Chapitre 2 - Un flot de troubles

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Assise dans mon lit, chignon coiffé-décoiffé et tee-shirt large, j'essaie tant bien que mal de me concentrer sur mon livre. Pour l'amour de Rostand, ça fait trois fois que je lis cette fichue page et je n'ai toujours rien pigé ! Pourquoi est-ce qu'Ethan a décidé de quitter Laura ? ... Attends... Quoi ? Une minute... Le garçon dont parle mon histoire ne s'appelle pas du tout Ethan ! Bon sang ! Trois fois que je lis la même page en remplaçant tous les Aurélien par Ethan ! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Voilà pourquoi je n'arrive pas à me concentrer ! Ça fait fait une demi-heure que je pense, sans m'en rendre compte, au stagiaire de Mme Loisel ! Alors ça, ça ne va pas du tout !

Pour tenter de me remettre les idées en place, je sors sans bruit dans le couloir - il est déjà 23h et si mes parents me surprennent à veiller alors que j'ai cours demain, je passerai un sale quart d'heure - et entre dans la salle de bain. Je me passe de l'eau sur le visage, puis observe mon reflet dans la glace.

 Je me passe de l'eau sur le visage, puis observe mon reflet dans la glace

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J'ai des cernes sous les yeux, et mes ondulations blondes sont emmêlées. Je pointe de l'index mon autre moi et m'adresse à mon reflet :

_ Mais qu'est-ce que tu me fais, Sam ? Arrête penser à ce mec ! Il n'a rien à faire dans ton livre !

Soudainement prise de fatigue, je décide d'aller me coucher. De retour dans ma chambre, j'attrape le bouquin et le referme sans même marquer la page, de crainte de ne revoir le nom d'Ethan s'écrire et remplacer le personnage principal. Je range l'ouvrage dans ma bibliothèque, offre quelques caresses à mon chat Néphélé ( en référence aux nymphes des nuages car c'est une angora blanche ) et file sous ma couette. Ni une ni deux je m'endors, mes rêves habités par l'image floue d'un homme aux cheveux bruns.


6h00, mon réveil sonne. Je tends une main désespérée et l'éteins tout en grognant. Ça m'apprendra à veiller aussi tard... Tentant de trouver en moi un semblant de motivation, je pousse mes draps et m'assois dans mon lit. Les rayons du soleil de septembre filtrent à travers mes rideaux transparents et illuminent ma chambre aux murs pervenche. Je me redresse et enfile mes chaussons Stitch avant d'ouvrir ma porte. La délicieuse odeur des crêpes de papa me chatouille les narines tandis que j'entend les voix des membres de ma petite famille. Je descend nos escaliers lustrés et pénètre dans la cuisine où mes parents et mon frère sont déjà attablés.

_ Bonjour ma puce, lance ma mère. Bien dormi ?

_ Bah vu sa tronche, t'as la réponse, rigole Arthur, mon frère.

_ Arthur, modère ton langage ! Ignore-le Samantha, veux-tu du sirop d'érable ?

Je grimaçai lorsque ma mère énonça mon prénom. Mes parents savent à quel point je le hais, mais ils s'obstinent à ne pas m'appeler Sam. J'infligeai une petite tape fraternelle sur la tête à mon frère, sous le regard réprobateur de notre père, et refusai l'offre de ma mère. Au bout de 17 ans d'existence, elle ne sait toujours pas que je n'aime pas le sirop d'érable... Je me servis de la confiture et croquai dans ma crêpe. Mhhhmmm ! Papa est décidément le meilleur pour faire des crêpes ! J'en avalai encore deux puis montai me préparer. J'ouvre mon armoire, fouille quelques instants et y déniche mon sweat noir estampillé " To be or not to be ? That is the question..." ( être ou ne pas être ? Telle est la question ) et mon jeans Levis blanc. Un soutien-gorge, une culotte, des mi-chaussettes et me voilà dans la salle de bain !

17 ans mais je t'aime (1ère version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant