Chapitre 12

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AARON


De retour à la villa depuis quelques heures déjà, je me suis enfermé dans la salle de sport pour évacuer. Troisième personne que je bute sur un court laps de temps et mes nuits sont bien trop courtes depuis.

« Ce n'est ni la première, ni la dernière que ça t'arrive. Prends sur toi, mon fils. »

Les paroles de mon père me reviennent et même si elles pourraient me soutenir en temps normal, cette fois elles n'ont aucuns effets.

Parce que ce n'est pas tuer le problème.

« Ce qui est de Mia, laisse lui le temps de digérer cette histoire, certaines personnes acceptent plus difficilement la mort que d'autres. »
Ouais je lui ai tout raconté comme un putain d'ado boutonneux mais je n'avais pas le choix. Il m'a promis de ne rien dire à ma mère qui deviendrait hystérique.

Je tape plus fort sur ce sac quand pour la dixième fois de la journée, ses paroles et mes actes me reviennent en pleine face avec une personne en plus ce soir. J'ai l'impression qu'un vide ma creusé les entrailles et que chaque personne a qui j'enlève la vie part avec un putain morceau de moi. Je m'arrête de frapper le sac quand je remarque que j'ai oublié mes gants et que mes phalanges sont désormais marquées.

Je me dirige vers la table où sont posés ces derniers mais l'écran de mon téléphone s'allume.

Maman;
« N'oublie pas, dans cinq jours vous devrez être là, surtout toi. Je veux voir mon fils. Je t'aime.»

Je lui réponds et re dépose mon téléphone, la nuit est presque terminée et je n'ai absolument pas dormi, la vérité c'est que la seule chose qui me permets de dormir quelques heures ces derniers temps c'est de fumer et je m'imagine pendu si ma mère ou mon père l'apprenait. C'est juste passager, juste pour éviter de perdre pieds...

Je retourne m'acharner sur ce sac et comme si elle avait un pouvoir spéciale sur moi sa voix résonne dans ma tête comme un putain d'écho.

« Tu salis mon âme »

Et comme chaque soir, taper sur ce sac ne suffit plus et ma haine me fait retourner l'entièreté du sous sol. J'ai sombré bien trop rapidement dans les abysses et personne n'a eu le temps de me tenir la tête hors de l'eau, non. La seule personne qui était capable de faire ça ma elle même noyé.




MIA

Le jour avant le départ.

Je pianote sur mon téléphone depuis maintenant dix minutes suppliant Jaden de m'accompagner au chalet sans avoir l'autre dans les pattes...
Je souris enfin et d'un immense soulagement je me lève pour préparer ma valise. De bonne humeur, je commence à assembler mes affaires en m'imaginant déjà annoncer à mes parents que mes examens étaient d'une simplicité sans nom. Je plie mes pulls, change au moins cinq fois d'avis avant de réussir à boucler ma valise. Je range les dernières babioles traînant dans ma chambre pour qu'elle reste un minimum rangée quand Abby déboule dans la chambre.

-Oh tu t'en vas ? Dit-elle d'une moue triste.
-Tu as oubliée ? Je vais avec mes parents au chalet. Dis-je.
-Oh non! Dit elle dramatiquement. Je ne veux pas rester ici pendant pendant...
-sept ou dix. Dis-je pour combler sa phrase.

Elle mime un évanouissement, puis une convulsion. Digne d'un film indien... Abby et moi n'avons jamais été aussi proches que ce dernier mois, elle n'a pas beaucoup été chez elle et n'ayant plus James dans ma vie, j'ai eu beaucoup de temps vide qu'elle a merveilleusement bien comblée, comme si elle savait que j'étais mal mais elle ne m'a jamais rien dit et je la remercie secrètement pour ça.

Your life in my hands ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant