Chapitre 15

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AARON



Elle me regarde ahurie après ce que je viens de dire, mais maintenant je sais qu'elle est vraiment en colère. Elle se débat une fois gentiment pensant que je vais me pousser mais je bronche pas. La fois d'après et un peu plus violente mais je ne réagis toujours pas, scrutant son visage qui perds des couleurs. La fois suivante, elle manque de donner un coup de genou dans mes parties intimes, je me décale rapidement et rate donc sa cible. Elle profite que je me décale pour me pousser, je recule quelques pas et elle me pousse plusieurs fois donnant toute sa force.

Ça m'agace et j'attrape son visage en coupe et la pousse contre le mur.

-Arrête ça. Dis-je.
Elle me regarde de travers et mord ma main me faisant la lâcher brusquement. Elle me saute dessus et nous nous écroulons à terre elle au dessus de moi mais il ne me faut pas longtemps avec d'échanger.
-Encore bloquée. Dis-je sournoisement.

Elle lâche râle de rage et fini par laisser tomber en relâchant sa tête contre le sol.
-Je te déteste. Dit-elle.
Je cache un sourire, me sentant soudain plus détendu. Elle me regarde et fini par détourner le regard en souriant discrètement, gênée.

-On dirait pas pourtant. Dis-je.

-Je suis une bonne comédienne.
Je roule des yeux et cette fois je me relève la laissant parterre avant de quitter sa chambre, si les choses peuvent avoir un semblant d'apaisement jusque la fin des vacances, ça sera parfait.

Même si cette fille est une vraie garce, je ne peux pas mentir en disant que je ne l'aime plus. Et je ne peux pas me voiler la face en disant que je la regarde de la même manière que quand nous étions petits.
C'est bien le problème. Je n'aurais jamais la place d'aimer quelqu'un normalement, rien qu'en étant mon amie elle m'a fait perdre mon sang froid plus d'une fois, si elle avait été plus ça aurait causer ma perte.

Mais elle est quand même vraiment belle.
Et vachement bien foutue...

Je frotte mon visage énergiquement en essayant d'oublier cette pensée. Non mais ça doit être le printemps qui arrive. Je fonce sous la douche et même si c'est de l'eau froide qu'il me faudrait pour rafraîchir mes idées, je laisse couler la chaude.

Une fois de retour dans mon lit on toque et cette fois ci je n'ai pas le temps de répondre que Jaden déboule.
-Mec les parents sont grave énervés. Dit-il.
-Sur quoi? Et qu'est-ce que ça peut faire ? On a plus dix ans je te rappelle.
-Je te jure, toute la journée ils ont parlé de Mia et toi, je me suis tirer boire un verre tellement j'en pouvais plus et quand je suis rentré Mia discutait avec eux!

Je me lève d'un bond près à descendre, il est hors de question de prendre le risque qu'elle parle de moi sans que je ne sois là.
-De quoi parlaient t'ils ? Dis-je.
-J'en sais rien, tu veux qu'on?

Je ne l'écoute plus et descends, quand j'arrive les bouches se ferment et je sers les poings comprenant le sujet de discussion. Jaden arrive derrière moi et prend place sur un divan.

-Je peux me joindre à votre réunion? Dis-je en me laissant tomber sur un canapé.
Tout le monde me fixe mais personne ne reprends un sujet de conversation, au moins pour faire semblant.

-Nous parlions de James. Dit la mère de Mia.

Je me redresse voulant en savoir plus, pourquoi est-ce que cet enfoiré est encore au sujet du jour.
-Pourquoi tu ne t'es pas défendue ? Reprend méchamment son père.
-Je n'ai jamais osé...Dit-elle en jouant avec ses mains, la tête baissée sur celles-ci.

Sa voix semble lointaine et triste, même si aucunes larmes ne dégoulinent sur son visage sa voix elle est enrouée.

-Comment est-ce que tu as osé le quitter, si on peut dire ça, alors ? Dit mon père.
Elle le regarde puis ajoute;
-C'est je suppose...Grâce à votre fils. Dit-elle comme si je n'étais pas là.

Les adultes se tournent vers moi, je sens Jaden me fixer également mais là je n'arrive pas dégager mon regard de Mia. Quand ses yeux bruns brillants croisent mon regard, je regarde l'extérieur pour l'inviter à me suivre dehors. Je me lève et exécute, une fois dehors depuis quelques secondes j'entends la neige craquer derrière moi.
-Tu voulais me parler. Déclare t'elle.

Je me retourne vers elle et j'en oublie pourquoi je l'ai faite venir.
-J'en sais rien...Dis-je.
Elle pince ses lèvres et détourne le regard, ça me démange. Je veux qu'elle me regarde, je me rapproche et dépose ma main sur sa joue pour l'obliger à me regarder, je prie intérieurement pour qu'elle ne se dégage pas de ma main.
-À quoi tu joues? Toute à l'heure tu me souffles de dégager et maintenant tu me prends presque dans tes bras...Dit-elle d'une voix qui se voulait tranchante mais qui est plutôt chevrotante.

-Ça me fait chier de t'imaginer aux bras de ce chien. Dis-je sans raisons.
-Ouais bah tu l'as tué alors crois-moi, ça n'arrivera plus.
-Tant mieux. Dis-je en souriant. Elle me regarde choquée, mais mon expression faciale l'oblige à sourire un instant, même si elle se reprend de suite.
-Tu n'imagines pas à quel point je ne voulais pas en arriver là Mia, mais te protéger de n'importe quelle manière restera ma priorité. Dis-je en retournant à l'intérieur.



MIA


Assise dans le salon, quand je suis rentrée Aaron avait disparu et plus personne ne m'a posé de questions. Je regarde l'horloge qui affiche déjà 23h34 je baille et je comprends qu'il est tant que je rejoigne mon lit. Je dis bonne nuit à tout le monde et disparaît à l'étage, je m'arrête devant sa porte fermée. Je me demande si il y est? Ou si il est encore parti je ne sais où. Je chasse ses idées de ma tête mais une fois le pied posé dans ma chambre je me précipite curieusement près de la fenêtre et vais sur le balcon. Je ne suis pas surprise de le trouver appuyé contre ce dernier. Il fume, encore, je me demande pourquoi est-ce qu'il fume autant ? Il n'a jamais été intéressé par ça sauf en soirée de temps en temps...

-Tu devrais rentrer. Claque t'il. Ce qui me sors de mes pensées.
-Non j'ai envie de fumer aussi. Déclarais je.
-Je ne vois pas pourquoi je partagerais ? Répond t'il.

Je regarde son nombre ainsi que le point rouge dans l'obscurité. L'ambiance est calme, l'air est plus doux que ces derniers jours, l'hiver laissera place bientôt au printemps. Un espèce de muret sépare nos balcons, j'hésite un long moment. Je n'arrive pas à résonner mon cœur qui me dit de passer cette étape.

Je finis par écouter mon cœur, sentant ce dernier se presser si fort qu'il en devenait douloureux. Je passe de l'autre côté et une fois à son niveau il pivote vers moi. Seuls ses traits et sa mèche de cheveux tombant sur son front se laisse apercevoir. Nous ne sommes qu'à quelques mètres l'un de l'autre pourtant j'ai l'impression que des kilomètres nous séparent. Comment as t'ont pu détruire notre relation en si peu de temps?
-Qu'est-ce que tu veux ? Dit-il.

Je ne réponds pas, sachant ce que je veux mais j'ai l'impression que j'y arriverais jamais. Il s'impatiente et je sens que si je ne prends pas une décision le calme s'en ira vite. Je m'avance vers lui et enroule mes bras autour de son cou. Il reste un moment interminable sans bouger, les bras le long du corps. Mais il finit par enrouler vigoureusement ses bras autour de ma taille et j'ai l'impression de mieux respirer à l'instant où ses mains froides rentrent en contact avec ma peau. Son souffle chaud dans ma nuque, je suis littéralement sur la pointe des pieds pour arriver à poser ma tête sur son épaule.

Nous ne disons rien, laissant comme seul bruit les branches d'arbres s'entrechoquer avec le vent. Je ne sais pas depuis combien de temps nous sommes comme ça mais à contre cœur je me laisse retomber pour que mes pieds se remettent à plat, malgré ça, il garde ses mains fermement contre moi, m'incitant à poser ma tête contre ses pectoraux, entendant son cœur pomper dans sa poitrine.

-Ton cœur bat vite...Dis-je en pensant à voix haute.
-Ouais, ça doit être à cause de la fumette. Dit-il. Alors que je l'entends sourire.

Il resserre notre étreinte et passe une main en dessous de mes jambes pour rentrer dans sa chambre. Il me repose et ferme la fenêtre avant de me contourner et s'allonger dans son lit alors qu'il tapote la place à côté de lui. Je sens mes joues chauffées et je ne sais tout à coup pas si c'est une bonne idée... Mais je ne veux pas briser ce calme que nous n'avons plus eu depuis bien longtemps alors je le rejoins et me faufile dans ses bras.

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