....peut......plus.....tinuer.........supportera..........aine......fois....

-.....ais......c......aute.....mbat.....gereux.......minel.......user......cité......

L'autre voix s'énerva.

-......as.....raison.......venir......mochée.....fail......mourir !

-.......mai.....sauvée....viva....

-.....sa....moi....rait..morte !

Les voix arrêtèrent de parler. Des bruits de pas se firent entendre, ainsi qu'une porte.

J'avais toujours ce sentiment d'engourdissement. Je n'avais plus mal et j'entendais à peu près comme avant. Une personne s'approcha de moi. J'entendis un barreau grincer. Peut-être que cette personne avait mis sa main sur le lit. Alors.... J'étais à l'infirmerie de l'agence ?

-(T/p)... murmura une voix, tout doucement

Le voix bougea encore, et s'assit. J'entendis les pieds d'une chaise bouger. Des mains prirent délicatement ma main droite et la portèrent à une tête. Cette personne semblait se soucier de moi.

Je sentis que j'avais assez de force pour prononcer quelques mots. J'ouvris les yeux.

-...je....suis......là.....

Elle se redressa aussitôt et lâcha ma main. Elle se mit debout et était en train de se ruer vers la porte. J'attrapais un bout de son manteau.

-.....reste....s'il....te....plait....

Elle s'arrêta, sûrement surprise par ma demande. Puis, elle me sourit et retourna sur sa chaise. Enfin, il, pas elle.

C'était un homme.

C'était Dazai.

-Tu veux quelque chose ?

Je refusais en tournant ma tête de gauche à droite.

-Je vois.... Tu veux que j'appelle Yosano ?

Je déclinais sa proposition encore une fois.

-Tu sais, tu n'as pas tenu ta promesse...

Je lui fis de grands yeux ronds, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire.

-Tu sais... Notre double suicide...

Si j'avais pu, j'aurais mis ma main devant ma tête.

-Mais, ne t'inquiète pas ! On le fera plus tard, quand tu seras de nouveau sur pied.

J'aurais voulu lui montrer mon exaspération. Mais bon... Pour l'instant, je ne pouvais pas et je ne voulais pas lui gâcher sa bonne humeur de me savoir en vie. Enfin... J'espère qu'il était content que je sois en vie ! Sûrement, car il va pouvoir réaliser son rêve de se suicider avec une jolie fille... Se suicider ? Avec une jolie fille ? J'étais une jolie fille à ses yeux ? Je commençais à rougir.

-(T/p)-chan ? Ça va ? Tu es toute rouge... J'appelle Yosano.

Je l'arrêtai difficilement, avec mon bras. Il resta seul, avec moi. Il soupira.

-Comme tu veux... Mais sache qu'elle va encore crier sur moi, si je te ramène encore une fois dans le même état.

-.....pas...de.....prochaine......fois..... articulai-je

Je commençais à respirer avec difficulté. Je voulus me lever, mais tout devint trouble et je retombais dans les vapes.

-(T/p) !

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Je réussis à ouvrir les yeux rapidement, cette fois-ci. Mais je faillis faire une crise en me levant sur mon lit. Une dizaine de paire d'œil me scrutait. Je reconnus facilement mes collègues de l'agence : Atsushi, Kyoka, Tanizaki, Naomi, Kenji, Kunikida, Yosano et Dazai. Même Ranpo était présent, en train de manger ses sucreries.

-Elle est enfin réveillée !

-Je vous l'avait dit, non ?

-(T/p), tu vas bien ?

-Tu sais tout le travail qu'on a eu en plus, à cause de toi ?!

-Je t'ai guérie, mais ne reviens plus me voir dans cet état.

Leurs questions qui fusaient dans tous les sens me donnaient le tournis.

-Ok, stop ! On arrête ! Elle est fatiguée, elle a besoin de repos.

Dazai poussa tout le monde dehors. Puis, il ferma la porte à clé. Il se tourna vers moi.

-Le gouvernement n'est pas très content...

-Pourtant, j'ai respecté leurs règles.

-Je sais. Mais ils sont aussi contents d'avoir pu retrouver un criminel qui s'était enfui de sa prison. Et, ajouta-t-il, ils seraient prêts à assouplir leurs conditions...

-Vraiment ?

-Oui. Justement, le patron veut te voir.

Dazai X reader [Ancienne Version] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant