Chapitre 27 - Flash-back

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* Point de vue d'Ethan *



Ca fait littéralement quinze jours que je ne dors plus. Depuis le soir où les Foster sont venus pour Noël, je ne trouve plus le sommeil, je rumine sans cesse ma haine contre mes parents, les siens, et Théodore. Ils ont tout gâché. C'est insupportable d'être loin de Sam aussi longtemps, de ne pas pouvoir la serrer dans mes bras, l'embrasser, lui dire à quel point je l'aime... Je donnerais tout pour la revoir, juste une fois, si seulement nos parents nous laissaient au moins ça.

En plus, le comble pour m'énerver, je ne suis pas retourné au lycée pour la rentrée ; le rectorat a souhaité me rencontrer pour mettre au point les dernières formalités concernant le départ proche de Catherine - Mme Loisel - et donc, par conséquent, mon futur poste de professeur. J'ai donc dû effectuer un voyage de dix-sept heures jusqu'à la capitale, et j'y suis resté trois jours, puis rebelote : dix-sept heures dans le sens inverse ! Et là, évidemment, on est en week-end, donc je ne peux toujours pas voir Sam ! Non, au lieu de ça, je dois supporter mon ex ! D'ailleurs on a eu une petite discussion avec elle et mon frère, le lendemain de cette soirée catastrophique. J'ai profité que mes parents soient partis aux courses pour les confronter. Ca n'a pas donné grand-chose, ils se sont braqués et m'ont insulté, ces deux abrutis ! 

Qui plus est, ça risque d'être compliqué de voir Samantha souvent au lycée, puisqu'elle ne fait plus partie du club de théâtre... ça ne me donne même plus envie d'enseigner... Comment pourrais-je assumer mon rôle, encourager ces jeunes à devenir de bons comédiens, en sachant pertinemment qu'il y en a une dans ce bahut, qui rêve de devenir actrice, de vivre de sa passion, et qui en est privée ?

_ 'Than ! Tu préfères manger pizza ou japonais ? me demande Cassandre du fond de la cuisine, me sortant momentanément de la torpeur dans laquelle je suis plongé depuis mon retour, assis dans mon canapé à fixer l'écran noir.

_ Jap', s'il te plaît, je réponds froidement.

Aussitôt, la petite tête et la queue de cheval brune de mon ex apparaissent dans mon champ de vision.

_ Rooh, Ethan, arrête de faire la gueule, c'est bon ! Ca fait deux semaines, là, passe à autre chose ! Tu vas bien la revoir à un moment donné, ta blondasse !

_ NE PARLE PAS COMME CA DE SAM ! hurlai-je en bondissant sur mes pieds, les poings serrés.

Non mais, pour qui se prend-elle ?! A t-elle vécu cette situation, elle, d'être interdite de voir son petit ami sous pression que ses parents la dénoncent aux flics ? NON ! Et elle n'a pas le droit de parler de la sorte de celle que j'aime, ça a le don de me mettre hors de moi.

_ Oh, pardon, pardon, hein... Faut calmer vos hormones, Davis..., grommelle t-elle en croisant les bras.

Là, c'est trop. Elle m'a appelé "Davis". Il n'y a que Sam qui m'appelait comme ça ! Putain, elle a pas le droit de lui prendre ça aussi ! C'est au-dessus de mes capacités de tolérance. En deux grandes enjambées, je me retrouve à quelques centimètres du visage de mon ex, qui prend soudain peur et me fixe, les yeux écarquillés.

_ Ne... M'appelle... Plus jamais... "Davis"... Seule Sam le peut ! vociférai-je en me retenant de la pousser.

Évidemment, jamais je ne frapperai Cassandre, ni aucune autre femme ; c'est contre mes principes.

_ OK, OK, ça va... Pardon, rooh... Je suis désolée, je savais pas ! Mais Ethan, arrête de penser à elle, un peu ! Oublie la au moins quelques minutes, tu vas devenir fou ! Vos parents ont été formels : vous ne devez plus vous revoir ! Si ça se trouve, elle passe déjà à autre chose, qui sait ? 'Y a sûrement des garçons mignons dans sa classe avec qui elle parle, tu crois pas ?

17 ans mais je t'aime (1ère version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant